Les échanges radio ont été tendus tout le week-end du Grand Prix de Belgique entre Max Verstappen et son ingénieur piste, Gianpiero Lambiase. Le pilote néerlandais s'en explique, tout comme Christian Horner qui calme le jeu.
Max Verstappen a remporté sa 45e victoire en carrière au Grand Prix de Belgique 2023, sa 8e victoire consécutive de la saison (il pourra égaler le record de 9 victoires consécutives, détenu par Vettel en 2013), et augmente pour Red Bull Racing le record de 13 victoires consécutives (et 12 sur la même saison).
Verstappen / Lambiase, de la friture sur la ligne ?
Max Verstappen a eu quelques mots un peu tendus avec son ingénieur Gianpiero Lambiase avec qui il travaille depuis qu'il roule chez Red Bull, soit le Grand Prix d'Espagne 2016. Mais le Néerlandais savourait d'abord sa victoire avec 22 secondes d'avance sur son coéquipier Sergio Pérez.
"Je savais que nous avions une bonne voiture, il s'agissait juste de survivre au virage 1. Je pouvais voir que ça devenait assez serré. Je me suis déjà retrouvé dans cette position. Je pense que nous avons tous fait les bons dépassements, les bons mouvements. Je me suis juste retrouvé un peu coincé au début dans un train de DRS. Une fois que c'est passé, j'ai pu suivre mon propre rythme. Encore une fois, c'était très agréable" a déclaré Verstappen en descendant de sa voiture.
Mais depuis le début du week-end, on a entendu quelques échanges plutôt tendus entre le double champion du monde et son ingénieur. Ce dernier s'est agacé à plusieurs reprises du rythme de Max Verstappen, trop rapide et pas forcément nécessaire, surtout en vue de surveiller la dégradation des pneus. Et l'une de ses interventions pouvait paraître sur un ton assez sec : "Tu as utilisé pas mal tes pneus lors de ton tour de sortie, Max. Je ne suis pas sûr que ce soit nécessaire... Je te demanderais d'utiliser un peu plus ta tête."
Mais, pas de quoi froisser Verstappen, qui se savait en plein maîtrise, même s'il a pris note des avertissements de son ingénieur : "J'ai ralenti. Bien sûr, nous regardons tous les chiffres, nous regardons l'usure du pneu. Ce circuit est très dur pour les pneus. Vous ne voulez pas faire des choses super inutiles, donc c'est ce que nous avons fait jusqu'à la fin."
Mais Lambiase a bien insisté auprès de Verstappen lorsqu'il n'a pas répondu positivement à son premier message en le relançant : "Max, s'il te plait, suis mes instructions", ce à quoi Max Verstappen voulait s'assurer : "Est-ce que nous le faisons (lui et Pérez) tous les deux, je veux savoir si les deux voitures sont les mêmes instructions."
Là où certains y verraient de l'arrogance ou de l'égoïsme, Verstappen montre qu'il a une lecture (et une inquiétude) complète de la course, en s'assurant qu'il ne perdra pas trop de temps face à ses adversaires en baissant son rythme de course pour sauver ses pneus.
Plus tard dans la course, après le deuxième arrêt au stand de Verstappen, Lambiase a de nouveau été contraint de prendre la radio pour exprimer son mécontentement que son pilote ait trop rapidement dégradé ses pneus. Un deuxième avertissement suivi alors du meilleur tour en course par Verstappen. Lorsque Verstappen a suggéré un nouvel arrêt au stand pour donner à son équipe "un entraînement supplémentaire aux arrêts au stand", Lambiase a répondu : "Non, pas cette fois !"
Le "client" de Red Bull Racing
Mais avant que la trêve estivale ne soit le sel d'une nouvelle histoire montée en épingle et que la presse ne tente de déstabiliser l'entente entre l'ingénieur et son pilote, Christian Horner a tenu à clarifier la situation, en usant quand même d'un champ lexical étonnant en évoquant Max Verstappen, comme "un client exigeant".
"GP (NDLR : le surnom de Gianpiero Lambiase) et Max sont ensemble depuis la première course où Max est monté dans la voiture. Max est un client très exigeant, il a faim de tout, et il faut avoir un caractère bien trempé pour y faire face. GP est l'équivalent de Jason Statham, ou du moins son sosie, et il gère très bien Max au cours d'un week-end de Grand Prix ou de qualifications."
"Il le traite avec fermeté mais équité, et il y a une confiance et un respect mutuels entre les deux. Cela découle de la confiance mutuelle que l'on doit avoir avec un ingénieur. Le seul problème, c'est que cette conversation entre eux deux, il y a 200 millions de personnes qui l'écoutent, mais il y a un grand lien et une grande confiance entre eux deux."
Christian Horner est complètement confiant dans la relation de Verstappen et Lambiase, et pense justement que cela montre à quel point leur duo est fort. Car il croit que Verstappen pourrait faire craquer n'importe quel ingénieur à la place de Lambiase.
"GP a la force de caractère pour gérer cela", a ajouté Horner, "ce qu'il faut retenir, c'est que les ingénieurs, ou les ingénieurs de performance, vivent et respirent toutes les données qu'ils ont sous les yeux. Ils connaissent le style de conduite de leur pilote, ils savent ce qu'ils tirent de la voiture, etc."
"Je sais ce que Verstappen faisait. Il essayait de creuser un écart en vue d'un arrêt aux stands, et GP a vu que tous les paramètres étaient sous contrôle. C'est donc cette confiance et ce lien qui sont si importants, et c'est ce que ces deux-là ont. Parfois, il y a un peu d'agitation entre eux, et Max est le genre de personnage qui monte dans les tours très vite, mais qui se calme très vite aussi."