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Le sport automobile à travers la peinture : c’est ce que nous propose Victoire Fischmeister. Une artiste peintre qui s’est penchée à maintes reprises avec talent sur l’univers de la F1. Ses peintures ont une thématique précise : la vitesse. On retrouve ici des œuvres comme prises sur le vif, à l’instar de photographies.
L’artiste explore les années 1970 jusqu’à notre époque, les voitures de course et l’aviation, en passant par la marine. Ces peintures sont réalisées par une artiste passionnée au prix d’un travail acharné. France Racing a eu la chance de rencontrer l’artiste pour un entretien. Nous vous souhaitons la bienvenue dans son monde de couleurs et de vitesse.
En tant que peintre, est-ce que vous pouvez me décrire votre parcours ?
Je fais partie d’une famille d’artistes, mon père est architecte. J’ai tout naturellement commencé tôt, avec l’École Supérieure des Arts Appliqués. Je me suis spécialisée dans le domaine de la mode. Très rapidement, j’ai diversifié mes approches : travail avec des architectes, design de jouets en bois comme des kangourous balancelles, portrait, marines. Les voitures sont arrivées finalement très tard dans mon parcours.
Le sport automobile justement : depuis quand êtes-vous intéressée par cette discipline ? Et pourquoi donc ?
Depuis 2009 et l’anniversaire de mon fils. J’avais réalisé à l’époque une toile assez iconique, sur un fond filé. Une sorte de dynamisme et de gaieté émanait du tableau. Cette peinture a déclenché un engouement. À cette époque on m’a contactée pour que je me lance dans une exposition sur la course automobile et les avions. J’ai dû réaliser une trentaine de toiles sur les voitures et les avions, et plus particulièrement la F1. À partir de là, de nombreux passionnés m’ont contactée pour réaliser des voitures courses.
À la suite de cette exposition, un grand oncologue parisien m’a demandé d’accrocher mes toiles à l’hôpital américain pour animer le service. Puis en 2011, une vente aux enchères a été organisée au profit de la CAMI, une association qui vient en aide aux malades atteints du cancer. J’ai aussi exposé à l’aéro-club en 2012. En 2015 une exposition sur le thème de la Marine suivie par une autre exposition au yacht club de Paris.
Je fais aussi partie de l’association du T qui regroupent des architectes, des peintres, des plasticiens pour permettre aux artistes de se rencontrer et d’échanger.
Est-ce que vous suivez le sport automobile ? Si oui, avez-vous un pilote, une écurie favorite ?
Peut-être pas au point d’une de mes amies qui se réveille au milieu de la nuit pour suivre la course en live, mais ça m’arrive de regarder, oui.
Au moment où je faisais mon exposition, j’étais fascinée par la rivalité entre Mark Webber et Sebastian Vettel. La course automobile et la formule 1 me passionnent de manière générale. J’aime aussi beaucoup les « concepts cars » qui préfigurent le futur de la compétition automobile.
En dehors du sport automobile, est-ce que vous avez un autre domaine qui est sujet à vos peintures ?
C’est très diversifié car je peins aussi bien des abstraits que des peintures beaucoup plus réalistes comme des portraits. Je réalise aussi des collages, parfois je sculpte… Je ne me satisfais pas d’un seul domaine j’en explore d’autres comme l’aéronautique.
« Un tableau de voiture, il ne doit pas être statique »
Quand il s’agit de peindre une voiture de course, une Formule 1, est-ce que vous avez un cheminement-type ? Quels sont les éléments essentiels à la conception d’un tel tableau ?
Un tableau de voiture, il ne doit pas être statique. Il doit être en mouvement, on doit entendre les pneus crisser, le bruit du moteur. Il doit aussi être très coloré, et j’apporte beaucoup d’importance au travail du fond. Comme on ne peut pas être présent au bord des pistes avec un chevalet, on travaille avec des photographies. Je m’inspire de nombreuses photos pour réaliser mes modèles. Il faut trouver une multitude de sources, sous différents angles, pour ne pas porter atteinte aux droits d’auteurs.
