Porsche et le Groupe Volkswagen vont-ils enfin faire leur arrivée en F1 dès 2025 grâce à la nouvelle règlementation moteur ? C'est une piste qui est évaluée en interne selon les déclarations du vice-président de Porsche Motorsport.
Le Groupe Volkswagen (et récemment Audi) alimente les rumeurs d'un arrivée en F1 depuis... 1993. En effet, dès 1993 une publication révèle un projet d'écurie 100% allemande, une F1 nommée MiG 194 avec l'implication d'un certain Michael Schumacher.
Audi aurait assemblé un V10 de 800 ch (15 000 trs/min) et le projet impliquait Schmidt Motorsport, un accord avec Cosworth était de motoriser Benetton pour cette future structure teutonne, mais Wolfgang Ulrich a dû démentir le tout dans une publication d'Autosport en février 1994.
Audi ou Porsche en F1 dès 2025 ?
Récemment, la presse allemande (Auto Moto und Sport) se faisait l'écho d'un intérêt certain de la marque aux anneaux pour faire son arrivée en F1 dès 2025. Mais s'il s'agissait de spéculations (néanmoins plausibles), cette fois-ci, Fritz Enzinger (le vice-président de Porsche Motorsport) s'est exprimé auprès de la BBC Sport pour évoquer le scénario d'une implication du Groupe Volkswagen.
Il serait très intéressant que les aspects de durabilité, par exemple, et la mise en œuvre des e-carburants jouent un rôle à cet égard. Si ces aspects sont confirmés, nous les évaluerons en détails au sein du groupe Volkswagen et discuterons des étapes ultérieures.
Alors que le carburant utilisé actuellement n’est composé qu’en petite partie de biocarburant (5,75 %), le but est de rendre obligatoire l’utilisation des carburants 100% renouvelables en F1 lors de l’introduction des nouveaux moteurs prévus en 2025.
Les biocarburants intéressent Porsche
Les e-carburants sont des carburants neutres en carbone qui peuvent alimenter les moteurs à combustion interne sans l'impact environnemental des carburants fossiles traditionnels. Ils se présentent sous plusieurs formes, y compris les biocarburants, qui sont fabriqués à partir de la biomasse, et les carburants synthétiques, qui sont fabriqués par un processus industriel qui capture le carbone de l'atmosphère.
"Porsche et Volkswagen AG respectent les réglementations en constante évolution dans toutes les séries de courses concernées à travers le monde. C'est également le cas en ce qui concerne la nouvelle réglementation émergente sur les moteurs et la transmission pour la Formule 1 à partir de 2025" a expliqué Fritz Enzinger.
Selon les décisions que prendra la F1 pour sa nouvelle règlementation moteur, les constructeurs regarderont de près pour une implication dans la catégorie reine. Et l'enjeu de la discipline est bien d'attirer de nouveaux motoristes (ou écuries d'usine), comme l'a rappelé Stefano Domenicali.
Le nouveau PDG de la F1, qui est un ancien de la maison Volkswagen (Président de Lamborghini pendant 5 ans), connait parfaitement les contraintes et les enjeux commerciaux et marketing pour un groupe automobile vis-à-vis d'une implication en F1.
L'électrification, et le tout-électrique, n'est pas la seule voie pour l'avenir des voitures de route. L'hybridation que nous voulons offrir à l'avenir est donc la bonne plateforme sur laquelle les constructeurs peuvent présenter leur produit.
L'hybride sera une plate-forme diversifiée sur laquelle ils pourront investir et promouvoir l'efficacité de leur groupe motopropulseur. La neutralité carbone est l'autre élément au centre de nos discussions avec les biocarburants et carburants de synthèse. La bonne chose est que tous les motoristes et les équipes de F1 partagent ensemble, ce point de vue.
De nombreux constructeurs de voitures de route s'intéressent aux e-carburants en tant que solution pour une énergie neutre en carbone (que la F1 veut atteindre en 2030), car il existe des limites à la mise en œuvre pratique des voitures électriques à toutes fins. La bonne nouvelle, c'est que Porsche s'est associé à Siemens Energy pour la construction d'une usine au Chili pour la production des e-carburants.
Dans la phase pilote, environ 130 000 litres d'e-carburants seront produits dès 2022. En deux phases supplémentaires, la capacité sera ensuite portée à environ 55 millions de litres d'e-carburants par an d'ici 2024 et à environ 550 millions de litres d'ici 2026.
Images d'illustration : Courtesy of Sean Bull Design