O'Ward a pu faire son roulage à bord d'une F1 lors des Rookie Test à Abu Dhabi, une récompense de Zak Brown, le PDG de McLaren, pour avoir remporté ses deux premières victoires en IndyCar avec l'équipe Arrow McLaren SP et avoir terminé troisième du championnat 2021.
Le mexicain a vécu une journée incroyable au circuit Yas Marina pour les essais d'après-saison. Lui qui a décroché son ticket pour cette expérience au volant d'une F1 moderne, il a déjà pu rouler il y a quelques jours dans une McLaren-Mercedes de Mika Hakkinen sur le circuit de Laguna Seca.
O'Ward dans la McLaren MCL35M, une expérience incroyable
"Je m'attendais à de la folie et de la démence et c'est de la folie et de la démence multipliée par 10. Ce dont ces voitures sont capables... Je ne sais pas comment dire. Je pensais que l'IndyCar était rapide et... c'était juste fou, je ne sais pas quoi dire d'autre. Juste le premier tour, dès que je suis sorti, j'ai senti la puissance, l'adhérence, le freinage. Cette chose fait tout ce que vous voulez qu'elle fasse. Quelle expérience formidable et quelle voiture !"
La concentration sur un tour a été principalement laissée jusqu'à la fin de la journée lorsque O'Ward a essayé les composés C4 et C5 (les pneus les plus tendres de la gamme Pirelli). O'Ward en est resté bouche bée après avoir effectué trois tours de piste avec les C5.
"Le changement de direction, la force d'appui, la puissance de freinage, ça ne ressemble à rien d'autre que j'ai vu" explique-t-il. "Rien de ce que j'ai conduit ne s'approche de ça, pas même un soupçon d'approche. C'est incroyable."
Cependant, il y a bien un paramètre qui a imposé une limite à Pato O'Ward, c'est la force exercée sur son cou. C'est quelque chose qu'il avait anticipé, mais il a admis que cela l'a finalement empêché de tirer le maximum de la voiture.
"Mon cou est détruit. Le matin, j'ai pu m'en sortir, mais ensuite nous avons fait un peu des longs relais avant de faire des simulations de qualifications à la fin et dès que nous avons mis les softs et que nous avons pris les virages rapides, ma tête subissait vraiment beaucoup..."
"Le problème pour moi, et je sais que c'est là que j'ai perdu du temps, c'est dans les virages où vous êtes limité par la force exercée sur le cou, ce que je savais être un problème. Mes derniers tours, je regardais au loin mais mes yeux allaient vers le haut tout en essayant de voir où j'allais à 300 km/h."
Malgré ses problèmes de cou, O'Ward a déclaré qu'il se sentait "extrêmement à l'aise" dans la voiture et a qualifié l'expérience d'addictive, ajoutant qu'à chaque fois qu'il sortait du cockpit, il avait "envie d'y retourner pour ressentir les mêmes choses à nouveau."
"Je ne pense pas que quoi que ce soit se soit approché de ça en termes de conduite, de sensations, en ressentant ses limites, rien d'autre ne s'approche d'une F1", a-t-il déclaré. "Les sensations que vous procure une IndyCar, par exemple, sont folles, mais vous entrez dans cette voiture et la façon dont elle est capable de tout faire si vite, et tout est si comprimé, c'est comme un jeu vidéo, c'est irréel."
"Je ne suis pas allé à la limite dans certains domaines, mais dans d'autres, oui. C'est normal, il faut du temps pour maîtriser ce dont elle est capable et ne pas dépasser la limite."
Pato O'Ward a même fait une très bonne impression sur McLaren. Maintenant qu'il a eu un avant-goût, le mexicain va-t-il faire pression pour avoir d'autres chances en F1 ?
"Pour l'instant, c'est tout", a-t-il répondu à cette question. "C'est tout ce qui est prévu pour l'instant, mais j'ai dit à Zak que j'allais à nouveau le solliciter après ce test ! Pour être honnête avec vous, je ne voulais pas que la journée se termine. C'est juste incroyable."
"Ce que tous les pilotes de course veulent ressentir, c'est aller aussi vite que possible, freiner aussi tard que possible. Vous voulez tout ressentir, et cette voiture vous donne ça et plus encore. Ces choses font fi des lois de la physique, c'est juste absurde, absurde ce qu'elles sont capables de faire."