e.DAMS nait à la fin du mois d’octobre 2013, quelques mois après que la nouvelle Formule E soit lancée. Cette équipe est l’association de deux grands noms du sport automobile, à savoir Jean-Paul Driot et Alain Prost. Très vite, l’équipe reçoit le soutien d’un constructeur de poids : Renault.
Dans une interview sur Vice Sports, Driot explique comment s’est passé le premier contact pour la Formule E. « Alejandro est un ami très proche. Je le connais depuis longtemps puisque nous étions ensemble en GP2. Une nuit à Bahreïn, nous étions en train de parler quand il m'a dit : "Je suis sur le point de lancer un championnat composé uniquement de voitures électriques. Veux-tu participer à cette aventure avec moi ?" J'ai alors répondu : "Comment pourrais-je te laisser faire sans moi ? Si tu lances ce championnat, je viendrai à tes côtés". J'ai alors mentionné le nom d'Éric Barbaroux. Éric avait déjà construit une monoplace électrique (via sa société Formulec), mais Agag ne le connaissait pas. J'ai donc appelé Barbaroux avec Agag. C'était un vendredi et, le lundi suivant, Agag s'est envolé pour Paris afin de rencontrer Éric. Alejandro a racheté l'entreprise de Barbaroux et l'a transformée en ce qui est maintenant la Formula E », explique l’intéressé.
Engageant pour sa première saison un ancien pilote du giron Red Bull et futur champion du WEC, Sébastien Buemi, et un ancien pilote de la structure, Nicolas Prost, l’équipe se donne les moyens de gagner. Les premiers essais confirment cette tendance puisque le pilote suisse de l’équipe réussit à se hisser en haut du tableau sur toutes les séances confondues devant le pilote ABT, Lucas di Grassi. Prost se retrouve à la septième place.
A un cheveu du double titre
Le championnat débute officiellement le 13 septembre 2014 en Chine, dans la ville de Pékin. Nicolas Prost s’illustre dès les qualifications en signant la pole position, la première de l’histoire de la discipline. Buemi, 8e temps, reçoit une pénalité de dix places pour changement de boite de vitesses. Mais la course est moins fleurissante avec un abandon du suisse et une 12e place du fils Prost. Ce dernier reçoit même une pénalité de dix places sur la grille du prochain ePrix en Malaisie pour avoir causé un accrochage. Sa deuxième pole consécutive se transforme alors en une 11e place, tandis que Buemi ne fait pas de temps et se retrouve 19e et avant dernier sur la grille. Mais qu’importe, les pilotes ne se laissent pas faire et effectue une remontée qui conduit l’ancien pilote Red Bull sur le podium, juste devant son coéquipier.
La manche de Punta del Este en Argentine marque la première victoire de l’équipe e.DAMS en Formule E, une victoire remportée par Buemi, parti quatrième sur la grille derrière son coéquipier. Ce dernier termine à la 7e place de la course, derrière Bruno Senna. A ce moment du championnat, l’équipe prend la tête du championnat des équipes. L’autre manche en Argentine, à Buenos Aires, permet à Buemi de signer la première pole de sa carrière dans la discipline. Prost est 7e sur la grille. Alors que le poleman abandonne suite à un bris de suspension, c’est le français qui va offrir à l’équipe un nouveau podium en finissant deuxième de la course.
Sous le soleil de Miami, deux ciels différents se contrastent chez e.DAMS. Le ciel est bleu pour Prost qui signe le 3e temps des qualifications et s’offre sa première victoire tandis qu’un nuage noir pèse au-dessus de Buemi, 14e sur la grille et une place de mieux en course. Nous sommes quasi à la mi saison et l’équipe s’assure une avance confortable de 31 points au championnat équipes, et Nicolas Prost récupère la tête du championnat des pilotes avec 7 points d’avance du di Grassi et 24 sur son coéquipier.
Retour aux affaires pour Buemi à Long Beach qui signe la pole devant Daniel Abt et Prost. Mais il ne transforme pas en course, ne finissant qu’à la quatrième place. Son coéquipier finit à la 14e place.
