Alors que le circuit de Valencia, tout comme le sud de l'Espagne, a été touché par un épisode météorologique, les pilotes MotoGP, présents en Malaisie, ont exprimé leur opinion autour de la dernière manche du Championnat du Monde 2024.

Le dernier Grand Prix de la saison doit avoir lieu sur le circuit de Valencia, qui a été touché par la DANA, dont les dégâts sont importants dans le sud de l'Espagne. Malgré le drame et les dégâts, que ce soit du côté de la FIM, par la voix de son président Jorge Viegas, ou de Dorna, la priorité est donnée au circuit espagnol pour accueillir la dernière manche du Championnat du Monde 2024.

"Je suis favorable à la course à Valence car je pense que notre présence pourrait aider la population. Nous essayons d’organiser le Grand Prix et en même temps de récolter des fonds. J’ai un profond respect pour les personnes touchées par la catastrophe, mais la course rapporterait de l’argent à cette région", déclare le premier cité, ajoutant être d'accord pour reporter la date si besoin.

De son côté, Carmelo Ezpeleta affirme que la date initialement prévue est maintenue et que "bien que le circuit soit utilisé comme centre de secours, les autorités locales et MotoGP sont engagées à tenir l’événement aux dates prévues et travailleront sans relâche pour y parvenir".

Les pilotes montent au front

La conférence de presse du jeudi a été l'occasion aux pilotes de s'exprimer sur le sujet. Francesco Bagnaia n'a pas hésité à parler de l'aspect éthique d'une telle décision. "Y participer est comme une fête, comme une célébration, un moment de jouissance. Et sachant que la situation actuelle est ce qu'elle est, cela ne me semble pas correct", explique-t-il, ajoutant que "quelle que soit la décision de Dorna, elle sera bonne et juste". Selon Autosport, le double Champion du Monde aurait déclaré que "même au prix de perdre mon objectif ultime, qui est de remporter le titre, je ne suis pas prêt à courir à Valencia". Luca Marini estime que "le MotoGP est secondaire" et que "la Dorna et l'IRTA prendront la décision concernant la course, mais je pense que ce n'est pas le bon moment d'y aller".

Du côté des pilotes espagnols, le temps n'est pas à la fête. Aleix Espargaró indique que "tout ce qui est sportif est désormais secondaire", Joan Mir va plus loin en se demandant "quel signal cela enverrait-il à la société si nous célébrons un championnat alors que des gens souffrent ?".

Marc Márquez s'est également exprimé sur le sujet. Le pilote Gresini Ducati pense que les ressources ne doivent pas être consacrées à l'organisation d'un Grand Prix mais à aider les habitants qui se retrouvent sans rien.

"Parler d’un Grand Prix là-bas n’a absolument aucun sens. Quand il y a des gens sans abri, nous avons perdu des vies", déclare-t-il. "En tant que pilote espagnol, j’aimerais faire un Grand Prix en Espagne, mais la situation est ce qu’elle est. Nous devons aider tous les gens qui se retrouvent sans abri, sans toit, ni nourriture [...] La seule option qui aurait du sens pour organiser le Grand Prix de Valence serait d’allouer toutes les ressources, tous les bénéfices, à ces familles."