Didier Calmels a dévoilé auprès de nos confrères d'Auto Hebdo son nouveau projet. Il veut courir aux 500 Miles d'Indianapolis avec une voiture tricolore et un pilote français.
Une voiture 100% française à Indianapolis en 2018, c'est presque fait ! Didier Calmels a dévoilé son projet d'écurie pour la prochaine édition de l'Indy 500. Equipe tricolore avec un pilote tricolore puisque c'est Tristan Gommendy qui sera au volant de cette voiture. Dans les colonnes du magazine français, l'homme derrière le projet s'explique.
Ce projet sera réalisé en collaboration avec l'équipe Schmidt-Peterson Motorsports. L'équipe engagera ainsi une troisième voiture sous les couleurs de Calmels Sport. Au départ, l'homme était en négociations avec Andretti Autosport. "Hélas, je les crois en pourparlers avancés avec McLaren et l'accord n'a pas été trouvé suffisamment rapidement à mon goût'', explique-t-il. Le contrat a été signé autour du 10 juillet avec l'équipe SPM.
Concernant le budget, Didier Calmels explique que "c'est le même prix que d'engager une LM P2 aux 24 Heures du Mans, soit environ un million d'euros pour l'Indy 500, auquel il faut ajouter une rallonge pour participer au Grand Prix d'Indianapolis qui a lieu quinze jours en amont''. L'homme d'affaires est copropriétaire de l'équipe Signatech.
Enfin, au sujet de Tristan Gommendy, le choix a été presque logique. "Sam Schmidt et ses ingénieurs ont eu un droit de regard sur ce choix en nous donnant la consigne première de valider les services d'un pilote ayant une grande expérience de la monoplace'', déclare Didier Calmels. "J'ai évidemment discuté avec plusieurs pilotes dont le jeune Thomas Laurent, et mon choix s'est porté sur Tristan : motivation supérieure, disponibilité, bagage technique en monoplace, partenaires, il s'est placé en haut de ma liste''.
Tristan Gommendy, un pilote de choix
Interrogé sur le déroulement de cette proposition, Tristan Gommendy explique qu'elle lui a été faite au Nürburgring mi-juillet, lors de la manche WEC.
"J'ai reçu un SMS de Didier Calmels qui m'a demandé de le rejoindre, lui et son fils (Gautier, ndlr), dans les tribunes surplombant le dernier virage du circuit. J'ai pris ça à travers la figure, bien entendu sans m'y attendre'', raconte le pilote français. "Puis, j'ai compris que Didier était sérieux, j'ai posé quelques questions et j'ai vu que le projet était viable et déjà très bien ficelé dans sa tête''.
Le lendemain, après réflexion, le pilote français confirme sa réponse à Didier Calmels. Il faut avouer que le pilote connaît le sport automobile américain. En 2007, il a participé au championnat Champ Car avec PKV Racing. Il finit 12e du championnat avec une 4e place à Assen pour meilleur résultat.
Didier Calmels, un homme connu du sport automobile et des affaires
L'histoire d'amour entre l'homme d'affaires et le sport automobile ne date pas d'hier. Ancien pilote, il s'associe à Gérard Larrousse et fonde l'équipe Larrousse-Calmels. Il reste au sein de l'équipe jusqu'à sa mise en examen pour le meurtre de sa femme Dominique le soir du 28 février 1989 dans leur appartement de l'avenue Henri-Martin. L'homme écope de six ans de réclusion, et bénéficiera d'une remise de peine.
Dans le milieu des affaires, Didier Calmels est connu pour racheter des sociétés en difficulté. Il crée en 1992 son fonds Développement & Partenariat (D&P). Parmi ses coups, on peut noter sa reprise du maroquinier Le Tanneur en 1997 et plus récemment le volailler Doux, dont il détient 52,2% du capital.
Cependant, l'homme d'affaires a aussi connu des échecs. Larrousse n'a pas réussi à perdurer dans le temps, faute de soutiens financiers. Ainsi, d'autres sociétés rachetées par Didier Calmels n'ont pas connu le même sort que Le Tanneur. Que ce soit les pianos Pleyel ou encore La Tête dans les nuages, une salle de jeux où Alain Prost était actionnaire à hauteur de 10%.
Du côté de la justice, outre les faits rapportés un peu plus haut, l'homme est mis en examen avec sa nouvelle épouse pour malversations en 1997. Il est ainsi soupçonné d'avoir dissimulé des dettes pour le compte de l'ex-PDG du groupe Valois Michel Coencas lors de la vente de la fonderie Affinal, auquel il bénéficie d'un non-lieu. La même année, il est accusé de conflits d'intérêts alors qu'il conseille la banque Rivaud.