La saison 2022 d'IndyCar Series débute ce week-end avec le Grand Prix of St. Petersburg, l'occasion de faire le point avec Simon Pagenaud sur ses objectifs dans sa nouvelle équipe du Meyer Shank Racing.
Après 7 saisons passées dans le giron du Team Penske, Simon Pagenaud a signé avec le Meyer Shank Racing et l'association a très bien débuté puisqu'il s'est imposé avec son équipe aux 24 Heures de Daytona, la première manche du championnat IMSA, où il était associé avec son coéquipier d'IndyCar, Helio Castroneves, mais aussi Tom Blomqvist et Oliver Jarvis.
Pagenaud ambitionne un projet d'envergure pour Meyer Shank Racing
Simon, parle-nous de ce nouveau projet avec MSR.
Mon objectif premier a toujours été l'IndyCar Series, je dirai qu'on débute un nouveau cycle dans la discipline avec l'objectif d'amener l'équipe Meyer Shank Racing au plus haut et d'en faire un top team. L'an dernier, ils ont gagné l'Indy 500 et l'objectif sera de renouveler cet exploit et de se battre constamment pour les victoires, ça sera mon rôle.
Quel est l'élément déclencheur qui a fait que tu as signé chez MSR ?
Ce qui est intéressant chez MSR, c'est d'abord la vision de Mike Shank et Jim Meyer (les deux propriétaires de l'écurie) pour le futur de l'équipe. Nous sommes au début d'un cycle, ils ont de solides partenaires, ils ont les ressources mais surtout les talents. Le Team Manager est exceptionnel, les mécaniciens ont une capacité rare à préparer la voiture dans les moindres détails, ce qui est très important pour Indianapolis.
J'avais aussi l'opportunité de prendre un rôle dans cette équipe, de me servir de mon expérience, pas seulement celle chez Penske, mais plutôt tout mon parcours en carrière comme chez Schmidt Peterson auparavant, celle de Peugeot aussi, tout ça allait me servir pour devenir l'un des capitaines de l'équipe avec Helio pour les aider à devenir un Top Team.
Ça m'a beaucoup intéressé parce que je suis quelqu'un de très technique, je ne suis pas seulement un pilote qui veut aller vite, je suis quelqu'un qui aime travailler en équipe et créer une osmose. Et puis le fait qu'Helio Castroneves soit déjà dans l'équipe, ça a aussi un peu pesé dans la balance.
C'est plus qu'une association avec Helio, c'est une amitié. Cela va vous aider chez MSR ?
On a déjà commencé le travail ensemble lors des premiers essais hivernaux, on a discuté ensemble comment on va pouvoir faire progresser l'équipe. Bien sûr, les préférences des réglages diffèrent entre Helio et moi, mais l'avantage c'est que l'on est ouvert d'esprit, il n'y a pas de guerre d'ego entre nous, il n'y a pas de rivalité ! On a connu des succès, chacun dans nos carrières, évidemment on a quand même envie de battre l'autre, mais on est suffisamment expérimentés tous les deux pour travailler ensemble.
Le succès de MSR à l'Indy 500 l'an passé annonce un gros potentiel cette saison ?
Ce qui était impressionnant l'an passé, c'était la première course de Helio avec le Meyer Shank Racing, il a évolué aux côtés de mécaniciens qui n'étaient pas impliqués à temps plein en IndyCar et ils remportent l'Indy 500, c'est absolument phénoménal ! Mais Helio Castroneves est magique, surtout sur le speedway d'Indianapolis, j'ai beaucoup appris de lui en étant son coéquipier (NDLR : chez Team Penske), j'ai hâte d'être au mois de mai et de voir comment on travaille sur les réglages et la philosophie du MSR.
Personnellement, j'ai la chance maintenant d'avoir la bonne compréhension de la méthode de travail pour aller chercher la victoire à l'Indy 500. On a une confiance tous les deux, et j'ai un nouvel ingénieur (Garrett Mothershead) dont j'aime beaucoup sa façon de travailler pour l'Indy 500, il est très organisé, très structuré, et il l'a remporté déjà deux fois, tout ça font de bons ingrédients pour une bonne recette.
Tu passes d'une Chevrolet à une Honda, tout est différent ?
C'est ce qui est incroyable, en IndyCar toutes les voitures sont identiques avec le même châssis, les mêmes pneus, le même aérodynamisme et seulement deux motoristes et ça devrait donc être très similaire. Et pourtant, cela a été une surprise, j'ai senti une grosse différence au niveau du châssis, une différence aussi au niveau du moteur, j'ai dû réadapter mon pilotage, la façon d'accélérer, la façon de négocier les virages, c'est un feeling complétement différent de la voiture.
Il faut aussi changer mon approche avec les pneus, la façon de les mettre en température, c'est différent de ce que j'ai connu chez Penske. J'ai dû m'habituer assez rapidement car nous avons eu que deux séances d'essais avant cette première course et nous allons voir notre rythme monter crescendo pendant la saison.
Tu reviens chez Honda, un peu comme à la maison, le simulateur est meilleur que Chevrolet ?
Alors, il y a des choses confidentielles que je ne peux pas dévoiler (rires...). Mais en effet, ça a été un plaisir de retrouver les gens de chez Honda avec qui j'ai travaillé dans le passé, car j'ai roulé avec Chevrolet depuis 2015 mais avant cela j'ai débuté chez Honda.
J'ai retrouvé beaucoup de personnes avec qui j'ai travaillé auparavant, ça a été facile de reprendre les choses là où on les avait laissé finalement. J'ai déjà passé quelques journées dans le simulateur, tout s'est très bien passé. Évidemment HPD (Honda Performance Development) est une entreprise qui conçoit les moteurs, donc il sont très concentrés sur l'exploitation du moteur, et c'est leur force sur le simulateur de faire ressentir ces sensations au pilote.
Certains pilotes ont souhaité des voitures plus légères, notamment pour 2023 avec l'hybride, c'est aussi ton avis ?
Très honnêtement ce n'est pas un sujet qui m'inquiète, je prends ce qu'on me donne et j'essaie de l'exploiter au maximum. C'est l'IndyCar qui fixe les normes avec la sécurité, la performance, ils nous donnent un produit, ensuite c'est à nous d'en tirer le maximum. Actuellement, nous avons un produit exceptionnel en IndyCar, moi je suis juste concentré sur mon pilotage.
As-tu eu connaissance assez tôt de ta fin de contrat avec Penske ?
Ce sont des décisions qui sont prises avec les discussions qui arrivent à peu près au trois quart de la saison, mais cela concerne les termes des contrats qui sont confidentiels, donc je ne peux pas révéler les dates ni l'exactitude des discussions. Mais cela a été assez fluide et puis on s'est quittés en très bons termes avec Penske, et puis on ne sait pas de quoi sera fait le futur. On a eu une très bonne relation en tous cas avec Penske.
Pour la première séance des essais libres du Grand Prix of St. Petersburg, Simon Pagenaud a réalisé le 4e temps ! Il y aura une deuxième séance d'essais libres ce samedi à 15h00 (heure française), suivi des qualifications à 18h30, la course aura lieu ce dimanche à 18h00.