Dans une interview accordée à Auto Hebdo, Nicolas Todt revient sur la promotion des jeunes pilotes en F1 et ce que la Super Licence a changé.
L'accès à la F1 est devenu plus complexe que par le passé. S'il fut un temps où les valises remplies de diverses monnaies étaient signe de volant, aujourd'hui, la Super Licence joue un rôle important. Ainsi, un pilote riche mais sans palmarès dans les séries inférieures ne pourra prétendre à la F1. Pis, rouler en essais libres 1 a été réglementé et un pilote devra respecter certaines conditions.
Cependant, comme le souligne Nicolas Todt, manager de nombreux pilotes dont Charles Leclerc et fondateur de All Road Management, l'argent reste une aide dans l'accession à la F1.
"Avoir des soutiens financiers aide forcément, mais le barème de la Super Licence mis en place par la FIA empêche l'émergence de pilotes qui n'ont pas le niveau'', indique-t-il à Auto Hebdo. "Vous pouvez avoir des millions à dépenser, mais il faut quand même des performances significatives pour atteindre les 40 points requis''.
L'exemple le plus frappant cette saison a été Lance Stroll, comme il le rappelle. "Lance Stroll, qui est arrivé avec une étiquette de pilote payant, a quand même remporté la F4 italienne et la F3 Europe. Et il a décroché un podium en F1 à Bakou dès sa première saison en F1'', rappelle-t-il.
Un niveau bon malgré la réalité économique
La situation économique de certaines équipes a souvent été pointée du doigt. Si certaines peuvent dépenser sans compter, d'autres sont à l'euro près. Cependant, Nicolas Todt estime que "le niveau en F1 n'a jamais été aussi bon''. "Les pilotes qui doivent amener des budgets sont beaucoup plus performants et bien mieux préparés qu'auparavant'', explique-t-il.
Cependant, il explique aussi la stratégie de certaines équipes, prêtes à perdre les millions du Prize Money pour plus de budget. "Elles sont prêtes à prendre un pilote quelques dixièmes plus lent, quitte à perdre une place au championnat constructeurs et la récompense financière qui l'accompagne, sachant que ses sponsors compenseront largement le manque à gagner'', ajoute-t-il.
La F1, une accession au mérite plutôt qu'au payant
Selon Nicolas Todt, la F1 attire toujours autant les jeunes pilotes. Cependant, l'image véhiculée doit être différente.
"La F1 doit faire attention de ne pas véhiculer l'image d'un sport payant'', indique-t-il, ajoutant plus tard que "l'accès à la F1 doit continuer à se faire principalement au mérite''.