Dans un weekend agité et marqué par une action en piste symptomatique de la catégorie, c'est Richard Verschoor et Arvid Lindblad qui s'imposent. Grâce à une Safety Car bien tombée et à une stratégie audacieuse, le premier remporte la course sprint quand le second aura déroulé un rythme parfait du début à la fin de la course principale.
Après un meeting monégasque maitrisé, les pilotes retrouvaient une piste qu'ils avaient déjà arpentée trois jours durant en amont de la saison. Luke Browning se présentait à Barcelone en tant que leader du championnat, avec la ferme intention de le rester. Alex Dunne, auteur d'un weekend pour le moins discutable sur le rocher, avait quant à lui envie de se racheter et de reprendre la position de leader au classement général. C'est chose faite à l'issue de cette 6e manche d'une saison qui n'est définitivement pas en mal de surprises et de suspense...
Verschoor remporte la course sprint
Les abords du circuit sont combles, le public ayant répondu présent au rendez-vous de ce samedi après-midi. À l'image de ce qu'on a l'habitude de voir à Silverstone, les parapluies habillent les tribunes et collines de Barcelone, non pas pour dévier des gouttes d'eau, mais bien pour se protéger d'un soleil autant agressif que la veille ayant établi ses quartiers au firmament du ciel espagnol. C'est donc sur une piste très chaude que Leonardo Fornaroli immobilise sa monoplace en première position, devant Joshua Dürksen et Luke Browning. Il faut regarder à la 14e position pour voir Victor Martins, piégé en qualifications, et à la 18e place pour trouver l'autre français, Sami Meguetounif.
Le drapeau vert est agité en fond de grille, les feux s'allument les uns après les autres, et à leur extinction c'est le leader du championnat qui s'infiltre et qui vire en tête au premier freinage. Il faut attendre quelques virages pour que les positions se stabilisent derrière le leader, avec Jak Crawford prenant l'avantage sur Fornaroli, Dürksen étant relégué à la porte du podium. Alex Dunne, parti de la 19e place à cause de ses pénalités obtenues à Monaco et lors des qualifications de la veille, se retrouve 13e au premier passage sur la ligne de départ. Sami Meguetounif s'est également bien élancé, montant jusqu'au 14e rang, quand Victor Martins se voit une nouvelle fois et dégringole à la 19e place.
Rapidement, Crawford se montre pressant dans les rétroviseurs de Browning, et parvient à trouver une superbe ouverture à l'extérieur du virage 4 pour prendre la tête. Si l'américain peine à s'envoler, le britannique peine tout autant à l'attaquer, et c'est un immense train de DRS qui se forme derrière eux, la quasi-totalité des voitures étant séparée par moins d'une seconde les unes des autres. Ce qui devait initialement être une course se transforme alors naturellement en une longue parade, un TGV de l'ennui qui nous mène sans correspondance jusqu'à la mi-course, quand Joshua Durksen est contraint de regagner les stands au ralenti à cause d'une panne mécanique. Une voiture en moins dans le train contraint Arvid Lindblad à devoir faire face sans DRS à une offensive de Richard Verschoor. Côte à côte dans le premier virage, les deux monoplaces se touchent et le protégé Red Bull se retrouve à l'arrêt quelques minutes en bord de piste avant de pouvoir repartir. Quelques boucles plus tard, dans un schéma identique, Gabriele Mini et Sebastian Montoya se retrouvent également à l'arrêt. Les deux coéquipiers Prema, ont cependant moins de réussite puisque Gabriele Mini ne peut repartir, provoquant la sortie de la voiture de sécurité et un balai de monoplace dans la voie des stands. Ainsi, Verschoor, Dunne, Martins, Meguetounif, Cordeel, Villagomez, Montoya, Shields, Lindblad et Dürksen chaussent tous des gommes tendres pour les derniers tours de course.
La voiture de sécurité s'efface, et Jak Crawford est alors tenu de relancer le peloton pour la poignée de tours restants, redonnant à cette parade ses caractéristiques de course. Ainsi, dans ce qui se présente comme une course sprint dans la course sprint, tous les pilotes équipés de gommes tendres fraiches ne laissent aucune chance aux autres restés en piste avec des pneumatiques durs fatigués. Richard Verschoor se montre le plus incisif et parvient rapidement à se hisser jusqu'au trio de tête, avec Alex Dunne bien installé dans son sillage. L'autre grand gagnant de cette stratégie est à cet instant Sami Meguetounif, puisque le français parvient rapidement à rejoindre les points quand les autres voitures sont engluées dans un trafic particulièrement dense.
