Auteur de sa première victoire en championnat du monde d'endurance, Charles Milesi est revenu sur une course rondement menée aux 6 Heures de Fuji. Lui, ses équipiers Paul-Loup Chatin et Ferdinand Habsburg, ainsi que tout le staff d'Alpine, ont construit leur succès.
Voilà trois ans, depuis les 6 Heures de Monza 2022, qu'Alpine n'avait pas inscrit son nom au palmarès d'un classement général. Il s'agissait d'une victoire avec la Rebellion LMP1 remaniée par dérogation dans une classe Hypercar encore très peu fournie.
Aux 6 Heures de Fuji, le succès de l'Alpine N°35 était non seulement acquis grâce à une audace des plus séduisantes, mais aussi (et surtout) avec une vraie Hypercar. Et il se trouve que le clan tricolore avait déjà confiance en ses A424 avant d'entamer les hostilités. Ce que confirmait Charles Milesi, le finisheur de cette voiture, à l'issue de la course.
On savait déjà qu'on disposait d'un bon rythme sur ce circuit. C'est vrai que la 9e place en qualifications n'était pas idéale pour nous, on pensait qu'on irait plus haut. Mais au final, on avait de la vitesse en course.
Un coup de pouce du destin pour Charles Milesi
Les choses auraient pu bien mal se passer en début d'épreuve, justement parce que l'Alpine N°35 était partie au milieu du paquet des Hypercar. L'Autrichien Ferdinand Habsburg a pris le départ : il a ensuite été en bagarre avec la Toyota N°8, qu'il a percutée à l'arrière et dont il a causé la crevaison. La pénalité qui s'en est suivie a forcément fait mal.
Mais il n'y eut aucun besoin de paniquer : la bonne étoile veillant sur l'équipage de cette N°35 s'est manifestée au gré des neutralisations, telles que des full course yellow ou des Safety Car.
Et c'est lors du dernier arrêt que Charles Milesi, alors à la lutte avec la Peugeot N°93 et la Porsche N°6, a pris un risque avec son équipe. Changer seulement les pneus gauche, très sollicités sur cette piste en sens horaire. Et ça a payé avec une avance de dix secondes que le jeune pilote tricolore a su gérer avec brio, juste après un ultime full course yellow.
On pensait au Top 5 voire un podium. Mais au final on avait un rythme excellent, même avec seulement deux pneus neufs sur le dernier relais. Pour moi, la boucle est bouclée concernant l'incident avec la Corvette que j'ai connu ici l'an dernier. On ne pouvait pas rêver mieux comme fin de championnat en débloquant notre compteur de podium et de victoire.
Ces derniers mots illustrent un drôle de paradoxe : seule la voiture sœur, la N°36, avait goûté aux joies du podium. La première fois, c'était ici même, à Fuji, l'an dernier, puis les deux autres fois à Imola et Spa cette année. La N°35 avait toujours joué de malchance, parfois de maladresse...Et voici que c'est elle qui offre à Alpine sa première victoire avec ses Hypercar, tout en s'offrant de facto sa première montée sur la boîte. Comme un cadeau du ciel.