Le Grand Prix de São Paulo a été le théâtre d'une nouvelle confrontation entre Lewis Hamilton et Max Verstappen. Mais lors du dépassement de Hamilton sur Vertappen, ce dernier n'a pas été inquiété de sa défense, pourtant discutable.
Rappel des faits, nous sommes dans le tour 48 et Lewis Hamilton bénéficie du DRS, ce qui le met en bonne posture pour prendre l'ascendant sur son adversaire. Mais après la deuxième ligne droite, à l'approche du virage 4, le néerlandais protège la trajectoire intérieure, la Mercedes est à son niveau et place même son train avant devant celui de la Red Bull.
Mais Verstappen allonge sa distance de freinage et arrondit sa trajectoire de sorte à fermer la porte à Hamilton, les deux pilotes étant obligés d'aller dans l'échappatoire, très au large... la Red Bull sera à plus de 8m du vibreur, la Mercedes au-delà des 11m !
Verstappen non sanctionné, Masi explique pourquoi
Rapidement la direction de course prend note de la manœuvre, mais décidera plus tard qu'il est inutile d'ouvrir une enquête ! Une décision assez incompréhensible, quand on sait qu'en pareilles circonstances, d'autres pilotes furent sanctionnés plus tôt dans la saison, en Autriche notamment.
S'exprimant après la course, Masi a déclaré que la philosophie de "Let Them Race" a été utilisée pour juger cet incident. Notons toutefois que le directeur de course, Michael Masi, ne prend aucune décision, ce rôle revient aux commissaires désignés.
"Je pense que si vous regardez la proximité des voitures qui allaient négocier le virage, la nature de ce dernier et le fait que les deux monoplaces soient allés au large, et qu'aucune des deux n'aient perdu sa position... Ce fut notre appréciation générale", a déclaré Masi aux journalistes.
"De toute évidence, ils étaient côte à côte, donc je pense que, pour le bien de tout le monde, le "Let Them Race" a été choisi. Vous jugez l'incident sur ses mérites, et vous jetez un coup d'œil à son ensemble. N'oublions pas, nous avons le principe fondamental du "Let Them Race", et en regardant tout cela avec tous les angles dont nous disposions, c'est la philosophie qui a été adoptée."
L'angle de la discorde ?
La seule séquence de l'incident depuis la voiture de Verstappen montrée sur le flux télévisé mondial provenait d'une caméra orientée vers l'arrière. La perspective de la caméra orientée vers l'avant au-dessus du cockpit de Verstappen, qui aurait révélé les intentions du pilotes, n'a pas été diffusée. Michael Masi, a confirmé que les commissaires n'avaient pas non plus accès à cette séquence lorsqu'ils ont pris leur décision.
"Elle n'a pas encore été obtenue", a confirmé Masi. "Elle a été demandée. Ce sont seulement les caméras qui sont diffusées, c'est essentiellement ce à quoi nous avons accès habituellement", a-t-il ajouté.
Masi a admis que les séquences pourraient révéler des informations importantes. Il a expliqué que les commissaires avaient l'intention de toujours revoir cet angle de caméra critique.
"C'est possible, absolument", a-t-il dit. "La caméra orientée vers l'avant, celle à 360°, il y a tous les angles de caméra que nous n'obtenons pas en direct qui seront téléchargés et nous les examinerons après la course."
"Mais non, nous n'y avons pas eu accès. De toute évidence, les images seront téléchargées et une fois que le détenteur des droits commerciaux nous les aura fournies, nous y jetterons un coup d'œil."
Cependant, Masi a nié que la décision de ne pas enquêter sur l'incident était "incohérente" avec les pénalités passées. Il a souligné que les équipes avaient précédemment convenu d'une philosophie d'appliquer le "Let Them Race", à laquelle le directeur sportif de Red Bull, Jonathan Wheatley, a fait allusion dans une conversation avec Masi qui a été diffusée pendant la course.
Ce cas pourrait faire précédant, voire jurisprudence. L'inconstance des décisions de la part de la FIA tend à noyer la justesse des actions de défense en piste. Un pilote qui oblige un adversaire à quitter la piste, et sanctionné dans certains cas mais dans d'autres, c'est le flou total.
La FIA avait brandi pendant la course, le drapeau noir et blanc à Verstappen pour lui indiquer, qu'il avait changé trop de fois sa ligne de défense. Un postulat de la FIA pour faire oublier qu'une enquête des commissaires n'a même pas été demandée ?