Pour la 83e édition du Bol d'Or, six femmes étaient sur la grille de départ, dont trois pilotes françaises.
L'édition 2019 du Bol d'Or a réservé son lot de surprises. Interrompue de 18h00 à 6h00, l'épreuve a vu le triomphe de la Suzuki #2 du Suzuki Endurance Racing Team. Sur la grille, six femmes ont tenté l'aventure. La meilleure est la pilote allemande Lucy Glöckner, qui a couru au guidon de la BMW #56 de l'équipe GERT56 by GS YUASA.
Le Girls Racing Team à l'arrivée !
La Yamaha #19 du Girls Racing Team, qui engage un équipage 100% féminin composé de la pilote américaine Melissa Paris, la pilote française Mélodie Coignard et la pilote néerlandaise Jolanda Van Westrenen, a fini à la 28e place, à 22 tours des vainqueurs. Sur 9 courses de 24 Heures, l'équipe les a toutes finies.
"Nous sommes un team bénévole qui est en partenariat avec l'IMT de Grenoble avec des jeunes mécaniciens et des apprenties cuisinières (qui viennent avec leur prof). Une bonne partie du team est arrivé le lundi pour installer le box et l'hospitality. Une fois tout installer nous savons que nous allons passer une nouvelle semaine inoubliable. Bonne ambiance dans le team mené par Pierre Pesselier qui est le moteur de cette semaine. Début des essais le mardi, deux petites chutes s ans gravité pour Melissa Paris et Mélodie Coignard. Les mécaniciens sont déjà mis à contribution pour que les filles roulent lors des essais libres. Mercredi, vérification équipement des filles et de la moto. Jeudi, c'est le début des qualifications. Melissa Paris se qualifie en 1'59 puis au tour de Mélodie qui se qualifie au fil des tours mais par malchance, une casse moteur d'un concurrent la freine dans sa lancée suite à une chute juste devant elle, de l'huile se trouvant sur la piste. Par chance, Mélodie n'avait rien. La moto n'était pas en bonne état. Les mécaniciens se mettent au travail car le soir, il y a les essais de nuit obligatoire pour participer à la course. Jolanda Van Westrenen fera sa qualification le lendemain. Chose faite, la moto est réparée et semble bien fonctionner. Le vendredi, Melissa part pour sa seconde qualification pour valider la moto, Mélodie souhaite ne pas rouler pour préserver la moto pour l'unique séance de qualification de Jolanda, qui se qualifie. Samedi matin, durant le Warm-Up, tout se passe bien mais le temps commence a se gâter et nous savons que le départ se fera sous la pluie comme une bonne partie de la course, mais les filles sont motivées pour assurer leur relais et rester sur la moto car pas mal de pièces avaient été utilisées les jours précédents et les stocks commençaient à diminuer.
Ça y est, c'est l'heure, il pleut et Melissa prend le départ de la course ! Finalement après plusieurs safety car sur la piste pour Melissa et Mélodie, la direction de course décide, vers 18h00, d'arrêter la course jusqu'à 21h00. Finalement, après réunion, la course ne reprendra qu'à 6h00 du matin. Course étrange puisque le team va pouvoir se reposer pendant une course de 24 Heures, c'est une sensation étrange de ne pas effectuer des relais de nuit. Le team est reparti dès 6h00 avec Jolanda en piste qui double son relais. Puis les relais s'enchaînent sans problème. A la fin, Jolanda doublera une nouvelle fois son relais pour franchir le drapeau à damiers de cette édition très spéciale du Bol d'Or 2019. Nous terminons 28e au général et 14e en Superstock (notre catégorie). Nous marquons donc 2 pts dans le championnat Superstock'', nous explique l'équipe, qui est revenu sur cette édition particulière.
"En ce qui me concerne, c'était mon premier bol d'or. J'ai également participé en avril aux 24 Heures du Mans pour ma première également et dans la même équipe. Cette édition a vraiment été particulière à cause de la moto et seulement 12 heures de course... mais c'est encore de l’expérience acquise. On a fait un gros travail avec les filles sur le réglage de la moto et comme cette année, on a une équipe très homogène, c'est agréable de travailler ensemble, surtout que les filles Jolanda et Melissa ont beaucoup d'expérience dans le domaine de la course et de l'endurance. J'ai beaucoup de chance de pouvoir apprendre et travailler avec elles'', nous confie Mélodie Coignard, qui a couru avec l'équipage 100% féminin du Bol d'Or.
