Aux cotés de McLaren, Williams est l'autre équipe artisanale de la F1 qui a connu ses succès en fructifiant ses différents partenariats motoristes. Si elle a glané les titres mondiaux avec Ford, Honda et Renault, a-t-elle une chance de se hisser à nouveau au sommet avec Mercedes ?
Les derniers sacres pour Williams F1 datent de 1997 avec un V10 Renault sous le capot et un Canadien au volant : Jacques Villeneuve ! Depuis, son périple dans la catégorie reine ressemble à une course à l'échalote ! D'espoirs en désillusions, l'écurie de Grove a terni son image en étant en queue de peloton entre 2011 et 2013, ses plus mauvais classements depuis 1978. L'ère moderne des blocs V6 Turbo-Hybrides et son partenariat avec Mercedes ont redoré le blason.
⇒ A lire aussi : Le V6 Turbo-Hybride peut-il convaincre de nouveaux constructeurs ?
Williams veut draguer un pilote d'élite
L'écurie éponyme de Sir Franck Williams, depuis déléguée à sa fille Claire, a terminé les exercices 2014 et 2015 à une troisième place au classement des constructeurs. Cette saison, Red Bull et Ferrari jouent les bouche-trous sur le podium avec les places que veulent bien leur laisser les pilotes Mercedes. Du coup, c'est le quatrième rang qu'occupe la formation de Grove, et les dernières prestations ne laissent pas envisager de lendemains meilleurs.
Néanmoins, chez Williams, Pat Symonds (Directeur Technique) semble croire que la compétitivité affichée par l'équipe peut attirer de grands noms, des pilotes très demandés. Même si la priorité semble être le développement de la monoplace et le gain de performances, peut-être qu'une expérience plus solide d'un pilote de renommé serait préférable.
⇒ A lire aussi : La première de Williams, c'était à Silverstone !
Williams, la bonne poire ?
Pat Symonds s'est confié à Autosport et revient sur les ambitions de Williams à l'avenir.
En 2014 les gens nous demandaient pourquoi nous n'avions pas approché Fernando Alonso ! Telles que la situation était, nous n'étions pas prêt pour ce challenge, et nous n'avions pas la stabilité financière. A présent, j'accueillerai volontiers un pilote de son calibre.
Nous pouvons développer le meilleur, mais nous n'avons pas les ressources financières des grandes équipes. Malgré tout, une des forces de notre équipe est d'allouer les ressources correctement. Tant sur le plan technique, qu'humain. Nous avons également bien gérer le recrutement des pilotes. A présent, il nous faut de l'équilibre.
Titulaire depuis 2013, Valtteri Bottas aurait les faveurs de Williams pour une cinquième saison, avec un équipier pour l'instant inconnu. Des rumeurs persistantes font état d'un retour de Jenson Button dans l'équipe qui lui a mis le pied à l'étrier en 2000. On évoque aussi des noms comme Sergio Pérez (annoncé également chez Renault) ou bien Felipe Nasr (il fut pilote d'essais pour Williams en 2014).
Pat Symonds se dit néanmoins heureux avec son duo de pilotes actuel, Valtteri Bottas et Felipe Massa. Mais rien n'est définitif en F1, en particulier lorsque le Brésilien se dit lui aussi en négociations avec d'autres équipes.
Le dilemme de Williams
Les règles changent en 2017, et la continuité au sein d'une structure est importante.
"La continuité est importante, en particulier lorsque de nouveaux défis se présentent à nous comme l'an prochain. Mais, on ne peut conserver pour toujours les mêmes pilotes. Nos deux pilotes se valent aujourd'hui, j'espère que nous pourrons en garder au moins un, sinon les deux ! Je serais heureux qu'on conserve les deux.
Je suis dans la course automobile depuis 40 ans, et je dois dire que j'ai eu beaucoup de saisons où nous avions un très bon pilote, et le second pas très bon. Il y a eu des années où les deux n'étaient pas très bon. Mais honnêtement, je pense que sur les trois dernières années, je n'ai jamais vu deux pilotes qui ont travaillé aussi bien qu'eux."
Pat Symonds est conscient des défis qu'attendent l'équipe Williams, vont-ils seulement en trouver l'issue favorable ? Est-ce la paire de pilotes qu'il faut changer, le management interne, le staff des ingénieurs, le budget et le développement de la monoplace, ou le partenaire motoriste ? Quoiqu'il en soit cela ferait du bien à la Formule 1 de retrouver une équipe Williams victorieuse.