Il ne faut pas patienter bien longtemps pour que Richard Verschoor s'empare de la tête de course, toujours suivi de près par Alex Dunne. Un duo de tête qui ne changera plus jusqu'au drapeau à damier, et qui sera rejoint par Rafael Villagomez signant ici son premier podium dans la catégorie. Crawford, Martins, Browning, Fornaroli et Lindblad se partagent les points restants. Sami Meguetounif ne peut lutter face à des monoplaces plus rapides, et recule ainsi jusqu'à la 10e position.
Lindblad s'adjuge la course principale
À peine la Formule 3 quittait la piste que les moteurs des Formule 2 s'allumaient et que les pilotes se préparaient à rejoindre la grille pour la course longue du weekend. Grâce à son temps de vendredi, Arvid Lindblad se positionne sur l'emplacement de la pole position. À côté de lui, Sebastian Montoya, et derrière eux Kush Maini et Roman Stanek composent la seconde ligne. Alex Dunne, leader du championnat, est 8e suite à l'application de sa pénalité de 3 places, et pour voir nos deux pilotes francophones, il faut reculer puisque Victor Martins est 15e, et Sami Meguetounif est 19e.
Rafael Villagomez est le dernier à immobiliser sa monoplace, lançant par la même occasion la procédure de départ. Les feux s'allument les uns après les autres, et à leur extinction le peloton se précipite vers le premier virage. C'est Arvid Lindblad qui en sort en tête, devant Sebastian Montoya et Richard Verschoor. Au coeur du peloton, Sami Meguetounif réalise un excellent départ et se retrouve 13e à la fin d'un premier tour qui aura été finalement très calme pour tous les pilotes. L'action en piste n'est cependant pas manquante, puisque les différentes stratégies pneumatiques permettent aux pilotes chaussés de gommes tendres de se montrer offensifs face à ceux qui roulent en gommes dures.
Dès l'ouverture de la fenêtre d'arrêt, Joshua Dürksen est le premier à se précipiter dans les stands. Le tour suivant, Sami Meguetounif l'imite, et il faut attendre deux boucles supplémentaires pour que les premiers leaders changent leurs gommes. Richard Verschoor et Luke Browning sont les premiers, rapidement suivis de Sebastian Montoya et Roman Stanek. Arvid Lindblad patiente quelques tours de plus avant d'effectuer son arrêt obligatoire, ce qui s'avèrera être un bon pari puisqu'il ressort une second et demi devant Sebastian Montoya.
Cette valse d'arrêts passée, la course est globalement calme. Le premier virage est hôte de la majorité des manœuvres de dépassement, principalement conclues grâce à un différentiel pneumatique et à une aide du DRS, et puis c'est à peu près tout... Il faut attendre le 22e tour pour voir les choses s'animer. D'un côté, Ritomo Miyata forcé à une excursion dans les graviers suite à un contact avec Luke Browning qui est quant à lui contraint de changer son aileron avant et qui écopera d'une pénalité de 10 secondes, mais surtout, de l'autre côté, les premiers pilotes chaussés de gommes dures qui changent leurs pneumatiques. Jak Crawford d'abord, Gabriele Mini ensuite, et avec une dizaine de tours restants, c'est au tour d'Alex Dunne de faire son arrêt.
Dans une configuration similaire à la fin de course de la veille, les pilotes chaussés de pneus tendres frais sont bien plus rapides que ceux qui sont sur des gommes dures en fin de vie. Les dépassements se multiplient, les positions s'échangent, et les pilotes retrouvent une hiérarchie concrète. Comme en début de course, c'est donc Arvid Lindblad qui se retrouve en tête, devant Sebastian Montoya et Richard Vershoor. Jak Crawford, 4e et sur une stratégie différente des leaders fond sur ces derniers. Cependant sa remontée est freinée par l'intervention d'une Safety Car quand Leonardo Fornaroli est immobilisé dans le bac à graviers. La neutralisation fige les positions, et c'est sous le régime de la voiture de sécurité que les pilotes passent sous le drapeau à damier. C'est une seconde victoire cette saison pour Arvid Lindblad, qui mène un top 10 composé de Sebastian Montoya, Richard Verschoor, Crawford, malheureux de cette neutralisation, Dunne, Marti, Maini, Victor Martins, Miyata et Mini. Sami Meguetounif franchit la ligne à la 14e position.
Au classement général, c'est Alex Dunne qui quitte l'Espagne avec la casquette de leader, seulement trois petits points devant Richard Verschoor. Grâce à son bon weekend, Arvid Lindblad grimpe sur le podium provisoire, devant Crawford et Browning, tous les deux a égalité de points. Un championnat qui se resserre, et qui nous donne rendez-vous en Autriche, à la fin du mois, pour un nouveau chapitre de son histoire...