Amandine Creusot, l'invitée de dernière minute
La Yamaha #22 du Team 202, l'équipe de la Police Nationale, a terminé 34e de la course, avec notamment Amandine Creusot à son guidon.
"A quelques jours des essais Pré Bol d'Or, je n’ai toujours pas de guidon. Florent Parret du Team 202 me contacte 48 heures avant les essais, un nouveau challenge de dernière minute que j’accepte avec grand plaisir. Aux essais Pré Bol d'Or, je découvre la moto et redécouvre le tracé du Castellet. Je m’adapte vite à la moto et fait rapidement les mêmes chronos que mes coéquipiers. A la fin, le team 202 de la Police Nationale me confirme ma place de titulaire sur la Yamaha #22. Me voilà parti pour une nouvelle aventure Bol d’Or. Lors des essais libres du mardi, il y a eu beaucoup de drapeaux rouge et peu de roulage ... difficile de reprendre ses marques dans ces conditions. La séance d’essais du jeudi est positive mais je suis loin du chrono qu’il faudrait faire et la pression monte. En Q1, la pluie s’abat sur le Circuit Paul Ricard, et il n’a pas plu depuis des lustres. La piste est délicate et la moitié du plateau n’est pas qualifié, moi comprise ! La pression monte car j’ai cramé un joker. En Q2, le soleil est de retour. J’ai 20 minutes pour qualifier la moto et pas une de plus. Je suis un diesel et j’ai besoin de 10 tours pour aller chercher une pendule. Je pars avec le couteau entre les dents. Deux tours en piste et drapeau rouge ! Je rentre au box dépitée, il ne me reste plus que 10 minutes pour aller chercher un chrono que je n’ai jamais fais. Je repars avec une pression énorme et finit par réaliser un beau chrono (2’02"2) et de qualifier la moto. Me voilà soulagée !
Le samedi, mon coéquipier prend le départ de ce 83e Bol d’Or à la 55e position sur la grille, sous la pluie. Nous remontons doucement au classement mais la pluie s’intensifie. Je prend le guidon vers 18h00 sous un déluge incroyable et sous safety car. Au bout de 6 tours, le drapeau rouge est agité, nous rentrons en parc fermé. La piste est impraticable, il y a trop d’eau, la direction de course décide de stopper la course jusqu’à 21h00 dans un premier temps. A 20h00, il nous est annoncé que ça ne repartira qu’à 6h00 du matin.
Je fais le restart sous la pluie et sous safety car, prudente sur les premiers tours et c’est reparti. À 9h00, la piste est quasiment sèche et nous pouvons enfin mettre les slicks, on va enfin pouvoir se faire plaisir. Je pars en piste et casse le sélecteur au bout de la ligne droite du Mistral, je suis bloquée en 6e. Le retour au stand est un peu chaotique. Les mécaniciens ne mettrons que très peu de temps à réparer. Je prends beaucoup de plaisir à rouler enfin sur une piste sèche ! A 15h00, mon coéquipier Johan passe le drapeau à damiers à la 34e position du classement général et 17e de notre catégorie Superstock. C’était mon 3e Bol d’Or et ma 9e course de 24 Heures, mais la première dans des conditions aussi particulières !'', déclare Amandine Creusot.
Enfin, la BMW #74 de l'équipe Seigneur Motorsport Racing, qui a engagé Margaux Wanham sur la course, a terminé à la 44e position, à 78 tours de la Suzuki #2.
Sur sa page Facebook, Margaux Wanham est revenue sur cette course "si particulière'' pour elle. "Cette course fut une très bonne expérience pour moi en terme d’adaptation, que ce soit au niveau des équipes, des motos ou encore des conditions climatiques'', explique-t-elle, ajoutant qu'elle a dû découvrir la moto "en course sur une piste détrempée hier, puis sur le séchant ce matin''.