Alors que la FIA a lancé son appel d'offres pour le manufacturier unique de pneus en F1 pour la prochaine période 2024-2027, Michelin n'est clairement pas intéressé par le "spectacle" que propose la discipline.
C'est le 20 mars dernier que la FIA a officiellement lancée son appel d'offres pour la fourniture des pneus en F1 pour la période 2024-2027 avec l'année 2028 en option. Pirelli a déjà manifesté son envie de continuer, la firme japonaise Bridgestone pourrait aussi déposer un dossier de candidature.
Michelin n'a pas envie de revenir en F1
Un constructeur que l'on ne reverra pas immédiatement en F1, c'est la firme de Clermont-Ferrand : Michelin ! Alors que la société sino-italienne Pirelli est depuis 2011 le fournisseur unique de la F1 et qu'elle souhaite poursuivre son aventure, il n'y a pas du tout le même enthousiasme chez Michelin.
"Évidemment, la décision ne nous appartient pas" a déclaré Mario Isola en charge du programme Pirelli. "Mais nous sommes heureux de notre présence en F1 et nous voulons continuer." C'est tout à fait l'opposé pour Michelin qui ne déposera pas de candidatures pour l'appel d'offres de la FIA.
Entre 2001 et 2006, Michelin et Bridgestone se sont livrés une lutte acharnée en piste, les deux constructeurs ayant leurs propres caractéristiques de gommes, avec les qualités et les faiblesses qui ont permis d'attribuer des titres mondiaux dans les deux camps. Mais à présent, le PDG du groupe Michelin, Florent Menegaux, déclare que Michelin n'est pas du tout intéressé pour un retour en F1 avec ces règles édictées pour "le show".
"La question est : comment tirer partie de la technologie pour offrir un bon spectacle" se demande-t-il. "Et c'est là que la F1 entre en jeu, car nous discutions avec elle depuis très longtemps, et nous ne sommes pas d'accord."
"Pour avoir du spectacle, ils veulent des pneus qui se détériorent rapidement eux-mêmes. Et c'est quelque chose que nous ne savons pas faire, donc nous ne pouvons pas nous mettre d'accord avec la F1" clarifie Menegaux.
C'était l'une des prérogatives de la saison 2013, le fait que Pirelli conçoive des pneus dont la durée de vie était assez faible. On a eu quelques exemples de crevaisons cette année-là, d'ailleurs. Aujourd'hui le cahier des charges a quand même un peu évolué en F1, mais Michelin a toujours été contre l'idée d'un spectacle artificiel en réduisant l'efficacité des pneus.
"Pirelli fait exactement ce que nous lui avons demandé", avait déclaré à l'époque Bernie Ecclestone. "Lorsque le pilote doit penser aux pneus, les courses sont plus passionnantes." Et c'est sur ce point-là que Florent Menegaux n'est pas d'accord.
"Le premier élément n'est pas le spectacle", explique-t-il. "C'est la technologie qui compte. Nous participons à des courses parce que c'est le meilleur moyen de tester rapidement une nouvelle technologie. Et bien sûr, il y a des avantages secondaires, l'un d'entre eux est le spectacle. Il y a aussi la notoriété de la marque. Mais en termes de notoriété, Michelin est l'une des marques les plus connues au monde."
"Nous n'avons pas besoin de faire cela", a-t-il ajouté. "Lorsque nous pouvons influencer les réglementations de manière à obtenir des performances tout en utilisant beaucoup moins de matériaux et en faisant très bonne figure, cela ne pose pas de problème. C'est pourquoi nous ne sommes pas intéressés par un retour en Formule 1."