La nouvelle recrue d'AlphaTauri pour 2021 est le jeune japonais Yuki Tsunoda, âgé de 20 ans. Il vient de compléter deux jours d'essais à Imola pour préparer sa saison.
C'est à Imola, non loin des usines de Faenza de l'écurie Scuderia AlphaTauri, que le jeune japonais a effectué deux jours d'essais intensifs afin de préparer au mieux son arrivée en F1.
Yuki Tsunoda, premier japonais depuis Kobayashi
Le dernier japonais en F1 est Kamui Kobayahsi qui était à bord de la Caterham-Renault CT05 en 2014. Depuis, le Pays du Soleil Levant attend la relève, et Yuki Tsunoda pourrait être celui-ci. D'autant qu'il arrive, bien aidé par le motoriste Honda, qui quittera la discipline à la fin de la saison 2021.
Yuki, le parcours des formules de promotion vers la F1 aura été rapide, pouvez-vous décrire cette ascension ?
"Chaque année, je m'améliore un peu et j'ai réussi à gagner dans toutes les catégories dans lesquelles j'ai couru. Ces victoires n'ont pas été faciles et elles ont renforcé ma confiance. Même en Formule 3, je ne m'attendais pas à gagner, car c'est la première fois que je vivais en Europe et les circuits étaient complètement nouveaux pour moi."
"L'année dernière a été pour moi une saison au cours de laquelle j'ai fait une grande amélioration dans tous les aspects de mon travail. Tout d'abord, en termes de pilotage mais aussi en termes de mentalité et de psychologie concernant la manière dont j'ai abordé ma course. Je pense que j'ai beaucoup progressé en Formule 2. Ce fut une saison très réussie, l'une des meilleures de ma carrière de pilote."
Vous serez le plus jeune de la F1 cette année, c'est une pression ?
"Non, pas vraiment, ce sera ma saison de débutant et je vais pousser fort dès le début pour m'adapter le plus possible à la voiture. Cependant, je n'ai pas peur de faire des erreurs, je vais bien sûr essayer de les limiter mais elles sont inévitables au début."
"Je suis vraiment heureux d'avoir le soutien des fans japonais, et je suis fier d'être celui qui a amené un autre pilote japonais sur la grille, après Kamui Kobayashi en 2014. Quant à la pression, je me la mets moi-même, rien ne change à ce sujet."
Dans vos débuts en karting, votre père était votre mécanicien
"Mon père était mon mécanicien jusqu'à mes 14 ou 15 ans. Je dois le remercier pour tout le succès que j'ai eu jusqu'à présent, il m'a aidé à devenir un meilleur pilote. Le freinage est l'une des choses qu'il m'a le plus apprise, en particulier comment et quand freiner."
"Il m'a appris que le freinage est très important dans le virage et que cela peut faire tourner la voiture. J'ai beaucoup pratiqué ça en karting. Cela m'a donné beaucoup de confiance et j'utilise toujours ce que j'ai appris encore aujourd'hui."
Déménager du Japon vers l'Europe, c'est une autre culture, la vie est plus difficile ?
"La nourriture ! Et la langue. Quand je suis arrivé en Europe pour la première fois, j'ai vécu en Suisse avec tout le monde qui parlait français, ce qui n'était pas facile. Aussi, la nourriture était une forme d'adaptation : j'aime beaucoup les sushis et la cuisine japonaise en général, il a fallu que je change mon alimentation. Cette nouvelle façon de vivre a rendu la vie un peu plus difficile, mais l'équipe et mon entraîneur m'ont beaucoup aidé. Je me suis finalement adapté et je suis heureux où je suis maintenant."
Le meilleur et le pire moment de votre carrière ?
"Le pire était en 2016, lorsque je faisais le Honda Junior Driver Test et je suis arrivé troisième. Normalement, Honda amène les deux premiers pilotes à passer en Formule 4. J'avais discuté du test avec mon père et j'avais décidé que si je ne réussissais pas, j'abandonnerais la course."
"Mais le responsable était l'ancien pilote de F1 Satoru Nakajima. Il regardait de l'extérieur de la chicane et il m'a recommandé chez Honda et c'est pour cela que j'ai piloté en Formule 4 avec Honda.
Le meilleur moment a été Monza en Formule 3 en 2019. Je pense que je n'aurais pas été en F2 l'année suivante sans cette victoire. C'était ma première victoire en Europe, donc je garde beaucoup de bons souvenirs de cette journée."
Qui est Yuki Tsunoda en dehors de la voiture ?
"Juste un garçon normal de 20 ans. J'aime sortir avec mes amis au Japon. J'aime les jeux de tir comme Apex Legends et Call of Duty et parfois quand je joue, j'imagine tirer sur quelqu'un que je déteste… ça marche bien, ça me booste ! Cependant, je n'aime pas les jeux de course car je ne les trouve pas réalistes."
Que pensez-vous des réseaux sociaux ?
"Je ne suis pas dérangé par les médias sociaux. Récemment, j'ai essayé d'améliorer ma présence, mais je n'y pense pas trop. Je me concentre principalement sur la course et je me prépare le plus possible pour la nouvelle saison."
Quelles est votre musique préférée, votre couleur, votre ville natale ?
"J'aime la pop japonaise, ma couleur préférée est le orange et je suis né à Kanagawa. C'est une préfecture balnéaire, la deuxième la plus peuplée après Tokyo. C'est un endroit sympa et ça me manque, surtout la bonne nourriture. J'aime les sushi mais en rentrant au Japon, j'aimerai bien rapporter du fromage, j'adore le fromage bleu."
Vous avez choisi le numéro 22, pourquoi ?
"Mon numéro quand je courais en karting était de 11, mais en F1, c'est déjà pris par Sergio Pérez. Du coup, je l'ai doublé pour devenir 22, ce que j'aime aussi c'est que c'était le numéro de Jenson Button, un pilote que je respecte beaucoup lorsqu'il a remporté le Championnat du Monde de Formule 1 en 2009. C'est aussi un numéro utilisé par le pilote japonais Takuma Sato."