Décidément, la chasse est ouverte pour les ex-membres du clan Alpine. Après Alain Prost, et Cyril Abiteboul, c'est l'ex-directeur exécutif d’Alpine F1 Team, Marcin Budkowski qui se paye son ancienne formation d'Enstone.
Il faut avoir les nerfs solides chez Alpine F1 Team en ce moment, en lisant les déclarations de l'ancien personnel de la formation d'Enstone. Après l'ex-directeur non exécutif Alain Prost qui a taillé un costume à Laurent Rossi (écarté au profit de Philippe Krief), Cyril Abiteboul a aussi évoqué ce qu'il pensait "des plans sur 100 courses", pour que l'écurie redevienne un Top Team.
Budkowski sort du bois à son tour, et balance sur Alpine
Marcin Budkowski a été écarté au tout début de la saison 2022 avec une annonce avec effet immédiat le 13 janvier. Mais peut-être que ce dernier connaissait déjà l'issue de son avenir chez Alpine, et on se souvient de cette photo de famille au Grand Prix d'Abu Dhabi 2021.
Pour la traditionnelle photo de groupe que les équipes font pour marquer la fin de saison, Marcin Budkowski n'y est pas allé d'un geste très élégant, puisque il a fait un doigt d'honneur posé sur sa jambe, et assez visible si l'on prêtait l'œil au second plan derrière les pilotes assis sur les pneus de leur monoplace.
Interrogé par la TV polonaise Viaplay Pologne, Marcin Budkowski est revenu sur ces derniers jours d'Alpine en révélant qu'il avait pu s'entretenir avec Alain Prost pour évoquer la situation. Il a admis qu'il était d'accord avec la position d'Alain Prost, les deux hommes ont travaillé en étroite collaboration avant de quitter l'équipe en janvier 2022.
"Je dirais en général qu'Alain et moi voyons souvent les choses de manière très similaire, donc quand Alain dit quelque chose, je suis généralement d'accord avec lui. J'ai discuté avec Alain hier, juste après avoir appris les changements, et nous avons donc parlé hier matin. J'ai lu l'article de presse avec curiosité."
Il se dit aussi attristé par la situation, affirmant que le personnel mérite une meilleure gestion interne. Il a aussi évoqué pourquoi l'équipe avait du mal à revenir vers les sommets du classement, il se souvient que Renault n'avait pas déployé les investissements nécessaires pour rattraper les Top Teams. Il a ajouté que le conseil d'administration n'aimait pas entendre la vérité de la situation venant de sa part ou d'Otmar Szafnauer.
"Malheureusement, on n'en parle pas souvent, mais le principal problème de l'implication de Renault en Formule 1 était que les ambitions étaient toujours très élevées et que les moyens financiers n'étaient pas suffisants" tient-il à rappeler.
"Chaque année, les ambitions étaient de plus en plus grandes et chaque année, malheureusement, les ressources mises en œuvre n'étaient pas.... disons pas à la hauteur de ces ambitions. Mais ce sont des choses que les membres du conseil d'administration de Renault n'ont pas toujours voulu entendre."
"Et lorsque des personnes comme moi ou Otmar disent qu'avec ces seuls moyens et cette approche, il sera difficile d'y parvenir (à gagner) aussi rapidement, les gens du conseil d'administration ne veulent tout simplement pas l'entendre."
Et Marcin Budkowski pense également que dans la déclaration du communiqué de presse d'Alpine, le principe "d'accord mutuel" de séparation entre l'équipe et Otmar Szafnauer a été formulé de cette manière pour donner l'impression que Szafnauer était d'accord avec cela.
"Je pense que la façon de communiquer le départ est juste une question de relations publiques, c'est une sorte de séparation élégante, pour donner l'impression que c'était mutuel. Otmar est quelqu'un qui a passé de nombreuses années dans différentes équipes de Formule 1, qui sait ce qu'il faut pour gagner parce qu'il a été dans certaines équipes et a vu quels efforts sont nécessaires et combien d'argent est dépensé par les équipes qui gagnent, et combien de temps cela a pris. L'approche d'Otmar n'a probablement pas été reçue positivement chez Renault."
Si les ambitions d'une 4e place constructeurs acquise en 2022 était difficilement réaliste en 2023, par la forte progression d'Aston Martin, McLaren a opéré un virage à 180° dans sa courbe de résultats et devance à présent Alpine. Budkowski pense que cela a également joué un rôle dans cette décision massive.
"Il faut aussi dire que les résultats d'Aston Martin ou de McLaren cette année ont montré qu'il était possible d'accélérer le processus, même si l'on peut voir qu'Aston Martin est en train de reculer un peu et que McLaren a eu des avantages et des inconvénients, même si ce n'est pas un processus linéaire."