Yusuke Hasegawa, le responsable du projet F1 de Honda, a déclaré lors du weekend du Grand Prix d'Autriche que le constructeur nippon montrait un intérêt certain dans le championnat de monoplaces 100% électriques, tout en relativisant la possibilité d'une arrivée imminente dans la discipline.
Cette annonce de l'intérêt de la marque japonaise n'est pas anodin. Lorsque le championnat de Formule E a vu le jour en 2014, les différentes équipes engagées étaient très limitées dans leur développement, et c'est uniquement à partir de la saison 2 que chacun a pu concevoir ses propres éléments mécaniques, ouvrant le championnat à une compétition sur et en dehors de la piste entre de véritables constructeurs.
La saison 3 ne fera pas de brusque marche arrière, bien au contraire, et l'ouverture de plus en plus prononcée du championnat aux constructeurs a inévitablement attiré de nouvelles marques. De grandes firmes internationales comme Renault, Volkswagen ou DS étaient déjà présentes cette saison, respectivement à travers Renault e.dams, ABT Schaeffler Audi Sport et DS Virgin, aux côtés de constructeurs spécialisés dans la production et le développement de véhicules 100% électriques tels que Venturi et Mahindra. Dragon Racing, fondée par Jay Penske, fils de Roger Penske, a également franchi le pas en s'associant avec Faraday Future pour la saison 3 du championnat, tandis que Jaguar prépare son arrivée en Formule E depuis de nombreux mois.
En fait, seule la future équipe Techeetah, feu-Aguri, ne portera pas le blason de constructeur la saison prochaine, preuve que la Formule E a su attirer de très grands noms de l'automobile et de l'électrique. Dans ce contexte, il est donc aisé d'imaginer que d'autres manufacturiers, dont Honda, commencent à se pencher sur ce championnat d'avenir.
Yusuke Hasegawa a cependant tenu à tempérer ses propos. S'il avoue que Honda montre bien un "certain intérêt" pour la Formule E, il précise aussi qu'une arrivée dans le championnat n'est pas dans les plans du constructeur. "A l'heure actuelle, nous ne prévoyons pas de rejoindre la Formule E. Bien sûr qu'il y a une possibilité, certains membres de la compagnie veulent rejoindre la Formule E. D'un point de vue technique, c'est intéressant, mais ce n'est pas encore séduisant d'un point de vue sportif".
Le porteur du projet F1 de la firme nippone a également commenté la faisabilité de combiner Formule 1 et Formule E: "D'un point de vue financier, la Formule E est beaucoup plus accessible que la Formule 1 à l'heure actuelle. Donc d'un point de vue financier c'est possible. Mais c'est plus difficile d'amener des ingénieurs à rejoindre la Formule E".
Honda en Formule E, ce n'est donc pas pour tout de suite, mais la porte est désormais ouverte, et l'intérêt porté par le géant japonais au tout jeune championnat électrique est une preuve supplémentaire que ce dernier a tout pour réussir.