Antonio Felix Da Costa a remporté le E-Prix d'Ad Diriyah en Arabie Saoudite. Le portugais signe sa deuxième victoire en Formule E, la première de BMW. Jean-Eric Vergne termine à un cheveu, malgré une pénalité de drive-through pour surconsommation d'énergie.
Une course incompréhensible
Le E-Prix d'Ad Diriyah restera comme l'un des plus mystérieux de la discipline. En effet, la direction de course a semblé un peu perdue entre la volonté de montrer au spectateur les nouveautés de la saison 5 et la compréhension du déroulement de la course par les spectateurs. Ainsi, c'est avec une grille complètement transformée par rapport aux résultats des qualifications que le départ a été donné.
Comme attendu, Tom Dillmann (NIO) a été relégué en fond de grille suite à sa pénalité reçue en qualifications. Mais il n'était pas seul. En effet, d'autres pilotes comme Sam Bird (Virgin), Robin Frijns (Virgin) ou encore Lucas Di Grassi (Audi) sont également partis en fond de grille. C'est donc Da Costa qui partait de la pole position, devant Jose-Maria Lopez (Dragon) et Sébastien Buemi (Nissan).
A l'issue d'un tour de formation complet, le premier depuis celui du E-Prix inaugural de Pékin en 2014, Da Costa a connu quelques difficultés pour trouver sa place. En effet, le portugais a dû enclencher la marche arrière pour se remettre droit sur son emplacement. Reste à savoir si cette manoeuvre peut entraîner une sanction sur tapis vert. Aucune enquête n'a été ouverte sur l'incident durant la course.
Quarante-cinq minutes et un tour
Au départ, Da Costa parvient à s'extirper de son emplacement. Buemi prend le meilleur sur Lopez pour le gain de la 2ème place. Edoardo Mortara perd le contrôle de sa Venturi lors d'un freinage et s'encastre dans le mur. Le suisse parvient à reprendre la piste mais se retrouve dernier, et rapidement à un tour du reste du plateau. C'est à ce moment que la direction de course indique le régime de Full Course Yellow, avant de revenir au simple drapeau jaune, alors que Mortara a déjà repris la piste.
A l'issue d'un premier tour agité, Da Costa emmène Buemi, Lopez, Vergne (Techeetah), Vandoorne (HWA), Lotterer (Techeetah), D'Ambrosio (Mahindra) Evans (Jaguar), Sims (BMW) et Massa (Venturi). Felix Rosenqvist, pigiste chez Mahindra, se range sur le côté après 10 minutes de course. Le suédois abandonne dans ce qui restera un dernier E-Prix à oublier pour lui.
A l'avant, les deux Techeetah montrent rapidement un rythme impressionnant. Vergne dépasse Lopez, qui s'efface face à Buemi quelques tours plus tard. Lotterer entame lui aussi sa remonté et prend la 4ème position. Vandoorne recule dans la hiérarchie, et se fait passer par Massa, désormais 9ème. L'autre HWA, celle de Gary Paffett, abandonne.
En tête de la course, Da Costa voit Vergne fondre sur sa BMW. Le français double sans difficulté et prend la tête. Quelques tours plus tard, Lotterer profitera de son mode attaque pour offrir le doublé provisoire à Techeetah. Pendant ce temps, Buemi lutte avec sa Nissan. Le suisse a visiblement beaucoup de mal à gérer son rythme et sa consommation d'énergie. Il perd deux places face à Lopez et D'Ambrosio qui prennent les 4ème et 5ème places.
Plongée dans l'inconnu
C'est à cet instant que le spectateur plonge dans un miasme opaque d'incompréhension et de frustration. En effet, à 15 minutes de l'arrivée, les deux Techeetah effectuent un passage surprise par les stands. La direction de course leur a imposé un drive-through pour avoir consommé trop d'énergie sans fournir aucune infographie au spectateur.
Massa, qui effectuait une belle avancée au coeur du peloton et occupait la 8ème place, passe subitement à la 15ème position. Vandoorne est lui aussi victime de l'une de ces failles "spatio-temporelles" que la couverture télévisée a oublié d'expliquer. Sans plus de détails venant des pilotes et des équipes, qui partent du principe que le spectateur est au courant du déroulement de la course, il est donc impossible d'expliquer ces changements soudains.
Jose-Maria Lopez, qui souhaite utiliser l'une de ses deux utilisations obligatoires du mode attaque, rate la ligne de délimitation et offre gratuitement une place à D'Ambrosio. Trois minutes plus tard, l'argentin brise sa suspension sur un vibreur et abandonne. A ce stade de la course, Da Costa est de nouveau en tête, devant D'Ambrosio, Vergne, Buemi, Evans, Lotterer, Rowland, Abt, Di Grassi et Piquet. La voiture de sécurité entre alors en piste à dix minutes de l'arrivée.
Le chronomètre continuant de défiler, les pilotes en profitent pour économiser de l'énergie et se débarrasser de leurs utilisation obligatoires du mode attaque. En effet, pour activer ce dernier, les pilotes doivent prendre la trajectoire extérieure dans un virage afin de "charger" le boost. Ils peuvent ensuite passer dans une zone hors-trajectoire dans la ligne droite suivante afin d'activer le mode attaque et gagner de précieux kilowatts. Sous Safety Car, les pilotes peuvent effectuer ces manoeuvres coûteuses en temps sans perdre de position.
Le drapeau vert est agité à 3 minutes de l'arrivée. Vergne prend le meilleur sur D'Ambrosio et voit se profiler une chance de récupérer la première place. Il met la pression sur la BMW de Da Costa qui résiste jusqu'à l'arrivée. Le portugais remporte sa deuxième victoire dans la discipline, après celle de Buenos Aires lors de la saison 1.
Da Costa, Vergne, D'Ambrosio, Evans, Lotterer, Buemi, Rowland, Abt, Di Grassi et Piquet forment le top 10. Le prochain E-Prix aura lieu à Marrakech le 12 janvier prochain.