Pratique courante dans les contrats des équipes F1, le "Garden Leave'' donne du fil à retordre dans les recrutements.
Récemment, Red Bull Powertrains, nouvelle entité de l'équipe de Milton Keynes, a recruté un grand nombre de personnes provenant de la division moteur de Mercedes. Mais cette situation n'est pas problématique pour Toto Wolff.
"Certains d’entre eux ne pourront pas rejoindre la nouvelle entité Red Bull Powertrains avant la fin 2023, donc dans un bon bout de temps'', indique l'homme à la tête de l'équipe Mercedes F1.
Le "Garden Leave'' en 4 hypothèses
A la rupture d'un contrat de travail sur le sol britannique, que ce soit de la volonté de l'employeur ou de l'employé, quatre hypothèses se mettent en place :
- le salarié effectue son préavis normalement, touchant sa rémunération selon les règles normales ;
- le salarié quitte l'entreprise avec effet immédiat en cas de faute grave ou de faute de l'employeur ;
- le salarié n'effectue pas son préavis, recevant d’un coup l’ensemble des rémunérations que ledit salarié aurait touché s’il avait effectué le préavis ;
- le salarié est placé en "Garden Leave".
Ce dernier point est une pratique courante dans les contrats des équipes basées sur le sol britannique. Pour définir cette pratique, il s'agit de laisser le salarié chez lui pendant l’exécution du préavis, le dispensant de travail ; il est payé normalement à la fin de chaque mois jusqu’à l’issue du préavis, date à laquelle le contrat de travail sera définitivement rompu.
Cette pratique répond à une application stricte, le salarié pouvant se retrouver devant les tribunaux. Un salarié qui décide de ne pas respecter son préavis pourra être cité en justice par son employeur, le tout accompagné d'une injonction de cesser le travail au sein de sa nouvelle entreprise. Si le salarié refuse de revenir dans son entreprise le temps du préavis, celle-ci sera dispensée de payer le salaire dû, et le salarié interdit de rejoindre sa nouvelle société jusqu'à la rupture définitive du contrat.
Le "Garden Leave'' en F1
L'équipe Renault F1, devenue depuis Alpine F1, a officialisé l'embauche de Marcin Budkowski début octobre 2017. Le nouveau directeur exécutif aurait pu rejoindre l'équipe d'Enstone trois mois plus tard, et cela malgré le "gentleman agreement'' qui concerne les personnes clés du département technique de la FIA et qui impose un préavis de 12 mois. Mais la montée aux fronts des autres équipes a obligé Renault à décaler l'arrivée de leur nouvel employé au 1er avril.
Dans le paddock, le niveau de "Garden Leave'' diffère. "Red Bull n'est pas trop agressif dans la façon dont il garde leur personnel, mais Mercedes est le plus agressif'', expliquait Cyril Abiteboul en 2017, parlant de l'embauche d'un senior, disponible que trois ans plus tard.
Parfois, le "Garden Leave'' peut être arrangé. Prenons le cas Paddy Lowe, lorsqu'il a quitté Mercedes. L'ancien directeur technique aurait dû attendre avant de rejoindre une autre équipe (Williams en l'occurrence) mais le départ précipité de Nico Rosberg a accéléré le temps, Mercedes ayant eu besoin de Valtteri Bottas.