Nyck de Vries a rejoint le programme jeunes pilotes de McLaren en 2010. Champion d'Eurocup 2.0 et de Formule Renault 2.0 Alps en 2014, le pilote néerlandais continue sa progression afin de rejoindre la F1.

Nyck de Vries est un des rares pilotes à être resté longtemps dans le programme junior de McLaren. Arrivé en 2010, en même temps que de nombreux pilotes comme Kevin Magnussen, Oliver Turvey ou Alex Albon, il est aujourd'hui pilote en FIA F2.

Dans une interview accordée au site nrc.nl, il explique sa première rencontre avec McLaren. "Ma toute première rencontre avec l'équipe était à Monza, en septembre 2009. Il y avait Martin Whitmarsh [alors PDG de McLaren Racing], Anthony Hamilton, Lewis Hamilton, mon père et moi. Ensuite, nous avons été invités à Woking et ils nous ont fait savoir qu'ils seraient intéressés pour me faire signer un contrat'', explique-t-il.

A ce moment précis, le pilote néerlandais discutait également avec d'autres programmes junior, à savoir Red Bull et Ferrari. Mais son choix s'est naturellement tourné vers McLaren. "Notre préférence est aller pour McLaren, car ils sont fidèles, concentrés sur un seul pilote. Ils nous ont fait sentir qu'ils voulaient vraiment travailler avec nous'', explique-t-il.

Bien entendu, le point final de la collaboration serait une place en F1. "Au moment de la signature, nous avons planifié un plan sur cinq, six ans. Nous nous attendions à ce que McLaren me donne les meilleurs moyens pour atteindre le maximum de performance'', souligne-t-il.

Au milieu de la bataille politique entre Martin Whitmarsh et Ron Dennis

Nyck de Vries arrive en monoplace en 2012. Pour sa première saison en 2.0, le pilote néerlandais rejoint les rangs de R-Ace GP, équipe en lien avec Frédéric Vasseur, co-propriétaire de ART Grand Prix. Il fait alors équipe avec Pierre Gasly et Andrea Pizzitola. Si Stoffel Vandoorne remporte le championnat, Nyck de Vries finit 5e et meilleur rookie de la saison. Il bat ainsi ses coéquipiers.

En 2013, il rejoint Koiranen GP. "McLaren a réalisé que l'équipe était inférieure à ce qu'ils attendaient. Ma deuxième saison en Formule Renault, avec Koiranen, a mal débuté'', explique-t-il. Il finit une nouvelle 5e du championnat européen de 2.0, avec deux victoires à son compteur.

C'est à cette époque que McLaren connaît une saison médiocre. Martin Whitmarsh est sur la sellette, Ron Dennis voulant reprendre les rênes de l'équipe. L'avenir du jeune pilote néerlandais n'est pas clair. Alors qu'il s'apprêtait à faire un essai en Formule Renault 3.5, on lui demande de ne pas le faire. "Le soir, on m'appelait. Si je faisais le test, cela aurait des conséquences négatives sur ma carrière. Il n'y avait pas d'explication'', rapporte-t-il.

"Ron Dennis me voulait l'année d'après en FIA F3. C'était aussi mon intention quand je suis entré dans le bureau de Martin lors d'une réunion. J'ai été mis dans un coin et ils m'ont dit que j'allais faire une autre année Formula Renault 2.0 ou je serai sorti du programme. J'ai été utilisé dans la bataille politique entre Martin et Ron'', avoue-t-il. Finalement, il remporte le double titre et monte en Formule Renault 3.5.

La suite de son ascension malgré tout

Nyck de Vries rejoint ainsi la Formule Renault 3.5. Il est au volant d'une des deux DAMS. Il finit troisième du championnat et meilleur rookie. Alors qu'il s'attendait à faire une autre année en 3.5, le championnat perd le soutien de Renault Sport.

Alors, le pilote se tourne vers le GP3. A ce moment-là, l'équipe McLaren connaît des difficultés. Le passage avec Honda est compliqué. L'équipe F1 finit 9e du championnat. Le pilote néerlandais rejoint ART Grand Prix, équipe de Frédéric Vasseur et Nicolas Todt, manager de pilotes comme Felipe Massa ou Charles Leclerc. 6e du championnat, le pilote néerlandais rêve de passer en FIA F2. Mais...

"À la fin de l'année 2016, Ron Dennis a vendu ses actions de McLaren, Zak Brown est arrivé. Il avait son propre protégé, Lando Norris. Son père a apporté son propre argent. Mon soutien financier s'est effondré'', explique-t-il.

C'est alors que Nyck de Vries se prépare à prendre une autre voie. "J'ai fait des essais en DTM, presque une course de Formule E. Sans cette entente tardive avec Rapax en FIA F2, cela aurait pu sembler différent. Avec un minimum de ressources, j'en ai tiré le maximum. En raison de la façon dont l'année s'est déroulée, également avec le passage intérimaire chez Racing Engineering, j'ai gagné une chance avec Prema et ma carrière a été relancée'', déclare-t-il.

Reconnaissant envers McLaren

Malgré tout, bien qu'oublié par rapport à Lando Norris ou encore Stoffel Vandoorne, Nyck de Vries sait qu'il doit sa carrière à McLaren.

"Je suis reconnaissant envers McLaren pour les opportunités qu'ils m'ont données. Sans eux, je ne serais pas où je suis maintenant. Je me sens toujours membre de la famille. Je ne les blâme pas pour ce qui est arrivé", avoue-t-il. "La performance en F1 a baissé et cela a eu un impact sur l'ensemble de l'entreprise. Je n'ai été qu'une victime de cela''.