La Formule E deviendra un championnat du monde reconnu par la FIA à compter de la saison prochaine. L'arrivée de la troisième génération de monoplaces, prévue pour la saison 9, va également permettre à la discipline 100% électrique de prendre une nouvelle dimension.
L'empreinte carbone au coeur des changements
Depuis sa création en 2014, la Formule E a énormément progressé, tant en termes de capacités des voitures que de contrôle de l'impact du championnat sur l'environnement. La première véritable révolution a eu lieu au début de la saison 5, avec l'arrivée de la nouvelle génération de monoplaces qui délivrent plus de puissance et permettent aux pilotes de disputer l'entièreté de la course sans avoir à changer de voiture à mi-parcours.
Si la crise sanitaire mondiale a obligé la FIA et la Formule E à repousser l'introduction de la Gen 3 à la saison 2022-2023 afin de limiter les coûts, la fédération a aujourd'hui donné plus de détails sur le visage que prendra cette nouvelle ère de la discipline. L'objectif affiché est de maîtriser encore mieux l'impact environnemental de la catégorie électrique tout en augmentant la performance des voitures.
La première mesure annoncée par la FIA concerne l'aspect logistique. D'un point de vue humain, seuls dix-sept employés pourront désormais travailler dans le garage de chaque équipe la saison prochaine, contre vingt actuellement. Six personnes pourront également être présentes dans le garage annexe.
Côté matériel, le nombre de pneumatiques alloués à chaque équipe sera réduit de 25% sur les épreuves uniques, et jusqu'à 50% lors des double-headers. Ces deux mesures permettront de réduire le nombre de personnes et la quantité de matériel se déplaçant d'un circuit à un autre, réduisant de facto l'empreinte carbone du championnat.
Il est également désormais acté que Michelin ne sera plus le fournisseur officiel des pneumatiques de la Formule E. C'est Hankook qui a été choisi pour équiper l'ensemble des Gen 3 qui disputeront la saison 9 du championnat. Michelin quittera donc la Formule E après huit saisons de collaboration avec la discipline.
Un énorme écart de performance entre la Gen 2 et la Gen 3
Si la durabilité est une priorité pour la FIA et les dirigeants de la Formule E, il existe un autre critère essentiel au bon développement du championnat; la performance. On le sait, la Gen 2 représentait une évolution majeure de la technologie utilisée par les monoplaces des premières saisons. Mais la Gen 3 devrait faire encore mieux, en amenant un bond technologique encore plus important.
Williams Advanced Engineering, responsable de la fourniture des batteries depuis la saison 1, promet un gain de performance conséquent pour les saisons à venir. La puissance délivrée par la Gen 3 lors de la saison 9 passera de 250 à 350kW en qualifications, et de 220 à 300kW en course. Ce n'est pas tout, puisque la puissance de récupération d'énergie fera elle aussi un bond de 250kW à 600kW.
Mais la puissance seule n'est rien. La FIA souhaite s'assurer de la compétitivité du plateau de la Formule E grâce à un contrôle des coûts permettant à chaque équipe d'avoir une chance de briller. Rappelons que le contrôle des dépenses est l'un des piliers fondamentaux de la Formule E, qui a notamment imposé de nombreuses restrictions sur les éléments de la voiture pouvant être modifiés par les équipes. Le châssis par exemple, est commun à toutes les équipes et est développé et fourni par un constructeur extérieur à la discipline depuis la saison inaugurale.
Le nombre de disque de freins utilisables chaque saison sera également réduit. D'autres éléments concernant les logiciels, les capteurs ou le châssis sont encore soumis à débat, dans le but d'aider les équipes à réduire un peu plus leurs dépenses non-essentielles. Une nouvelle organisation de la logistique est elle aussi en cours d'étude. Enfin, la Formule E a travaillé sur une nouvelle redistribution des revenus qui entrera en vigueur dès la saison prochaine.
De nombreux changements vont donc avoir lieu dans les années à venir. La Gen 2 Evo fera son apparition dès la saison prochaine, avant de laisser place à la Gen 3 deux ans plus tard. D'ici là, la Formule E devrait continuer sa marche en avant grâce à un contrôle des dépenses et à une remise en question permanente de son impact sur l'environnement.