Alors que le MotoGP va entrer dans une nouvelle ère en 2027, le Moto3 devrait connaître une refonte l'année suivante, si l'on en croit les propos de Carlos Ezpeleta, directeur sportif chez Dorna.

Le Moto3 compte actuellement deux constructeurs : Honda et KTM. La santé financière de ce dernier préoccupe depuis plusieurs semaines. Le constructeur autrichien a fait savoir qu'il voudrait réduire son engagement.

Le problème est qu'aujourd'hui, courir en Moto3 est aussi cher qu'être en Moto2 pour une équipe. La raison principale est que, comme en MotoGP, seuls des prototypes sont utilisés en Moto3. Aussi, il n’existe pas d’équipes d’usine à part entière. Seules KTM Ajo et Honda Asia bénéficient du statut d'équipes semi-usine. Avec l'introduction du Championnat du Monde Moto2 avec un châssis prototype et un moteur standard, il existe un écart évident entre les moteurs monocylindres Moto3 et le précurseur du MotoGP avec ses moteurs Triumph trois cylindres standard de 765cc. La transition est donc plus difficile pour les pilotes. C'est également pour cela que des discussions ont débuté pour refondre le Moto3 après l'arrivée de la nouvelle réglementation du MotoGP.

"Nous sommes actuellement en phase de discussion. Nous discutons avec tous les constructeurs de MotoGP pour mieux comprendre la situation, dans le but de développer un concept suffisamment viable pour remplacer l'actuelle Moto3 après 15 ans d'existence, à partir de 2028", explique Carlos Ezpeleta à Speedweek. "Même si le MotoGP est au cœur de nos préoccupations, nous savons combien il est important d'avoir une base solide. Le Moto3 et le Moto2 représentent une valeur inestimable : ils offrent des courses fantastiques le week-end et forment les champions de demain. Nous sommes fiers de cette pyramide et nous continuerons à la maintenir. Dorna ne se contente pas de soutenir le MotoGP, c'est le sport dans son ensemble."

A quoi pourrait ressembler le Moto3 de demain ?

Pour le moment, la refonte du Moto3 reste floue. Rappelons qu'à l'époque, l'idée était d'utiliser des moteurs existants et non de créer des motos de toute pièce, comme on peut le voir en catégorie reine.

"L'idée était de créer une base économique pour des motos, comme des motocross 450cc, mais en raison de la concurrence acharnée entre les constructeurs, l'idée s'est ensuite transformée en une catégorie prototype, avec des coûts conséquents", explique Carlos Ezpeleta.

Le directeur sportif de Dorna sait qu'il sera difficile d'attirer de nouveaux constructeurs en Moto3. Honda et KTM parviennent à offrir du spectacle dans la petite catégorie, aidés par les pneus Pirelli

"Honda et KTM ont placé la barre très haut, et nous avons également stipulé que chaque constructeur doit être représenté par au moins six pilotes. Même si de nouveaux constructeurs arrivent, les équipes existantes doivent se réorienter ; la situation est globalement complexe. Et pour l'instant, nous devons avant tout réfléchir de manière stratégique et à long terme", ajoute-t-il.

Ce lundi, Paolo Pavesio, nouveau directeur sportif de Yamaha, n'a pas caché l'intérêt de la marque japonaise pour le Moto3. "Nous sommes assis autour de la table et pensons qu'il n'existe pas de solution claire aujourd'hui", explique-t-il à Speedweek, ajoutant que "Yamaha s'intéresse à tout ce qui peut contribuer à rendre la compétition moto plus accessible, même au niveau des Grands Prix. Et si nous contribuons à cette solution en tant que constructeur, nous serons prêts à jouer un rôle".