Ce week-end, la 72e édition des 12 Heures de Sebring sera le théâtre des débuts en compétition sur le sol américain de la toute nouvelle Lamborghini SC63. Une voiture au volant de laquelle nous retrouverons l'ex-pilote de F1 de Romain Grosjean.
Même s'il a été bien occupé par l'IndyCar Series et ses quelques sorties au volant de la Huracan GT3, Romain Grosjean a dû trouver le temps long depuis qu'il a signé chez Lamborghini, le 6 décembre 2022. Mais l'attente est enfin finie et le pilote Français va débuter ce week-end dans la catégorie reine de l'Endurance, à l'occasion des 12 Heures de Sebring, deuxième manche de l'IMSA. Accompagné des pilotes Italiens Matteo Cairoli et Andrea Caldarelli, il a pour mission de faire débuter sur le sol américain la SC63, qui répond au règlement Hypercar / GTP.
Sebring, les débuts de Lamborghini en IMSA avec Grosjean
« Il est peu de dire que j'ai hâte, avoue l'intéressé. Mais honnêtement, faire débuter l'auto avant aurait été prématuré. Nous avons perdu pas mal de temps l'an passé (suite à la sortie de piste de Mirko Bortolotti en essais au Paul-Ricard. Ndlr) et même maintenant je ne nous estime pas totalement prêts. » La SC63 a cependant terminé sans encombre sa première course : les 1812 km du Qatar (WEC), le 2 mars dernier. Encourageant ? Oui, indéniablement. Reste que rouler 10 heures durant sur le billard du Circuit International de Losail est sûrement plus simple que d'arpenter pendant 12 heures une piste défoncée partagée avec 57 autres voitures. Un tracé qui, plus que n'importe quel autre, met à rude épreuve les hommes et les machines.
La SC63 l'a déjà découvert en février, à l'occasion d'une séance d'essais collectifs organisée par l'IMSA, et qui a vu l'italienne affronter pour la première fois les bosses de cet ancien aéroport militaire. « Une nouvelle étape dans notre processus d'apprentissage et de mise au point, souligne Romain Grosjean. Nous avons pu en tirer de nombreux enseignements positifs, mais cela a aussi permis de mettre en exergue certains secteurs du jeu dans lesquels nous nous devons clairement nous améliorer. »
L'équipe Lamborghini Iron Lynx doit notamment davantage se familiariser avec le fonctionnement des gommes Michelin, partenaire de l'IMSA et manufacturier pneumatique unique de la série. Car si les pneus sont exactement les mêmes en IMSA et en WEC (ils sont tous fabriqués à Clermont-Ferrand), le WEC autorise deux sortes de gommes alors que l’IMSA une seule. Pour rappel, seule une spécification est apportée sur place, à savoir le médium, et les cabanes de chauffe sont interdites.
« Ici nous savons que nous aurons une gomme médium, très polyvalente, mais nous manquons de données par rapport à la concurrence, reconnaît Romain Grosjean. « Il va falloir nous pencher rapidement sur les stratégies à adopter ce samedi, mais j'ai toute confiance en Michelin qui, de manière générale, fait toujours du très bon travail. » Plus encore à Sebring, avec 19 victoires un compteur pour le manufacturier tricolore, qui est détendeur du record de victoires et qui est entré, au même titre que Porsche au « Hall of Fame » du Sebring International Raceway.
Alors que les pneumatiques font partie intégrante du set-up, contribuant grandement à la capacité des autos à absorber les bosses, qu'est-ce que Romain Grosjean et Lamborghini sont en droit d'espérer de cette 72ème édition ? « Débuter avec une nouvelle voiture sur un circuit comme Sebring n'est pas une mince affaire, avoue Grosjean. Notre objectif premier sera de rallier l'arrivée sous souci mécanique majeur, de manière à emmagasiner le plus d'informations possible. » Et par la suite ? « Nous aimerions être en mesure de décrocher un podium sur une course d'Endurance, répond-il. La voiture semble bien née. En tout honnêteté, à chaque fois que j'en prends le volant, je suis agréablement surpris. Le projet fonctionne extrêmement bien et l'équipe d'exploitation (Prema Racing. Ndlr) est vraiment au top. Tous font un travail remarquable. »
Il sera ensuite temps de se tourner vers les 24 Heures du Mans (15-16 juin), pour ce qui sera la première apparition officielle de la firme de Sant'Agata Bolognese en terre sarthoise. « Je suis si content d'y retourner » lâche le Tricolore, dont la première et unique participation remonte à 2010. A l'époque, sa Ford GT de Matech Compétition n'avait pas vu le damier. Serait-ce le cas cette fois-ci ? Les constructeurs disent souvent qu'une voiture ayant résisté à douze heures de course à Sebring est prête à affronter le double tour d'horloge sarthois. Premier élément de réponse samedi...
Didier Laurent / Auto Press Club, sur place à Sebring