Une semaine après sa seconde place au Mans, le français prend de nouveau le départ des 24 Heures du Nürburgring au volant de la Porsche "Grello" du Manthey Racing.
24 Heures du Nürburgring
En 2019, tu avais déjà enchaîné les 24 Heures du Mans et les 24 Heures du Nürburgring, toujours aussi difficile ?
C'est un gros challenge, c'est un peu plus dur qu'en 2019, je ne sais pas si c'est parce que j'ai vieilli où si c'est parce que Le Mans a été plus difficile ! (sourires) Je me sens bien maintenant mais entre lundi et mercredi c'était un peu dur physiquement et mentalement. Depuis que l'on roule hier, ça y est on est repartis sur un nouveau week-end, un nouveau challenge... Mais tout va bien !
Tu tenais absolument à participer à cette épreuve ?
C'est un choix de Porsche, mais pour moi le Nürburgring passe avant Spa, surtout avec Manthey. Il y a eu quelques discussions en début d'année mais je voulais faire Spa uniquement dans de très bonnes conditions et il n'y avait pas de grosses possibilités cette année.
Les conditions que l'on va avoir cette année sur cette course sont assez inhabituelles, dur donc de se situer face à la concurrence ?
Ce sont surtout les températures qui rendent cette édition assez spéciale en 2019 on avait eu une édition assez chaude, mais là on a eu de la chaleur toute la semaine et il fera également très chaud tout au long de la course. Il faut trouver les bonnes combinaison sur les pneus, les pressions... Le grip de la piste n'est pas aussi bon que ce qu'on avait vu depuis le début d'année en NLS où l'on avait une piste extrêmement rapide. Là, ça commence à venir doucement, nous étions assez confiant sur le package que nous avions mais il a tout de même fallu l'améliorer un petit peu.
Tu devais affronter Laurens cette semaine, mais suite à sa sortie de piste, sa voiture ne prendra pas le départ... Etait-ce difficile de se "remettre" dans la Superpole après cette longue interruption ?
C'est toujours spécial de devoir l'affronter, à Daytona et Sebring il a terminé devant moi, je comptais bien le battre cette fois. Suite à sa sortie de piste, je suis allé le voir et nous avons discuté. Après lorsque la Superpole a repris, sur un circuit aussi long, cela vous laisse le temps de vous remettre dedans avant d'attaquer le tour rapide.
Aux 24 Heures du Mans, tu as beaucoup roulé (9h44), tu as tout donné mais ces Ferrari étaient bien trop au-dessus...
Les Ferrari étaient un ton au-dessus la plupart du temps. Je pense que sur les premières heures ils attendaient de voir quel rythme adopter. Nous partions d'assez loin, nous avons dû attaquer dès le début et de rouler à fond. Cette course a été extrêmement rapide avec peu de slow-zones, une seule safety-car, du jamais vu dans les éditions récentes. Le rythme a été assez incroyable et je pense que cela a rendu la course difficile pour tout le monde mentalement et physiquement, en tout cas chez nous. Je ne sais pas chez les rouges, mais chaque tours nous avons essayé d'optimiser à fond les pneus et le carburant, de ne pas laisser un dixième de côté. C'est ela qui a rendu cette édition particulièrement éprouvante. Moi je suis content d'avoir vécu une édition où ça a roulé aussi fort et où nous avons approché le record de distance.
Sébastien Bourdais a tenu des propos assez cash sur les performances des Ferrari à l'issue de l'Hyperpole...
Je pense que c'est difficile de juger après une séance Hyperpole, c'est toujours difficile de savoir si un concurrent avait une voiture optimisée où non pour la qualif. Néanmoins, dès le dimanche de la journée test, on voyait que les Ferrari seraient très rapides, en sortie de stands ils étaient immédiatement rapide, par moment ils sortaient de gros secteurs, une bonne vitesse de pointe. Est-ce que l'on pensait qu'ils seraient aussi dominants ? Je ne saurai pas le dire même si on le craignait. Ils ont très bien géré le course et savaient quand attaquer. Pier Guidi se met dans le bac en rentrant dans la voie des stands, il repart derrière moi au second relais. Il fait 3'27"7 avec le plein, moi je suis à fond et en 3'29".
Ils avaient la perfo et finalement nous les avons maintenus sous pression toute la course, nous n'avons pas fait d'erreurs et eux en ont fait ce qui nous maintient en vie et donne cet écart si faible à la fin. Je pense que les triple relais sur les #50 et #51 à la fin était une erreur de leur part. Attention, il faut les respecter pour ce qu'ils accomplissent, leur voiture est excellente, ils dominent le WEC et Le Mans. Ils font clairement le job, c'est juste dommage que nous soyons pas plus près d'eux que cela.
Qu'attends-tu du reste de la saison en WEC ?
Ce sont des circuits différents, une BoP différente, une compréhension de la voiture qui évolue de notre côté. Les Evos que nous avons eu n'ont pas révolutionné la voiture. BMW, Alpine et Cadillac ont montré de belles choses depuis le début de saison mais j'espère sincèrement qu'on se battra pour des victoires et des podiums car le début de saison nous a fait mal.