Hervé Poncharal, co-fondateur de l'équipe française Tech3 et Président de l'IRTA, revient sur le souhait de Dorna d'avoir la "grille idéale" en MotoGP.
La "grille idéale" n'existe pas en MotoGP. Lorsque la grille comptait six constructeurs, Dorna souhaitait que chacun ait une équipe satellite. Or, ce scénario ne s'est jamais produit, même avec un avantage financier.
"Dorna donne une "carotte" financière aux usines pour fournir des motos aux équipes satellites. Donc, si un constructeur n'a qu'une équipe d'usine, deux motos, il reçoit X euros de soutien financier. Mais si ce même constructeur a également une équipe satellite, il obtient X + Y. Bien sûr, Dorna préférerait et c'était toujours le scénario idéal quand nous avions six constructeurs, pour chacun d'eux d'avoir une équipe d'usine et une équipe satellite. 6 constructeurs, 4 motos chacun, 24 pilotes, la grille idéale. Mais ça n'a pas marché. Dorna a poussé. Nous avons tous poussé. Nous avons tout fait pour convaincre chaque constructeur de soutenir une équipe satellite. Mais certains constructeurs jouent mieux le jeu que d'autres. De plus, il faut respecter les constructeurs s'ils ne veulent pas avoir une équipe satellite, comme Suzuki", déclare Hervé Poncharal à Crash.net.
L'équipe satellite, un avantage pour les usines
En 2023, Suzuki a quitté la grille MotoGP et Yamaha a perdu sa seule équipe satellite, qui a décidé de rejoindre Aprilia. Selon Hervé Poncharal, cette situation ne devrait pas durer.
"Aujourd'hui, enfin, de plus en plus d'industriels comprennent qu'avoir une équipe satellite n'est pas un poids ou un handicap, comme on le disait parfois par le passé. C'est un avantage car vous pouvez préparer les jeunes pilotes pour l'avenir, et vous avez plus de retours et de données, à un moment où les essais ont été réduits", indique-t-il. "Je pense qu'Aprilia est heureuse d'avoir quatre motos maintenant et je pense que Yamaha recherche vraiment une nouvelle équipe satellite. Dans un avenir proche, je ne pense pas qu'il y aura une usine sans équipe satellite."
Selon le co-fondateur de l'équipe Tech3, si un constructeur n'a pas d'équipe satellite, il y a deux raisons à cela : "soit vous n'en voulez pas, soit vous n'offrez pas un package suffisamment compétitif, pas seulement sur la piste, mais l'ensemble du package".
" C'est ce dont vous devez tenir compte lorsque vous parlez à un constructeur. Quand j'ai quitté Yamaha pour aller chez KTM et Pierer Mobility, c'est sûr que je quittais une moto qui à ce moment-là avait un niveau de performance plus élevé. Mais l'offre globale, pour moi en tant que propriétaire de mon entreprise, était bien meilleure. Et en deux ans, nous avions gagné deux courses avec KTM", ajoute-t-il.