Ferrari est l'une des marques les plus prestigieuses dans le monde du sport auto. Et Ferrari le sait bien. Il est de notoriété publique que l'équipe italienne bénéficie d'un traitement de faveur en Formule 1. Un traitement de faveur qui comprend un droit de véto et des avantages financiers importants. De quoi lui assurer le sourire et de protéger ses intérêts.
Un privilège unique accordé à Ferrari
En octobre 2016, la FIA explique que Ferrari a apposé son droit de veto sur la proposition visant à réduire le prix maximum des unités de puissance et des boites de vitesses pour les équipes clientes. Maurizio Arrivabene justifie ce veto en expliquant avoir fait « valoir son droit commercial en tant que motoriste ».
Ce droit de veto, dont Ross Brawn n'avait pas connaissance, n'est pas récent. Il été mis en place dans les premiers Accord Concorde, au début des années 80. Ce privilège a été validée une nouvelle fois lors des derniers Accords Concorde régissant la F1 de 2013 à 2020. Ce droit de veto permet de bloquer les nouveaux règlements allant contre leurs intérêts. Mais il peut également être apposer concernant le choix du successeur de Bernie Ecclestone.
En effet, Ferrari dispose d’une participation dans la F1 de 0,25%, ce qui lui assurait un droit de regard. Or, le rachat par Liberty Media, validé par la FIA, va réduire cette participation à 0. Ainsi, une première partie du pouvoir des rouges tombe. Ferrari pourra, au même titre que les autres équipes, acquérir une part de propriété. Mais cela sera sans droit de vote.
En plus de ce veto, l'équipe italienne bénéficie d'avantages financiers non négligeable. Notamment un paiement annuel d'environ 100 million de dollars (94 millions d'euros). Ajoutez à cela un bonus plus important en fonction de son résultat au championnat, et vous obtenez une jolie inégalité. Une iniquité que Liberty Media ne compte pas perpétuer.
Moins de privilèges et plus d'équité pour Liberty
Pour le géant des médias, il est important que les revenus soient mieux répartis entre les équipes. Cela permettra un meilleur spectacle et donc des revenus publicitaires plus importants pour la F1 et pour les équipes. Le PDG et Directeur de Liberty Media Corp répondait aux questions devant la Commission Fédérale américaine de réglementation et de contrôle des marchés financiers en novembre dernier.
« Si vous êtes Ferrari, vous avez une énorme quantité d'argent des partenaires qui vous revient directement. C'est positivement impacté par la beauté des courses. Alors en pensant à l'équilibre des paiements aux équipes, il y a un peu plus d'équilibre et ça crée plus d'équité ? Ça doit être pris en compte, dans l'esprit de Ferrari, je l'espère, par le fait que la création d'une grande plate-forme contribue à nos revenus par sponsors également, donc il y a à prendre et à donner », indique Gregory B. Maffei.
Une meilleure répartition des revenus est un point très souvent évoqué par les petites équipes du plateau. Une revendication reprise par le nouveau propriétaire de la Formule 1, qui aimerait également limiter les dépenses des équipes. L'idée d'un budget capé a été à lancer une nouvelle fois. Mais, tout comme la question de la répartitions des revenus, cela se heurte à la bonne volonté des équipes. Ainsi, Sergio Marchionne, PDG du groupe Fiat, n'a pas hésité, le mois dernier, à quasiment tuer dans l’œuf cette proposition.
« Je ne pense pas qu'un budget capé peut fonctionner. En dépit de toutes les interventions de la FIA pour tenter et limiter les dépenses, [les équipes] ont trouvé d'autres moyens de dépenser... Si je regarder sur les 4 ou 5 dernières années, nous n'avons pas économisé un euro. Nous avons simplement redistribuer nos dépenses dans d'autres domaines ».