En août dernier, Liberty Media a été interrogé par la Securities and Exchange Commission (SEC). Les discussions ont tourné autour de la Syrie et du Soudan.
Le 8 août dernier, Mark Carleton, directeur financier de Liberty Media, a reçu une lettre du SEC, comme le rapporte Forbes. Cette lettre traite d'un des diffuseurs de la F1, à savoir BeIN Sports. La chaine diffuse la F1 au Moyen-Orient, notamment en Syrie et au Soudan.
La lettre stipule que "le Soudan et la Syrie sont désignés par le Département d'Etat comme les Etats soutenant le terrorisme, et sont soumis aux sanctions économiques américaines et aux contrôles des exportations''. Liberty Media devait expliquer "la nature et l'étendue de tout contact passé, actuel et prévu avec le Soudan et la Syrie, que ce soit par l'intermédiaire de filiales, sociétés affiliées, distributeurs, partenaires, clients, co-entreprises ou autres arrangements directs ou indirects''. Aussi, le nouveau propriétaire de la F1 devait "décrire les services, produits, informations ou technologies fournis au Soudan ou à la Syrie, directement ou indirectement, ainsi que tout accord, arrangement commercial ou autre contact avec les gouvernements des pays ou entités qu'ils contrôlent''.
La complexité des accords sur les droits de télévision
La F1 est diffusée dans plus de 200 pays. Il existe, d'après Forbes, 54 contrats entre le sport et les diffuseurs. Concernant la diffusion en Syrie et au Soudan, il n'existe pas un accord spécifique avec ces deux pays. Mais l'accord régit une région bien plus large que ces deux pays.
De ce fait, Liberty Media peut justifier que l'argent reçu par le diffuseur BeIN ne provient pas directement des deux pays en cause. C'est ce que conclut Mark Carleton dans une lettre envoyée le 28 août 2017 au SEC. "Ni Liberty Media ni aucune de ses filiales n'a eu de contacts directs avec le Soudan et la Syrie, et les contacts indirects ont été minimes, résultant uniquement de la Formule 1 suite à l'acquisition'', écrit-il. "Ni Liberty Media ni la F1 n'ont de bureaux d'affaires ou d'opérations en cours, y compris la tenue de courses ou l'organisation d'événements, au Soudan ou en Syrie. Ni Liberty Media ni la F1 n'ont jamais eu d'accord, arrangement ou autre forme de contact avec les gouvernements du Soudan ou de la Syrie ou, à leur connaissance, avec les entités contrôlées par ces gouvernements''.
Que dit Mark Carleton ?
Concrètement, dans cette dernière lettre, Mark Carleton explique que "les activités de la F1, y compris ses activités médiatiques et de diffusion, sont menées par des entités qui ne sont pas considérées comme des personnes américaines soumises aux sanctions actuelles sur le Soudan et la Syrie''.
Il explique aussi que la F1 est diffusée au Soudan et en Syrie par deux contrats de diffusion. Le premier est conclu avec BeIN, qui couvre les deux pays. Le second est avec SuperSport, qui couvre uniquement le Soudan. Il explique également que c'est le distributeur et non la F1 qui sélectionne et conclut les contrats.
La Syrie et la FIA, une histoire connue
La Syrie a reçu une subvention de la part de la FIA. Le pays fait de nombreuses choses avec ses subventions. En 2015, l’Automobile Club local acquiert une ambulance. L’année suivante, elle achète des équipements pour les pilotes, à savoir casques et combinaisons. Elle remet aux normes la tour de contrôle sur un des circuits. Enfin, cette année, ce sont des karts qui ont été achetés ainsi qu’un système de chronométrage.
Le cas de la Syrie est différent de celui des autres pays. En effet, le Ministre du Tourisme, Bishr Yazigi, fait parti de la liste des personnes ou entités étant sous mesures restrictives avec l’Union Européenne. Selon l’Agence de Presse Syrienne (SANA), l’Automobile Club Syrien, en collaboration avec le Ministère du Tourisme, a organisé un championnat de rallycross. L’année suivante, c’est un championnat de drift qui a été organisé, toujours en collaboration entre les deux entités. Selon le Ministre du Tourisme, dans un message publié en 2015, que cela « reflète la volonté forte des Syriens et leur capacité à continuer une vie normale ».