Monument du sport automobile français, le Grand Prix de Pau (11-13 mai) accueillera la deuxième manche du Championnat de France FFSA GT. Avec 31 GT4 engagées, la bagarre s’annonce somptueuse dans les rues de la cité béarnaise. Les deux courses – dont une en nocturne – permettront-elles de départager les équipages Consani / Lariche (Ginetta G55) et Beaubelique / Pla (Mercedes AMG), repartis dos à dos de Nogaro ?
Après le coup d’envoi dans le Gers, le Championnat de France FFSA GT reste donc dans le sud-ouest de la France. Dans les rues de Pau, les équipages vont retrouver un de leurs terrains de jeu favoris, un des plus difficiles également ! Après avoir vu une première hiérarchie se dégager pour les catégories Pro-Am et Am, la grande question est de savoir si ce deuxième meeting confirmera ou non ces tendances.
"Monaco à la française"
Pour les férus d’histoire et d’automobile, le Grand Prix de Pau occupe une place à part dans le patrimoine national. De ses prémices à la fin du XIXe siècle aux éditions contemporaines, l’épreuve organisée dans les rues de la cité paloise a consacré les plus grands pilotes, de Juan Manuel Fangio à Lewis Hamilton.
À l’instar de Monaco ou Macao, Pau est une des dernières villes à accueillir des compétitions automobiles modernes sur son circuit de 2,76 km. Le tracé débute sur l’avenue Gaston-Lacoste, avec un premier « point chaud » au virage de la Gare, toujours animé au départ. Après la montée vers le Pont Oscar, le virage du Lycée est l’endroit le plus lent du circuit. Les courbes du Casino et du Parc Beaumont sont en revanche réservées aux gros cœurs. Le rythme est cassé par la chicane du virage Foch et la dernière portion, constituée d’un enchaînement de virages rapides en descente, est primordiale pour réussir un bon chrono !
La 77e édition du Grand Prix de Pau propose cette année encore un plateau de choix, avec le Championnat d’Europe FIA de Formule 3 en tête d’affiche. Le Championnat de France FFSA GT apportera une large part du spectacle, avec deux courses programmées le samedi à 21h30 et le dimanche à 13h45.
Parmi les temps forts du week-end, la Superpole (samedi à 18h00) opposera les quinze pilotes les plus rapides à l’issue de la Q2. Sur le modèle des Total 24 Heures de Spa, chaque protagoniste disposera d’un unique tour lancé pour obtenir sa place sur la grille de la course dominicale. La pression grimpera donc d’un cran supplémentaire !
Poursuivre sur la lancée
Le premier week-end de la saison a mis en exergue les atouts nécessaires pour se hisser sur la plus haute marche du podium. Outre la performance et la fiabilité de la voiture, il faut associer un équipage homogène, une stratégie inspirée et un changement de pilote parfait pour ne pas laisser filer la moindre seconde.
À ce petit jeu, deux équipages se sont détachés au point de repartir ex æquo en tête du classement général, avec une victoire et une deuxième place chacun. Assurément, Robert Consani / Benjamin Lariche (Ginetta G55 / Speed Car) et Jean-Luc Beaubelique / Jim Pla (Mercedes AMG / AKKA-ASP Team) ont confirmé leur statut de candidats au titre. Quatrièmes et troisièmes, Stéphane Tribaudini / Pierre-Alexandre Jean (Ginetta G55 / CMR) ont également réussi à prendre de gros points alors qu’ils n’évoluaient pas encore à leur plein potentiel. Il faudra également compter avec eux !
Avec un seul résultat significatif, Olivier Jouffret / Eric Trémoulet (Porsche Cayman / Vic’Team) et Fabien Michal / Grégory Guilvert (Audi R8 LMS / Saintéloc Racing) sont quelque peu distancés. Mais ils ont démontré un niveau de compétitivité encourageant pour la suite.
