Le week-end dernier, Antoine Pretin participait à la Clio Cup Open lors du meeting F1 du Castellet. Performant tout le week-end, la chance n’a pas été de son coté, lui empêchant de toucher le podium. Antoine revient sur sa performance au milieu du gratin européen de la Clio Cup, mais aussi de la Formule 1.
Antoine, tu es de retour du Castellet où tu as participé à la Clio Cup en lever de rideau du Grand Prix de France F1. Comment as-tu vécu ce week-end de course plutôt particulier.
Ce fut un week-end en effet très particulier. Habitué aux Rencontres Peugeot Sport avec un côté plutôt familial, le changement fut très important. J’avais déjà passé un cap en participant aux Coupes de Pâques à Nogaro, mais lors de ce week-end au Castellet, le standing n’était pas du tout le même.
Le changement a commencé dés le vendredi matin, où il était très compliqué d’accéder au circuit. Il n’était pas possible de penser à négocier à l’entrée du circuit pour amener son véhicule à la structure en disant comme d’habitude que nous avions des affaires à déposer… Pas de négociations, suivi des règles obligatoires. Sans badge officiel, les voitures étaient garées à 3,3 km du circuit !
Dans un deuxième temps, le briefing fut la première mise en jambe. Presque 15 min de marche en convoie pour accéder à la salle. Impossible de sortir du chemin défini. Juste le temps de prendre quelques photos des équipes de F1. C’est la seule fois du week-end où nous avons pu aller dans le bâtiment central du circuit…
Par la suite, nous étions mise en pré-grille 1 heure avant, à l’opposé des stands, sur une petite route qui bordait l’aéroport. Nous prenions la piste par une porte dérobée et devions faire un tour de circuit complet pour accéder à la pit-lane. Hormis pendant cette période, il nous étaient totalement interdit d’aller dans l’enceinte intérieur du circuit, nous étions seulement admis à l’extérieur.
J’en garde quand même un très bon souvenir, car quand on rentre sur la piste, et que 2 heures avant on a vu tourner les F1, on a juste les poils qui se dressent !!! De plus, c’était sympa de s’arrêter devant le stand McLaren pour faire les pressions des pneus et de ne pas entendre son moteur car les ingénieurs faisaient des tests moteurs sur les F1.
Sans oublier les spectateurs qui étaient nombreux (135 000 spectateurs sur le week-end), et même pour les courses des petites Clio. Les retours que nous avons eu furent très positifs. Le public ne s’est pas ennuyé, peut être beaucoup moins que lors du GP de F1. Nous avons même eu l’écho, que certaines personnes n’avaient pas prévu de venir voir la course 2 du dimanche matin, mais qu’après le spectacle du samedi, il avait mis cela au planning. On a donc fait des heureux !!
Concernant tes performances, tu avais pour objectif de finir dans le top 10. Tu avais peut être sous-estimé ta pointe de vitesse.
J’ai été vraiment surpris de ma prestation. Même si j’avais roulé le mardi après-midi à Albi avec mon équipe GPA, j’étais loin d’avoir des prétentions à suivre les pilotes de la discipline. Tous les anglais avaient roulé à Croft le week-end avant. Il y a 3 semaines les italiens et les français étaient à Imola. Avec seulement une séance d’essais libres, c’est compliqué de trouver le rythme. Lors de ces essais, j’ai déjà découvert la piste, que tout le monde connaissait de la finale Internationale Renault de Novembre dernier. J’étais un peu perdu mais je me place 14ème sans passer de pneus neufs afin d’économiser le budget.
Lors des essais qualifs, ce fut nickel ! J’ai roulé à l’aspi avec mon coéquipier du team GPA, David Pouget. On s’est aidé mutuellement et j’arrive à prendre la 3ème place et la 5ème sur les grilles de départ. Une vrai satisfaction d’être dans le bon rythme. J’ai vu à ce moment-là, qu’il y avait un coup à faire, et que je pouvais jouer devant.
Tu as surpris beaucoup de monde lors des courses. Il suffit d’écouter les commentaires lors des Live pour comprendre. Hélas la réussite n’a pas encore été avec toi.
Frustrant !!! C’est vraiment décevant de voir les choses échouer sans vraiment avoir la maîtrise de sa course. Le sport est dur, il faut savoir l’accepter et revenir plus fort.
Pour explication, en course 1, je prends tout de suite la 2ème place dernière l’intouchable Jack Young. Ma vitesse est bonne même si la voiture est sur une configuration plutôt efficace pour finir les courses, mais pas pour les commencer.
Après 3 tours à mener la troupe de furieux, je suis attaqué par Brett Lidsey. J’ouvre la porte, mais dans l’action il est aussi attaqué par l’Italien Felice Jelmini qui l’envoie littéralement dans ma voiture. Dés ce premier contact, je me retrouve avec un pivot avant tordu, signe d’un comportement pas très bon et d’un volant pas forcément très droit. Après cela, je vais me refaire toucher plusieurs fois, ce qui me fera crever à l’avant gauche. 4 tours seulement de course et un abandon.
En course 2, je prends un bon départ et je passe mon coéquipier David Pouget. La bagarre est chaude et je me fais à nouveau « découper » par un Suisse. Je me retrouve 6ème. Derrière cela, je vais opérer une belle remontée jusqu’à la 3ème place.
La lutte est intense avec Jelmini, qui me laisse pas forcement beaucoup de place sur la piste, mais je suis confiant pour la fin de course. A 4 tours de la fin, la voiture commence à avoir des coupures, et des alarmes. Le doute s’installe… Un bruit de sifflement va apparaître rapidement avec une perte de puissance, jusqu'au moment où la voiture va prendre feu.
Pas forcement des moments à accepter … Heureusement les commissaires vont éteindre rapidement l’incendie.
Sur 2 courses, par 2 fois des faits pas à mon avantage. Le sport est dur !!
Quelle est la suite de la saison pour toi ?
Je n’ai plus de budget pour rouler en Clio Cup. Donc rien au programme dans cette discipline. La suite se fera en 208 Racing Cup où j’ai un championnat à gagner. Je suis 2ème actuellement et bien motivé à remonter sur la plus haute marche du podium. Fin Juillet, ce sera le Castellet à nouveau, avant d’aller à Dijon et Nogaro. On va tout faire pour faire les choses correctement avec l’équipe GPA…
Crédits Photos : Jean-Michel Le Leur / DPPi