La reprise du championnat de la Formule E à Berlin n'a pas donné toute satisfaction pour Jean-Éric Vergne, le pilote DS Techeetah, bien au contraire et pour cause !

Jean-Éric Vergne s'est qualifié en première ligne pour cette première course à Berlin, une position correcte à première vue, mais le français souffrait avec sa balance de freins. A tel point que son coéquipier (da Costa) a signé la pole position avec une marge plutôt importante de 0"322. Et on a pu sentir le mécontentement de Vergne à sa descente de voiture...

Vergne, victime de son équipe ?

La Formule E n'est pas étrangère aux autres disciplines où une équipe qui aligne deux voitures met en place une stratégie de course décidée avant pour extraire le meilleur résultat de la part des deux voitures. Le site TheRace.com nous apprend celle qui a été décidée par DS Techeetah, une stratégie totalement ignorée par António Félix da Costa...

Le plan était assez clair, les deux voitures devaient rouler ensemble pour la première partie de la course afin d'évaluer les forces en présence du peloton. Mais dès les premiers tours, António Félix da Costa s'est échappé en tête de la course en ne respectant pas les consignes de consommation d'énergie qui avaient été fixées. Ce qui a profondément énervé Jean-Éric Vergne et l'a condamné à être en proie à ses adversaires.

À plusieurs reprises, Vergne a demandé à son ingénieur Pascal Tortara pourquoi da Costa consommait trop d'énergie par rapport à ses propres objectifs énergétiques. Vergne s'était d'abord plaint d'un problème d'équilibrage des freins dans le premier tour, où André Lotterer (son ex-coéquipier) a pu lui mettre la pression.
Au fur et à mesure du déroulement de la course, Vergne, énervé, a émis plusieurs messages à son ingénieur : "Il (da Costa) consomme clairement trop et ne suit pas les bips (incitations à économiser de l'énergie). Je m'en souviendrai !"

DS Techeetah - Jean-Éric Vergne

Puis le couperet tombe pour Jean-Éric Vergne, son ingénieur lui répond que le directeur de course, Leo Thomas, a dit "que les pilotes étaient libres de leur course". Ce à quoi Vergne à répondu : "Je m'en souviendrai...".
Puis sa situation n'allait pas s'arranger, il a activé son Attack Mode (en passant correctement entre les cellules, contrairement à António Félix da Costa qui a activé par deux fois son boost en coupant la ligne de démarcation... les commissaires ayant oublié la règle, sans doute...) alors qu'un Full Course Yellow fut déclenché, ce qui neutralisa son surplus de puissance.

"Je n'ai pas d'énergie, je ne peux pas me battre", a poursuivi Vergne. Le directeur de l'écurie, Mark Preston, a pourtant bien confirmé que le plan d'avant-course était de courir ensemble comme c'était aussi prévu pour les courses de Santiago ou de Mexico.
"Nous avions un plan dont nous avons discuté hier alors que nous ne savions pas où nous serions sur la grille, et nous nous sommes placés 1 et 2", a déclaré Preston. "De toute évidence, cela est devenu plus sérieux, car nous savions alors ce que nous devions faire, alors nous avons décidé d'un plan. Nous avons essayé de le mettre en place, mais cela ne s'est pas tout à fait déroulé comme nous l'avions espéré, de placer nos deux pilotes sur le podium."

António Félix da Costa s'est imposé, pendant que Jean-Éric Vergne subissait les attaques kamikazes de Lucas di Grassi envoyant le français en fond de classement. Le portugais s'échappe au classement avec 41 points d'avance sur Mitch Evans (deuxième) et 66 points sur Jean-Éric Vergne.