Déjà une revanche à prendre
Pour d’autres, l’heure de la revanche a déjà sonné après un début de saison décevant. C’est notamment le cas de Christophe Lapierre / Mike Parisy (Porsche Cayman / CD Sport). Champion de France en titre, Parisy a vécu une grande désillusion en ne marquant que trois petits points dans le Gers. Il s’est toutefois consolé en remportant la première manche du Pirelli Challenge, récompensant les plus belles remontées. Devant son public, le Palois n’aura qu’une idée : briller pour revenir au score !
À suivre également, la Ginetta G55 de Nicolas Tardif / Soheil Ayari (CMR), repartis du premier week-end avec une cinquième place pour seul résultat, et ce malgré une pole position. Olivier Estèves / Anthony Beltoise (Audi R8 LMS / Saintéloc Racing) chercheront à débloquer leur compteur, resté à zéro dans le Gers.
Peu à la fête lors du coup d’envoi, les BMW M4 tenteront un retour en force. Vainqueur à Pau en 2017, le Néerlandais Ricardo Van der Ende, associé à André Grammatico au sein du team L’Espace Bienvenue, sera à suivre de près. Julien Piguet / Laurent Hurgon (BMW Team France) voudront également se rapprocher du podium.
La bagarre continue en Am
Avec quatorze voitures engagées, la catégorie Am offrira sa part de spectacle au public palois. Après avoir obtenu un résultat presque parfait à Nogaro, Nicolas Gomar / Julien Lambert (Porsche Cayman / AGS Events) tiennent une bonne occasion de faire le break en l’absence du duo Noël / Huteau.
Rodolphe Wallgren, seul à bord de sa Ginetta G55 (Speed Car), est au contraire déterminé à aligner les victoires pour combler les points perdus lors de son abandon dans la première course.
Déjà dans le top 5 pour le coup d’envoi, Clément Dub / Laurent Dub (Porsche Cayman / Cool Racing), Elie Dubelly / Laurent Fresnais (BMW M4 / BMW Team France) et Stéphane Brémard / Laurent Misbach (Porsche Cayman / Foxo) voudront se rapprocher du podium pour ne pas se laisser distancer.
La faveur du public ira évidemment au Palois Didier Moureu, engagé avec Alain Grand sur un des BMW M4 de 3Y Technology.
Des changements sur la liste des engagés
Avec trente-et-un équipages, la liste des engagés subit quelques modifications par rapport à Nogaro. Aston Martin fait son retour en Championnat de France avec la Vantage des Britanniques James Holder et Matthew George, engagés sous la bannière de Generation AMR Super Racing. AGS Events aligne une troisième Porsche Cayman pour Christophe Carrière et Manu Damiani, qui effectuera sa toute première course de GT4.
Chez 3Y Technology, les équipages de deux des trois BMW M4 sont remaniés avec l’arrivée du Palois Eric Cayrolle au côté de Romain Monti et le retour de Romain Brandela avec Christian Philippon. Enfin, le jeune Alexandre Bardinon – qui n’avait pas encore soufflé ses seize bougies à Nogaro – fera ses débuts avec l’équipe M Racing - YMR. Yann Ehrlacher étant retenu en WTCR, le Creusois sera seul à bord de la Mercedes AMG n°68 pour sa première course en GT4.
On note enfin les absences – prévues de longue date en raison d’autres engagements sportifs et professionnels – des Porsche Cayman de Racing Technology, de la Maserati GranTurismo de GP 34 by Gemo Motorsport, de la KTM X-Bow de Greensall Motorsport et de la Mercedes AMG n°85 de M Racing – YMR. Accidentée à Nogaro, la BMW M4 n°6 (BMW Team France) ne sera pas non plus de la fête.
