Ce fut la surprise du Grand Prix d'Australie, la présence de la Red Bull-Honda de Max Verstappen sur le podium accompagné des deux Mercedes. Red Bull est-il en train de reproduire sa saison 2009 ?
Un moteur Honda sur un podium, vous vous souvenez la dernière fois que cela s'est produit ? On vous aide un peu, c'était aussi une 3e place, celle de Rubens Barrichello sur la Honda RA108 au Grand Prix de Grande-Bretagne 2008, ce n'était pas hier...
Le V6 Honda, succès retrouvé ?
Après 12 saisons passées avec Renault, Red Bull troque son V6 français pour le japonais, délaissé dans un premier temps par McLaren et étrenné par Toro Rosso en 2018. Une première année de collaboration n'est jamais de tout repos, tant les méthodes de travail sont différentes, et l'assemblage châssis + moteur demande quelques mois / quelques Grands Prix avant que cela ne fonctionne à merveille.
C'est une situation que Red Bull Racing a déjà connu en 2009, car la Toro Rosso de 2008 servit de laboratoire roulant pour la mise au point du châssis pour sa grande sœur l'année suivante. Une année 2008 couronnée de succès avec un certain Sebastian Vettel à son volant...
Dans une autre dimension, ce n'est pas le châssis qui fut a dégrossir mais l'intégration du V6 Honda chez Toro Rosso en 2018 avec toute la collecte de données qui s'avère nécessaire. Ainsi, Red Bull Racing ne part d'une feuille blanche en 2019.
Il ne faut pas nous hâter rapidement à une année idyllique pour cette nouvelle alliance après le seul Grand Prix d'Australie. Le circuit de Melbourne est atypique, le début de saison aidant à certains balbutiements, notamment le manque de performance affiché par la Scuderia Ferrari.
Le rythme des Red Bull en course était plutôt bon, sur les talons de la Mercedes de Lewis Hamilton, néanmoins handicapé par un fond plat endommagé. Ces derniers terminent à 20" du vainqueur de la course, ce qui représente quand même un écart conséquent. Le constat est encore un peu grave chez Ferrari, la première SF90 pointe à presque 1 minute de Valtteri Bottas.
Red Bull-Honda, une écurie usine
La bonne forme du bloc Honda est expliqué en interne par les évolutions du V6 qui le situe au niveau du moteur Mercedes en fin de saison dernière. A Milton Keynes, on tient à développer encore le châssis pour pouvoir réellement inquiéter les leaders à la régulière. Quant à Honda, une nouvelle spécification moteur est attendue pour l'Espagne.
Nul doute que Red Bull Racing va réussir là où McLaren a échoué par manque de... patience, certainement ! Comment croire que dans la F1 moderne on peut récolter les lauriers dès les 3 premières saisons du retour d'un motoriste dans la catégorie reine ? Mercedes a eu besoin de 5 saisons de développement intense et d'un investissement conséquent avant de dominer la saison suivante.
Si l'on évoque Mercedes, justement, il est attendu que leur domination cessera un jour, peut-être très prochainement, si Ferrari réussit à leur mettre des bâtons dans les roues, ou encore si Red Bull parvient à faire un récital en 2019. Avant leur ère de gloire de 2010 à 2013, Red Bull prépara le terrain en 2009 avec une campagne qui se solda par 6 victoires.
Red Bull Racing a un certain avantage dans sa collaboration avec Honda, l'exclusivité du motoriste avec les deux structures. Ce qui en fait en quelque sorte une écurie d'usine, le seul rang viable en F1 pour pouvoir triompher... A eux, à présent, d'en gravir les marches nécessaires.