Ce sont deux courses animées qui auront rythmé le weekend des Formule 3 à Barcelone. D'un côté la nouveauté, avec Ivan Domingues qui remporte sa première course dans la catégorie, de l'autre la norme, avec Rafael Camara qui s'offre un troisième succès cette saison.

Après une parenthèse entre les rails monégasques, le plateau retrouvait un circuit plus traditionnel pour la 5e manche de sa saison. Rafael Camara posait ses valises en Espagne avec la casquette de leader du championnat, sur un circuit que les pilotes connaissent tous très bien, entre essais de pré-saison et meetings ici dans d'autres catégories les années précédentes...

Ivan Domingues s'impose la samedi

Il est 10h00, et les collines qui bordent le circuit de Barcelona-Catalunya sont déjà parsemées de fans venus assister à la première course du weekend. C'est cependant moins le cas en tribune, notamment dans celle qui longe la ligne de départ arrivée. C'est donc devant une poignée de spectateurs que Roman Bilinski range sa Rodin sur le premier emplacement de la grille, devant la Hitech de Martinius Stenshorne et la MP de Tim Tramnitz. Il faut regarder un peu plus loin, aux 7e et 9e rangs, pour voir Alessandro Giusti et Théophile Naël, garés quelques positions devant Rafael Camara, leader du championnat, 12e sur cette grille de départ.

À l'extinction des feux, Tuukka Taponen manque son départ et se retrouve au ralenti au milieu des monoplaces qui le frôlent de part et d'autre. Rafael Camara ne remarque pas la ART du finlandais devant lui, et le percute, y laissant sa roue avant gauche et son aileron. Quelques centaines de mètres plus loin, Stenshorne retarde son freinage et plonge à l'intérieur du premier virage pour s'emparer de la tête de course. Au même moment, Bilinski est dépassé par Tramnitz qui se retrouve alors à la lutte avec le leader. Une bataille cependant brève puisque dès l'approche du second virage, les deux monoplaces s'accrochent. Stenshorne est projeté vers l'extérieur de la piste, entrainant avec lui Bilinski, et les deux voitures terminent leur course dans le mur de pneus adjacent. Tramnitz n'ira pas bien loin non plus, puisqu'il laisse sa roue avant droite dans l'incident et est lui aussi contraint d'abandonner. C'est donc Ivan Domingues qui se retrouve à mener le peloton alors que la voiture de sécurité est invoquée pour remettre de l'ordre dans cette course.

Après un premier quart de l'épreuve couvert sous régime de Safety Car, le drapeau vert est agité. Si le leader ne commet aucune erreur à la relance, et conserve l'avantage sur ses poursuivants, ce n'est pas le cas de Noel Leon et de Bruno del Pino, tous les deux doublés par Alessandro Giusti en l'espace de quelques virages seulement. Le français protégé de Williams se retrouve ainsi 8e, dans le diffuseur de son compatriote Théophile Naël. Rapidement, la direction de course autorise le DRS, et les tentatives de dépassements se multiplient, principalement au premier virage.

Au cap de la mi-course, aucun changement en tête, puisque Domingues mène toujours, devant Martinius Stromsted et Santiago Ramos. Derrière, c'est cependant plus animé, à l'image de James Wharton, menacé par les deux pilotes français. Théophile Naël dans un premier temps, qui tente une manœuvre audacieuse par l'extérieur au premier virage sur l'australien qui n'a d'autre solution que de l'obliger achever sa tentative hors des limites de piste, puis Alessandro Giusti quelques tours plus tard, au même endroit, qui parvient quant à lui à se défaire de la ART dans les règles de l'art.

À l'approche de la fin de l'épreuve, alors qu'il est à la poursuite du leader, Noah Stromsted est victime d'un problème mécanique l'obligeant à regagner les stands à faible allure. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, Ivan Domingues se retrouve ainsi seul en tête et s'offre en Espagne une toute première victoire en monoplace. Santiago Ramos le suit, et Nikola Tsolov monte sur la dernière marche du podium. Laurens van Hoepen, Théophile Naël, Alessandro Giusti, Mari Boya, James Wharton, Tasanapol Inthraphuvasak et Noel Leon complètent le top 10 et se partagent les points attribués pour cette course en grille inversée.

Camara gagne le dimanche

Il est tôt quand les moteurs des Formule 3 se réveillent. Comme c'est le cas de façon quasi automatique depuis le début de la saison, c'est Rafael Camara qui immobilise sa monoplace sur l'emplacement de la pole position. Le brésilien devance Nikola Tsolov, Laurens van Hoepen et Théophile Naël composent la deuxième ligne, et derrière, en 6e position, on retrouve le second français engagé, Alessandro Giusti.

Après un tour de formation relativement rapide, les pilotes rejoignent la grille, et la procédure de départ est lancée. À l'extinction des feux, Nikola Tsolov manque totalement son départ, et chute rapidement à la 8e position. Au premier virage, Santiago Ramos est contraint d'escalader les vibreurs, endommageant sa monoplace et freinant l'ensemble du peloton à son retour entre les lignes blanches. Au-delà de ces deux faits notoires, le premier tour est plutôt sage à tous les niveaux. Il ne faut cependant pas attendre longtemps pour que le calme soit rompu, la voiture de sécurité étant appelée dès le second tour quand José Garfias et Roman Bilinski se retrouvent immobilisés en piste suite à un accrochage entre leurs deux monoplaces.

Cinq petits tours plus tard, la piste est dégagée et les fauves sont relâchés. Rafael Camara maîtrise la relance et conserve la tête devant Laurens van Hoepen et Theophile Naël. Pendant que le trio de tête s'envole, Alessandro Giusti prend le meilleur sur Martinius Stenshorne et s'offre la 4e position. Un dépassement qui lui permet de dérouler et de considérablement réduire l'écart avec les leaders alors que l'on passe le cap de la mi-course.

La seconde partie de l'épreuve est plus calme, les manoeuvres de dépassements étant plus rares ou réalisées sans encombre, jusqu'au 19e tour quand Nicola Lacorte, surpris par la défense de Brando Badoer, le percute et l'envoie en tête à queue dans le bac à graviers. Si le premier peut regagner la piste, le second est contraint d'abandonner, ce qui provoque une nouvelle sortie de la voiture de sécurité. Elle ne neutralise cependant pas l'épreuve longtemps puisqu'après seulement deux boucles, elle rejoint les stands et laisse les pilotes faire ce qu'ils savent faire de mieux : la course.

Si Rafael Camara conserve la tête à la relance et ira remporter une troisième course cette saison, Laurens van Hoepen se voit quant à lui dépassé par un Théophile Naël chirurgical auteur d'une manœuvre fabuleuse par l'extérieur au premier virage. Le français terminera deuxième, devant son compatriote Alessandro Giusti qui, dans le dernier tour, se défait à son tour de Laurens van Hoepen pour s'offrir son premier podium de la saison. Tsolov, Domingues, Tramnitz, Stromsted, Stenshorne, et Wharton composent le reste du top 10 sous le drapeau à damier. Après application des pénalités pour limites de piste, Voisin hérite de la 10e place au dépend de Wharton.