Ce week-end se déroulait le premier meeting de FIA F3 European et le rendez-vous a été donné en France, sur le circuit du Castellet. A cette occasion, nous avons rencontré après la première course le seul français engagé dans la série, Anthoine Hubert.
Pilote de Formule Renault 2.0 l’an passé avec la structure française Tech 1, le Chartrain entre dans le grand bain en se lançant dans un nouveau défi cette saison.
« Il y a eu beaucoup d’émotions différentes à Jerez lors de la dernière course de 2.0 avec l’équipe Tech 1. Il y a eu beaucoup de stress la semaine de la course, la déception de ne pas avoir remporté le titre et d’arrêter l’aventure ensemble après deux très bonnes années. Je les remercie pour cela ».
Le Castellet, une piste que connaît bien Anthoine Hubert puisqu’il y a remporté une victoire en F4 en 2013 et y a couru en 2.0 il y a deux ans (la manche française a eu lieu au Mans la saison passée, ndlr). Sa connaissance de la piste est un avantage pour son équipe. « Je connais ce circuit, il faut qu’on s’en serve, même si le tracé est différent de celui sur lequel j’ai couru les années auparavant. Je me suis servi de cette expérience pour préparer le meeting, pour donner mon avis à l’équipe sur certaines trajectoires…».
Après s’être qualifié 13e de la première course puis 9e des deux dernières suite à la disqualification de George Russell, il finit 17e de sa première course.
« La première partie de meeting ne s’est pas très bien passée, pas comme je l’espérais en tout cas », nous confie-t-il. « La première qualification a été assez difficile avec des conditions changeantes. Lors de la deuxième qualification où un temps comptait pour la seconde course et un autre pour la troisième course, j’ai mal géré celle-ci avec le trafic. Lorsque mes pneus étaient au mieux, j’étais dans le trafic. Je pars 9e et 9e, ce qui n’est pas catastrophique mais au vu des essais de jeudi où on se battait devant, parmi les cinq premiers, et avec les essais privés que nous avions réalisés, mon objectif était de viser une meilleure place ».
Retour sur la première course du Français. Parti 13e, il finit à la 17e place. « J’ai calé au départ », nous explique-t-il. « La procédure de départ est assez compliquée pour moi et je n’y suis pas encore habitué du fait d’avoir peu roulé cet hiver. Je dois m’habituer à ça afin d’éviter de caler et prendre de meilleur départ. Ensuite, dans le deuxième tour, un pilote m’a poussé vers l’extérieur. Je me suis retrouvé sur le vibreur, sans aucun grip, m’obligeant à aller tout droit et me faisant perdre 5/6 secondes. Une course difficile même si le rythme n’était pas mauvais après ses incidents ».
Lorsqu’on lui demande les différences entre une Formule 3 et une Formule Renault 2.0, Anthoine est clair : « La différence n’est pas énorme. Il y a plus d’aéro sur une F3, ce qui nous oblige à adapter notre pilotage. Après, il n’y a pas beaucoup plus de puissance. Le step est beaucoup moins important que si j’étais passé en 3.5 ou en GP2 ».
Justement, parlons de son choix. Cinquième du dernier championnat de 2.0, la voie semblait s’ouvrir pour le Français en 3.5. Mais il a finalement choisi la F3.
« Après la 2.0, il y avait plusieurs catégories qui m’intéressaient et qui étaient une suite logique. J’avais le choix entre la 3.5, le GP3 et la F3. Mon objectif était de faire les choses dans de bonnes conditions avec une bonne équipe et ne pas les faire à moitié. Je n’avais pas une préférence de catégories mais je voulais choisir la meilleure équipe et les meilleures conditions. Mi février, nous avons eu des contacts avec Van Amersfoort Racing qui recherchait un quatrième pilote. Le contact est bien passé. J’ai vu que c’était une bonne équipe, avec un gros potentiel et j’ai été tout de suite intéressé. C’est une très bonne opportunité pour moi ».
Des propositions en 3.5 ou GP3 ? « Oui, j’en ai eu. Il y a eu plusieurs discussions avec de bonnes équipes, mais qui ont été compliquées à cause de la partie financière. Mais, au final, je pense avoir choisi la meilleure solution ».
Un point crucial dans le choix pour tout jeune pilote : le budget ! Anthoine nous explique la problématique.
« Durant l’hiver, nous avons galéré à réunir le budget, qui est très important (on parle de 600 000 euros pour la saison, ndlr). L’objectif est que mes parents dépensent le moins possible. Mon financement provient de partenaires personnels (Le Groupe Automobile Lamirault, l’entreprise de travaux publics Razen Bec et d’autres partenaires visibles sur le lien suivant) mais aussi de la FFSA puisque je fais parti de l’équipe de France Circuit depuis 2014 et Karting depuis 2010. Je sais que je peux compter sur le soutien pour la partie financière mais aussi pour la préparation physique. Au-delà du financier, elle m’apporte un gros soutien ».
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Membre de l’équipe de France Circuit avec Pierre Gasly, actuel pilote Prema en GP2 et membre du Red Bull Junior Team, il explique la relation qu’il a avec le Rouennais et les anciens membres de l’équipe de France.
« Cette année, il n’y a que Pierre mais on se connaît bien puisqu’on a été de la quatrième à la terminale ensemble. On est très proche. On roule ensemble depuis 2005. Dans les années précédentes, il y avait Arthur Pic (pilote de GP2), Dorian Boccolacci (pilote 2.0), Aurélien Panis (pilote Formula V8) ou encore Norman Nato (pilote GP2). C’est toujours sympa de se retrouver et d’échanger sur les catégories mais aussi le sport automobile en général. Ça permet de savoir comment sont les autres catégories ».
Que lui souhaiter pour cette année ? « De bons résultats. Il est assez difficile en tant que rookie de se fixer des objectifs mais le principal est d’être champion rookie. On a vu les années auparavant que les rookies pouvaient se battre aux avant-postes ce qui est mon objectif aussi ».
Et pour l’avenir ? « Être dans une catégorie au-dessus si tout va bien. Même si tout dépend des résultats, l’objectif est d’aller dans une catégorie supérieure l’an prochain, ce qui voudra dire que tout ce sera bien passé cette saison ».