Avec 21 courses pour la saison, le calendrier est bien chargé. Mais les dirigeants de la F1 semblent en vouloir toujours plus. De plus en plus de circuits sont prêts à ouvrir leurs portes au circus de la F1.
Certains lieux sont encore en discussion tandis que d'autres arrivent les uns après les autres. Cette année à vue, par exemple, le retour du circuit Paul Ricard au Castellet. Un Grand Prix à Miami est même dans les cartons.
Toujours plus de courses
Depuis le milieu des années 2000, le nombre de Grands Prix tourne autour des 20 par saison. Et auparavant, pendant les années 90, il était de 16 voire 17 par saison. La barre des 20 Grands Prix a été franchie en 2012. En 2016, les équipes et les pilotes se sont déplacés sur 21 courses. Mais certaines équipes s'inquiètent d'une éventuelle augmentation du nombre de courses. Car au-delà des 21 Grands Prix, c'est tout une logistique qui en découle.
Pour certaines équipes, comme Force India ou Haas, se rendre sur plus de courses serait trop coûteux, financièrement et humainement. Déplacer autant de personnes sur autant de circuits est compliqué. Les déplacer sur plus de course serait inconscient.
« L'équilibre est entre 20 et 22 courses maximum » explique Günther Steiner, patron de Haas. « Au-delà, il n'y a aucun retour en arrière possible ».
Or, les instances semblent vouloir encore en ajouter au calendrier. Avec les entrées éventuelles de Miami, le Danemark ou encore le Vietnam, le nombre de courses risque de flirter avec les 23.
Trop de courses pour les équipes
Certains estiment qu'une diminution des courses serait une bonne idée pour la F1. C'est le cas de Cyril Abiteboul. Dans une interview accordée à Autosport, le patron de l'équipe Renault pense que réduire les courses augmenterait la valeur de la F1. Le rythme imposé par ces 21 courses diminue l'enthousiasme des équipes.
« Nous devons être en mesure de dialoguer avec les fans mais cela doit rester quelque chose de spécial. Nous sommes déjà bien au-dessus de ce qui devrait être le chiffre pour quelque chose de spécial.
Aussi, nous devons véhiculer un message de fierté, de motivation, d'énergie ... Avec le calendrier que nous avons maintenant, l'enthousiasme n'est pas le même que lorsque nous ne voyagions que 15 fois par an. Si nous n'avons pas cette énergie, il sera très difficile de transmettre cela à l'extérieur » explique-t-il.
« C'est presque devenu une routine, ce ne devrait pas être un travail quotidien, nous avons fait pencher la balance, alors nous devons être extrêmement prudents. J'apprécie la raison pour laquelle, commercialement, nous avons besoin de développer le calendrier, mais en ce qui me concerne, je serais pour une contraction massive du sport ».
Rendre la F1 exceptionnelle
Cyril Abiteboul souhaiterait donc le retour à un calendrier comprenant entre 15 et 18 Grands Prix. De quoi permettre à la F1 de croître sa valeur de manière significative. Selon le français, la F1 doit retrouver son caractère « spécial » pour les fans. Et l'augmentation des courses ne fait que la rendre banale. Plus il y a de courses, moindre est l'importance d'une seule dans le calendrier. Moins il y a de courses, plus chacune revêt un caractère important.
« Si vous deviez être très agressif et dire 15 courses, vous devez dire aux 21 courses que vous avez en ce moment, "Regardez les gars, il y en aura six qui seront éliminés: concourrez". Vous inversez complètement le schéma du marché, il serait très intéressant de voir la réaction.
Je comprends que ce serait un pari, que ce n'est pas quelque chose dans la configuration actuelle de la Formule 1, qui acquiert plus d'argent chaque année, plus de gens, plus de pistes, plus de prix, plus de tout. Mais à un moment donné, il y aura un moment crucial et peut-être nous verrons si nous pouvons changer la balance ».
Un point de vue qui peut se défendre. Fernando Alonso aurait-il renoncé à participer au Grand Prix de Monaco en 2017 pour tenter les 500 Miles d'Indianapolis s'il n'y avait eu que 16 courses cette saison-là ? Lorsqu'il y a 21, 22 ou 25 courses, ne pas participer à un évènement est moins pénalisant que s'il n'y a que 16 courses pour la saison.
Ce qu'en pensent les fans
Si on regarde les deux sondages proposés par le GPDA en 2015 et 2017, les fans de F1 ont un attrait tout particulier pour les années 2000 de la discipline. Si les fans préféraient en majorité les années 90 (26,1%) en 2015, les années 2000 talonnent de près. Or, les courses n'ont cessé d'augmenter depuis les années 90. Passant de 16 en 1990 à 21 aujourd'hui.
De plus, dans le sondage 2017, le nombre de fans estimant que la F1 est plus passionnante à quasiment triplé entre 2015 (19 courses) et 2017 (20 courses). L'augmentation du nombre de courses par saison est-il un facteur dans la perception d'une saison à suspens ? Peut être, mais rien ne l'indique dans les sondages. Cependant, si la méthodologie des deux sondages n'est pas forcément optimale, les réponses données par les fans doivent être regardées avec intérêt. Et la question d'une augmentation du nombre de courses par saison devrait être posée aussi aux fans.