Nicolas Prost et Sébastien Buemi se sont livrés à une interview sur le site officiel de leur équipe, Renault e.Dams, concernant le pilotage d’une Formule E.
Le pilotage d’une monoplace de Formule E donne souvent du fil à retorde aux pilotes, que ce soit par l’apprentissage d’une nouvelle auto, comme la Renault Z.e 15 ou encore le fait de rouler dans des circuits en ville et bien souvent très proches des murs relève du défi sur chaque ePrix.
Quel est l’aspect le plus difficile dans le pilotage d’une monoplace de Formula E ?
Sébastien Buemi :« C’est vraiment compliqué de piloter et dépasser sur des circuits en ville entourés de murs. Il faut, en outre, s’adapter à une adhérence moindre que sur des tracés permanents. Enfin, vu que la Formula E est un championnat tout nouveau, chaque circuit est une expérience inédite.».
Nicolas Prost : « Apprendre ces tracés urbains représente effectivement un véritable défi, même si je pensais que le challenge serait bien plus difficile. La vraie spécificité de la Formula E, c’est le format des meetings. Dans les autres catégories, vous avez beaucoup plus de temps pour prendre vos repères et réagir en cas de pépin. Là, les essais libres, les qualifications, et la course s’enchaînent sur une seule journée ; le timing est donc très serré.»
Chaque pilote a un circuit favori, que ce soit un circuit de Formule E ou encore un circuit permanent de Formule Un. Les pilotes Renault aussi, pour Sébastien Buemi, Monaco reste le meilleur tracé du monde et pour Nicolas Prost, aucun doute, un circuit autour de Times Square à New York serait cool ! La Formule E pourrait d’ailleurs finir sa saison 3 à New York… Nicolas Prost vient-il de nous lâcher une petite info ? Nous en saurons plus dans les semaines et mois à venir.
Quel serait votre circuit de rêve ?
Sébastien : « Retourner à Monaco mais cette fois-ci pour courir sur le circuit du Grand Prix de Formule 1. L’année dernière, on en empruntait déjà une partie mais ce serait génial de rouler sur le « grand » tracé.»
Nico : « Franchement, courir autour de Times Square à New York serait carrément cool. À vous de jouer, la Formula E !»
La communication entre pilotes et ingénieurs est aussi importante qu'en Formule Un, voire plus. La gestion de l’énergie est un défi de grande envergure pour les équipes et pilotes, et la communication entre les deux et vitale pour pouvoir réussir sa course.
À quel point la communication avec vos ingénieurs est-elle cruciale durant la course ?
Sébastien : « La gestion de l’énergie est à coup sûr l’un des défis les plus importants à relever en Formula E, ce qui rend la communication avec l’équipe vitale. Les données concernant la consommation et la récupération d’énergie ne sont pas transmises via la télémétrie durant les différentes séances. C’est donc à nous, pilotes, de relayer l’information aux ingénieurs. Ils peuvent ensuite nous aider à optimiser notre stratégie, surveiller le niveau de charge de notre batterie, éviter les pertes lors des phases de récupération d’énergie en fin de course, et garder un œil sur les températures. Cet élément est d’autant plus capital qu’il fait souvent très chaud dans les villes où se rend la Formula E.»
Nico : « Les informations transmises par les ingénieurs nous permettent d’adapter notre style de pilotage à la situation et aux conditions de piste. Les pilotes doivent sans cesse trouver le bon équilibre entre attaquer pour remporter la course et piloter de façon un peu plus conservatrice pour récupérer le maximum d’énergie.»
Concernant l’ePrix de Mexico, l’apprentissage de ce nouveau circuit a été pour les pilotes un vrai travail d’équipe. Avant chaque course, les pilotes et les teams travaillent ensemble pour peaufiner les réglages, car en une journée, pas si facile d’être tout de suite performant. Il est donc important de travailler sur les simulateur pour étudier le circuit à la perfection. Mexico est un tout nouveau circuit.
Comment préparez-vous ce genre de rendez-vous ?
Nico : « Nous passons beaucoup de temps avec l’équipe et les membres de Renault pour peaufiner les réglages de la voiture avant chaque course. Les monoplaces sont toujours plus ou moins en partance pour la prochaine destination et les essais sont limités. Dans ces conditions, instaurer un tel dialogue est primordial pour continuer d’améliorer notre niveau de performance. Naturellement, nous consacrons aussi beaucoup de temps à apprendre le tracé en lui-même.»
Sébastien : « Absolument. De notre côté, nous pouvons nous entraîner dans le simulateur et étudier avec attention le tracé que la FIA nous fournit. Bien sûr, cela ne remplace pas l’expérience en piste mais cela nous donne une première occasion de prendre nos marques.»