Au lendemain de l'annonce choc du Groupe Renault qui confirme l'arrêt du développement moteur F1 par Viry-Châtillon après 2025, les représentants du personnel d'Alpine Racing dénoncent ce choix.
Ce qui était malheureusement pressenti depuis de nombreuses semaines a été confirmé hier via un communiqué d'Alpine, l'usine de Viry-Châtillon ne développera plus et n'assemblera plus des moteurs de F1 après 2025. C'est la fin d'une aventure débutée en 1977.
Le CSE d'Alpine dénonce un choix dicté par aucune étude sérieuse
Cette annonce est un véritable coup d'arrêt pour l'industrie française de haut-niveau, celle qui faisait évoluer la France au sommet des disciplines mécaniques : la F1. Désormais, l'écurie Alpine F1 Team devra se trouver un motoriste pour la saison 2026, Mercedes semble l'option toute désignée. Il ne restera donc plus que le nom Alpine et le drapeau tricolore pour la formation basée à Enstone, certainement propulsée par un bloc allemand.
Dans un communiqué le CSE (Conseil Social et Économique) d'Alpine Racing, déplore ce choix de stopper le développement du moteur pour la nouvelle règlementation qui entrera en vigueur en 2026. L'ensemble des représentants du personnel évoque un choix qui ne repose sur aucune étude sérieuse menée pour en évaluer les impacts, sur les ventes futures et le prestige de la marque Alpine.
Plusieurs solutions ont pourtant été proposées au Groupe Renault, comme celles de partenariats pour maintenir l'activité F1, ce qui aurait aussi permis de réduire les coûts d'exploitation et de développement. Cela fut notamment proposé car le programme du moteur RE26 était bien avancé et jugé prometteur en interne.
La direction va maintenir une certaine activité à Viry-Châtillon pour en faire un centre "Hypertech Alpine", il aura en charge le programme FIA WEC et Dakar, ainsi que le développement de la future sportive Alpine. Mais le contenu, les ressources et la pérennité des nouveaux projets semblent encore imprécis pour le CSE.
Le Groupe a aussi précisé qu'une cellule de veille F1 serait maintenue, mais avec des effectifs et un budget encore indéterminé, ce qui rend plus qu'improbable un retour d'Alpine comme motoriste en F1. La décision de l'arrêt de l'activité F1 aura des conséquences à court terme (d'ici 3 mois) :
- Le site de Viry-Châtillon qui accueille aujourd'hui près de 500 salariés, sera réduit à 334 emplois au 1er janvier, avec la fin des contrats de nombreux prestataires.
- Une perte d'une centaine d'emplois indirects chez de nombreux partenaires d'ici la fin 2024
- La fin de Concours d'Excellence Mécanique Alpine (CEMA), soutenu par le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités et le ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse.
Une autre réalité est également un exode des personnes de compétence et d'expérience qui ont déjà envoyé leur CV à d'autres écuries du paddock. Le CSE conclut son communiqué par une décision qui va à contrecourant de l'histoire sportive de la marque, et pour toutes les raisons évoquées, les représentants du personnel du CSE ont rendu à l'unanimité un avis défavorable au projet de transformation.