Ils ont dit
Joël Do Vale, Organisateur du meeting et Président de l’ASAC Basco-Béarnais : « Nous sommes dans la dernière ligne droite, avec pour défi que tout soit en place jeudi soir, lorsque nous fermerons le circuit à la circulation. Il faut achever tous les montages, les branchements et préparer les infrastructures pour accueillir le public dans les meilleures conditions. Nous avons toujours des surprises de dernière minute, comme un camion plus grand que prévu par exemple. Avec l’expérience, nous arrivons à gérer tout cela en temps réel. Nous sommes ravis du plateau de cette 77e édition, avec vingt-trois monoplaces en F3, mais aussi une trentaine de GT4, autant de Clio Cup et même dix-huit Formule Renault NEC. Et on ne parle même pas des Twin’Cup ! Ce sera certainement un beau Grand Prix de Pau, digne de notre riche histoire. Les anciens qui ont connu la course dans les années 50 nous parlent encore des exploits des Fangio, Ascari ou Behra. Plus près de nous, Hamilton, Grosjean, Verstappen ou Ocon ont eux aussi brillé dans nos rues. C’est un héritage unique. »
Anthony Beltoise (Audi R8 LMS / Saintéloc Racing) : « Même si nous n’avons pas scoré à Nogaro, le bilan de ce premier week-end était positif. Mon équipier Olivier [Estèves] et moi avons démontré un très bon niveau de performance en qualifications. En course, nous avons été ralentis par les débris qui venaient se coller sur les pneus au moindre écart de trajectoire, rendant la voiture inconduisible. Nous arrivons maintenant à Pau, le rendez-vous qui procure le plus d’adrénaline au cours de la saison. Pour moi, ce tracé est encore plus compliqué que Monaco, surtout avec nos voitures plutôt larges et lourdes. Au volant, nous n’avons aucun droit à l’erreur puisqu’il n’y a pas de dégagement. Au moindre écart, le contact avec le trottoir ou les rails est assuré. C’est tout cela qui donne du piment et j’adore la proximité que l’on peut avoir avec le public. Je suis également très excité par la Super Pole ! »
Éric Cayrolle (BMW M4 / 3Y Technology) : « Je ne dispute pas un championnat complet cette saison, mais je ne pouvais pas manquer le Grand Prix de Pau ! Il s’agira de ma vingt-sixième participation et je totalise dix victoires dans les rues de ma ville. Je sais que ce compteur se bloquera définitivement un jour, mais j’aimerais bien l’augmenter encore un peu… Avant tout, l’objectif sera de rechercher le plaisir. Quand il est là, généralement la performance est également au rendez-vous. Ensuite, c’est toujours aussi difficile de faire des pronostics sur ce circuit et il ne faut surtout pas s’exciter… Je suis très heureux de rejoindre l’équipe 3Y Technology, où je vais retrouver mon ami Didier Moureu, un autre Palois ! Je connais bien la voiture pour avoir disputé les 24h de Dubai à son volant. Ensuite, j’ai prévu de disputer les 1000 km du Paul Ricard en Blancpain Endurance Series, au volant de la fabuleuse M6 GT3. »
Claude Dégremont (Team principal CD Sport) : « Pour une équipe du Sud-Ouest comme la nôtre, le Grand Prix constitue forcément un week-end particulier. Encore plus pour Laurent Cazenave qui est un véritable Palois. Nous souhaitons vraiment mettre Nogaro derrière nous et ne plus jamais remporter le trophée de la meilleure remontée. Nous préférons les vrais podiums ! En tous cas Mike [Parisy], qui connaît parfaitement le circuit, est surmotivé pour briller devant son public. Pour une équipe, tout est particulier – et parfois compliqué – à Pau. Sur la préparation, nous avons quelques petites astuces pour que la voiture tourne bien, qu’elle motrice. L’objectif est d’avoir un comportement facile sans dégrader performance. La course de nuit apporte un côté fun. Sur le sec, c’est sympa car la fraicheur permet de ne pas trop dégrader les pneus. S’il pleut, en revanche, ça risque d’être rock’n’roll ! »
D'après le communiqué SRO