Vient la manche de Monaco, empruntant une partie du circuit de F1. Lors de ses trois participations, le pilote suisse de l’équipe a fini à deux reprises 10e. Après avoir signé une pole position magistrale, il signe un nouveau succès dans la discipline. Prost, parti 7e, finit une place au-dessus que sa qualification. A Berlin, Buemi profite de la disqualification de Lucas di Grassi pour deuxième de la course et ainsi revenir sur la tête du championnat. Nicolas Prost finit dixième de la course, après être parti de la septième place. Le pilote champion de WEC n’est qu’à deux longueurs de la tête du championnat.
La course moscovite s’avère compliquée pour les pilotes e.DAMS. En bonne position sur la grille (4e et 6e), la course se retrouve être une autre affaire. Les deux pilotes finissent 8e et 9e, à l’avantage du français. Buemi voit alors le titre de champion s’envoler à deux courses de la fin du championnat, totalisant 23 points de retard sur Nelson Piquet Jr.
Londres marque le point d’arrêt de cette première saison avec une double course disputée le samedi et le dimanche. Lors du premier jour, Buemi s’illustre en signant la pole et la victoire, le faisant remonter à cinq points de Piquet Jr. L’équipe e.DAMS s’assure quant à elle le premier titre des équipes de la discipline, aidée par la 7e place de Nicolas Prost.
Le lendemain est plus compliqué pour le pilote suisse. Seulement 6e en qualifications, il a l’avantage d’être loin devant son adversaire direct au titre, qualifié seulement à la 16e place. Après une belle course, Buemi finit à la cinquième place, Piquet Jr est septième. Le titre échappe alors au pilote de l’équipe française pour un point. Nicolas Prost finit la course à la dixième place, se plaçant 6e sur championnat des pilotes.
Vers un second titre ?
Pour la saison 2 de Formule E, l’équipe choisit de conserver sa paire de pilotes. La saison commence bien mieux pour le vice-champion de la saison 1 qui, en Chine, s’assure la pole et la première victoire de la saison, devant Lucas di Grassi. Nicolas Prost abandonne à la suite d’un problème d’aileron arrière, après être parti de la première ligne aux côtés de son coéquipier. Nouvelle course et nouvelle pole pour Buemi devant Sarrazin, Duval, da Costa et Prost. Mais la course malaise ne réussit pas aux pilotes e.DAMS, finissant dixième pour le français et douzième pour le suisse, partant comme les grands perdants de cette course. A Punta del este, en Argentine, Buemi enchaîne une troisième pole consécutive et signe aussi sa deuxième victoire de la saison, devant di Grassi et d’Ambrosio. Prost finit 5e, permettant à l’équipe de reprendre la tête du championnat des équipes.
A Buenos Aires, les choses se compliquent pour le leader du championnat. Tandis que Nicolas Prost assure la première ligne, son coéquipier est obligé de partir de la dernière place. Il effectue une remontée lors de la course pour finir deuxième derrière le poleman Sam Bird et devant Lucas di Grassi. Nicolas Prost finit 5e de la course.
A Mexico, Prost truste une nouvelle fois la première ligne, aux côtés de d’Ambrosio, auteur de la pole. Buemi n’est que cinquième après avoir commis une erreur, se retrouvant derrière les deux pilotes ABT. Cependant, suite à la disqualification de di Grassi, vainqueur de la course, le pilote suisse décroche la deuxième place de la course devant son coéquipier.
A la mi saison, Buemi compte 22 points d’avance sur di Grassi et l’équipe e.DAMS compte 34 points d’avance sur Dragon Racing et 44 points sur ABT. A Long Beach, les choses ne se passent pas comme prévu… relégués à la 4e et 5e ligne, les pilotes e.DAMS ne finissent pas dans les points. Lucas di Grassi, vainqueur de la course, s’offre la tête du championnat avec un point d’avance sur Buemi. Enfin vient Paris, première édition d’un ePrix en France. Devant son public, Nicolas Prost réussit à prendre la cinquième place des qualifications, trois places devant son coéquipier. Mais en course, le pilote français finit au pied du podium, derrière son coéquipier, troisième de la course.
L’excursion de l’équipe DAMS en Formule E s’avère plus simple que celle tentée pour arriver en F1, bien que les temps aient changé et que les moyens engagés ne soient pas les mêmes. Aussi, l’équipe a inscrit une nouvelle fois son nom dans le palmarès d’une discipline, après l’avoir fait quatre fois en F3000, deux fois en GP2 et en Formule Renault 3 .5. Il ne manque alors qu’à l’équipe d’inscrire un jour son nom en endurance et retenter un jour l’aventure des 24 Heures du Mans.