Quand un tableau me donne du fil à retordre, je le laisse reposer, et j’y reviens à plusieurs reprises. Je travaille souvent sur plusieurs tableaux en même temps !
Donc à chaque fois, c’est différent ? Avant de réaliser la peinture, c’est donc plus un travail de recherche ?
Oui, à chaque fois la conception est différente. Mais quand on vous donne des photos qui proviennent des clients, c’est plus simple. Une peinture prend, de la conception à la réalisation, environ quinze jours à un mois. Mais parfois, un tableau peut me trotter dans la tête pendant des mois avant que je m’y mette.
Je ne réalise pas de peintures sur un coup de tête, il faut une longue maturation. J’en réalise donc souvent plusieurs autour d’une même série, notamment quand je prépare une exposition.
De manière générale, vos œuvres partent de commandes et de demandes ? Ou plus d’une initiative personnelle ?
Cela part souvent de demandes de personnes privées, mais aussi d’idées soudaines, comme ça pourrait être le cas si j’explore la voiture du futur avec les « concepts cars ».
Vous réalisez des tableaux sur l’aviation : est-ce qu’il y a des similitudes dans la réalisation d’un tableau dans ce domaine et ceux sur le sport automobile ?
Oui c’est la même conception. C’est un univers proche de la vitesse. Ce qui change d’approche, c’est surtout ce qui va illustrer le fond. Si je réalise une peinture avec des montages et un paysage naturel en fond, je peux être amenée à réaliser des collages que je vais poncer et retravailler, ce que je ne fais pas spontanément pour les voitures de courses.
Pour une de mes peintures sur une monoplace de course, j’ai utilisé des papiers de journaux. On m’a reproché d’ailleurs de ne pas utiliser des articles de l’Équipe (rires).
Parmi l’ensemble de vos œuvres, vous en avez une que vous retenez tout particulièrement ?
Oui, c’est le premier tableau de course automobile que j’ai réalisé pour les vingt ans de mon fils. C’est le tableau qui a tout lancé, il m’est venu facilement, et ce n’est pas toujours le cas. Certains tableaux qui m’ont donné des difficultés, mais j’ai réussi à les surmonter. Il faut être humble dans la réalisation, parfois on part sur de mauvaises bases, mais il faut à ce moment-là s’interroger sur ses difficultés, et rebondir.
« Il faut être humble dans la réalisation, parfois on part sur de mauvaises bases, mais il faut à ce moment-là s’interroger sur ses difficultés, et rebondir »
Est-ce que cela vous intéresserait de réaliser des peintures sur des courses du futur, à l’instar de la série WipEout ?
Oui, surtout avec l’aspect urbain, et des couleurs très vives. On pourrait en faire un film d’animation.
Dès lors, quels sont vos projets pour 2018 ?
Dans le domaine automobile, j’aborderai aussi bien les voitures rétro que la F1 et les concerts futuristes. Mes peintures seront conçues un peu comme une affichiste où les couleurs seront vives et gaies. Je n’expose pas de façon régulière, parce que je n’appartiens pas à une galerie spécifique. Je préfère être indépendante et produire des peintures quand je le souhaite. Je fonctionne plus au challenge. Ce n’est quand j’ai plusieurs toiles, une trentaine, que je peux exposer.
Si certains désirent découvrir mon travail, ce que je fais, vous pouvez me contacter par mail (lien à la fin de l’article).
Pour finir, la peinture remplit-elle votre vie ?
J’ai tout le temps un tableau en tête : un paysage, une marine, un portrait… Cela me comble, je ne pourrai pas vivre sans travailler la matière, les couleurs. C’est une partie intégrante de ma vie.
Adresse mail de Victoire Fischmeister : vic.fischmeister@gmail.com
Site internet : www.vic.paris
Propos recueillis par Nicolas Farmine, pour FranceRacing.fr.
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