Vous avez sans doute remarqué le changement d'attitude de Valtteri Bottas depuis qu'il évolue chez Alfa Romeo ! Le pilote finlandais s'est littéralement transformé, troquant le costume du n°2 dans l'ombre d'un champion du monde, au pilote le plus fun du paddock F1.
N'est-il pas d'ailleurs un peu trop détendu, Bottas ? Son compatriote finlandais et également pilote automobile, Toni Vilander (vainqueur en catégorie aux 24 Heures du Mans) pense que le pilote Alfa Romeo est un peu trop détendu pour le niveau qu'exige la F1.
Si vous suivez attentivement la F1 et l'évolution de la carrière des pilotes, on remarque certains changements dans le comportement de certains. Parfois, on a tendance à dire qu'une première victoire en Grand Prix est libératrice et enlève une certaine pression aux pilotes. D'autres en revanche, ont un naturel plus décontracté, peut-être même un peu trop ! Valtteri Bottas est clairement l'incarnation du pilote qui se veut "badass", à défaut de réellement performer en piste ?
Bottas, le Ricciardo 2.0 ?
Nous sommes un peu loin du Bottas, mâchoire serrée qui envoie à ses détracteurs dans sa radio après sa victoire au Grand Prix d'Australie 2019 : "To whom it may concern, f*ck you!" (bien qu'il en ait fait un t-shirt et qu'il portera dans le paddock F1 par la suite).
Valtteri Bottas (10 victoires, 20 pole positions, double vice-champion du monde 2019-2020) a quand même toujours eu ce côté un peu décalé dans sa communication (mais en restant maîtrisé), où début 2020 il annonçait passer du "Bottas 2.0" au "Bottas 3.0" (un look improbable avec une longue barbe, dans une vidéo publiée par le compte de Mercedes-AMG F1, que l'on vous laisse (re)découvrir ici).
Et depuis qu'il a quitté le giron Mercedes, fin 2021 pour rejoindre Alfa Romeo F1, le pilote finlandais s'est totalement lâché, quasiment en roue libre ! Celui que l'on ne voyait que sourire le temps d'une pause café (ou avec une bière, "tradition" comme il disait) chez Mercedes, a muté dans un tout nouveau personnage qui sommeillait en lui. Celui qui n'hésite pas à poser "cul-nu" sur les réseaux sociaux (et notamment sur le compte Instagram de sa compagne Tiffany Cromwell), a même offert un poster de son fessier à son ex-coéquipier Lewis Hamilton.
On l'a vu accepter certains challenges TikTok avec quelques influenceurs les plus en vue, ou encore arborer le célèbre bob "Paul Ricard" au Grand Prix de France 2022, ne le quittant quasiment plus du week-end, jusqu'à la grille de départ quelques minutes avant de s'installer dans sa monoplace.
Et en fin de saison 2022, on l'a vu adopter la moustache et les cheveux longs, qui deviendront plus tard une coupe mulet (une tendance revenue d'outre-tombe), un look un peu "redneck" mais qui a contribué à faire parler beaucoup de lui sur les réseaux sociaux.
Amuser la galerie ou exister médiatiquement ?
On en a connu des pilotes détendus, amuseurs et farceurs, on pense immédiatement à Daniel Ricciardo qui a multiplié les "memes" ces dernières saisons (apostrophant Pierre Gasly d'un "Pieeeeeerre Gaslyyyyyyyyyyyyyyyy" très généreux, ou encore le célèbre "Nico Hüüüüüülkenbergggggg"). Le pilote australien arpente toujours le paddock de la F1 mais n'est plus titulaire (troisième pilote Red Bull) et ne sera pas présent sur tous les Grands Prix de la saison.
On a vu des duos de pilotes très complices aussi, comme Sainz / Norris chez McLaren et la relève assurée avec Norris / Ricciardo dans cette même équipe. En 2022, on aussi vu une complicité comme jamais exposée auparavant entre Yuki Tsunoda et Pierre Gasly. Et dans ces deux derniers cas cités, il faut notifier que les performances des deux équipes étaient en-dessous des attentes des pilotes. La faute à des monoplaces qui n'ont pas (ou peu) évoluées et dont les pilotes ont extrait le maximum de ce qu'elles pouvaient donner.
Et le parallèle est assez amusant de constater que les duos Norris / Ricciardo et Tsunoda / Gasly ont quand même largement existé médiatiquement alors que leurs performances en piste n'étaient pas de nature à braquer les projecteurs sur eux. La magie des réseaux sociaux et une communication bien huilée ont fait qu'ils ont pu néanmoins faire parler d'eux, de façon assez détendue et les présentant sous leurs meilleurs jours, alors que les fulgurances en piste étaient absentes.
Et bien, notre ami Valtteri Bottas est en train de reproduire ce petit schéma, amuser la galerie pour capter l'attention. L'Alfa Romeo semble décliner en performances par rapport à la saison 2022, pas encore assez rapide sur un tour de qualifications, et distancée en rythme de course, et ne peut pour l'heure qu'espérer sur des faits de course pour inscrire des points.
Pour ce début de saison 2023, Bottas a donc peaufiné et conservé cette coupe de cheveux "mulet", et en faisant même de cette dernière la décoration de son casque pour les essais de présaison à Bahreïn. Et à Melbourne, il a encore repoussé les limites, arrivant dans le paddock en tongs et débardeur à l'effigie de sa coupe mulet et présentant sa marque de Gin (Otah) en collaboration avec sa compagne.
Une attitude qui fait grincer des dents
"Il y a quelques années, j'ai commencé à investir dans différentes choses afin d'avoir d'autres passions que la F1", a déclaré Bottas au journal Ilta Sanomat. "En tant que débutant, je ne serais pas venu sur le circuit en tongs, mais maintenant je ne me prends plus autant au sérieux. Je suis ce que je suis et les autres devront s'y habituer."
Et Toni Vilander a quelques reproches à faire face à l'attitude de Valtteri Bottas, dont le comportement lui fait plus penser à de la désinvolture plutôt qu'une réelle implication sur son pilotage.
"Je préférerais le voir affamé", a-t-il déclaré. "Il devrait plutôt taper du poing sur la table. J'aurais aimé que Valtteri 3.0 ou 4.0 soit plus agressif. On ne peut pas se contenter de cela. C'est une grande déception." Toni Vilander craint que le style de vie de Bottas en dehors de la piste ne lui nuise sur la piste. "Oui, je pense qu'il devrait y avoir mieux à faire. Il devrait au moins battre son coéquipier à chaque fois."
Le temps nous dira si le nouveau Valtteri Bottas (qui expose encore son fessier dans le dernier numéro de GP Racing) aura raison de son nouveau style de vie, si cela lui convient mieux à son mental (il a traversé une longue période où c'était compliqué psychologiquement pour lui, réfléchissant même à stopper la F1 en 2014), à sa façon de préparer ses Grands Prix, lui qui espère (aspire) à draguer le directoire Audi Sport pour éventuellement faire partie de l'aventure Audi en F1 qui prendra la succession d'Alfa Romeo / Sauber.