Anthoine Hubert, pilote FIA F3 European, a accepté notre invitation et nous dresse son bilan 2016.
Si tu devais décrire ta saison en un mot, lequel serait-il ?
Expérience
Pourquoi ?
Par rapport à tout ce que j'ai pu apprendre cette année. L'apprentissage que ça a été et la bonne expérience que ça m'a permis d'avoir pour le futur. La F3 est une catégorie où on apprend vraiment beaucoup, où il y a beaucoup d'évolutions par rapport aux catégories que j'ai connues avant.
Si tu ne devais retenir qu'un moment précis de ta saison 2016, lequel serait-il ?
Ça reste ma victoire au Norisring.
Un moment que tu voudrais oublier de cette saison ?
Le week-end du Red Bull Ring n'a pas été un week-end facile à vivre. Je pense que ça a été bénéfique pour le reste de ma saison mais sur le moment, ce n'était pas sympa à vivre.
Tu as fini dans les points sur la deuxième course, c'est ça ?
Oui je finis 10e sur la deuxième course mais sur les deux autres je ne finis pas dans les points. Mathématiquement ça doit être mon pire week-end et en terme de performance aussi c'était vraiment pas top.
Et le week-end hongrois ?
J'avais oublié ce week-end. Mais c'était un peu toute l'équipe qui était en difficulté. Alors qu'au Red Bull Ring, Callum Ilott, par exemple, était vraiment bien. Ça voulait dire que l'équipe fonctionnait bien. Comme la première comparaison que l'on se fait, c'est avec ses coéquipiers, forcément, c'est toujours désagréable d'être loin alors qu'ils sont devant. Alors qu'à Budapest, on était tous loin. Dans ce cas là, tu te dis qu'il y a peut-être quelque chose avec la voiture. C'est pour cela que ça a été plus dur au Red Bull Ring qu'à Budapest.
Si on te dit 2017, que réponds-tu ?
Pour l'instant, il n'y a rien de signé, rien d'officiel donc je n'ai pas de programme. Il faut que ce soit une année charnière. Il faut que ça performe, qu'il y ait de bons résultats. Car ça fait depuis la F4 que je montre de belles choses et que j'ai de bons résultats mais au final il n'y a pas le bon classement au championnat. Un résultat qui montre vraiment le réel potentiel. Donc l'année prochaine, il faut remédier à ça, et la seule solution, c'est de finir vraiment devant dans un des grands championnats.
Viser le top 3 peu importe le championnat où tu seras ?
Oui, le top 3 voire le titre.
Coup d’oeil dans le rétro de la saison 2016
Concernant le sport auto en général, si tu devais parler d'un moment marquant de 2016, lequel serait-il ?
Le final des 24h du Mans, et en fin d'année l'arrêt d'Audi en endurance, l'arrêt de Volkswagen en rallye, et la retraite de Rosberg sont des moments assez marquants. On ne s'y attendait pas forcément et ce ne sont pas forcément des bonnes nouvelles pour le sport auto. Voir des grands groupes et ce grand pilote partir, ça surprend.
La retraite surprise de Nico Rosberg
Justement, concernant la retraite surprise de Rosberg, si tu avais été dans sa situation, aurais-tu pris une décision similaire ? Ou est-ce que tu aurais pris une autre décision ?
C'est très difficile de savoir. Tous les pilotes sont différents. Pour le comparer tout simplement par rapport à son coéquipier Lewis Hamilton, ils ont deux rythmes de vie totalement différents. Lewis Hamilton a déjà trois titres et ça n'est pas quelque chose qui lui est passé par la tête. Alors que Rosberg, il l'a dit, ça faisait déjà un bon nombre de courses qu'il y pensait. Il a atteint son objectif, et il n'a pas envie de le remettre en jeu et préfère profiter de sa vie, de sa famille. C'est propre à chacun. Je vais déjà me laisser le temps d'arriver jusque là où il est allé et si j'y arrive je réfléchirai à ça. Mais je comprends sa décision et je trouve ça très beau de partir juste après avoir remporté le titre. Il n'y a pas de meilleure manière de se retirer.
Retour de la F1 en France
La F1 revient en France sur le circuit Paul Ricard. C'est une très bonne nouvelle pour le sport auto. Toi qui as déjà couru plusieurs fois au Castellet, est-ce qu'il est la destination où devait aller la F1 ?
En France, il n'y avait pas beaucoup de possibilités. Des circuits avec les infrastructures, avec le tracé, avec les homologations avec tout ce que nécessite la F1, il n'y en a pas 500 en France. Je pense que le Castellet était le plus approprié pour accueillir la F1. Ça faisait un petit moment qu'on en entendait parler. Il y avait aussi a priori Magny-Cours. Mais je trouve que c'est une très bonne chose que la F1 retourne au Paul Ricard. Il y a toute une histoire de la F1 au Castellet. C'est une très bonne chose pour le sport automobile français, pour nous les jeunes pilotes français. Ça ne peut qu'être positif. J'espère que ça peut inciter les entreprises françaises à réinvestir ou continuer à investir dans la filière monoplace et dans le sport automobile en général.
Est-ce que tu gardes de bons souvenirs de tes courses au Castellet ?
Oui. J'y ai couru 3 fois il me semble. En F4, j'avais gagné deux courses. En Formule Renault, c'était un peu plus compliqué. Et cette année en F3, j'avais réalisé un premier meeting qui était plutôt prometteur. C'est un circuit assez intéressant avec des virages assez mythiques et compliqués. C'est un circuit que j’apprécie.
La France à l'honneur en 2016
La France a été à l'honneur dans le sport automobile avec les titres de Pierre Gasly et Tom Dillmann par exemple. Est-ce qu'il y a un de ces titres qui t'a le plus marqué ?
Le titre de Pierre, je le connais très bien et depuis longtemps. On a commencé en kart en même temps. Et j'étais à Abu Dabi pour le Grand Prix de F1 et pour le titre de Pierre. Je suis vraiment content pour lui, de voir qu'il a réussi à gagner le titre, c'est vraiment super pour lui. J'espère qu'il réussira à trouver une place en F1 même si ça ne sera pas forcément pour 2017. Quand on gagne un titre en GP2, ce n'est pas forcément normal de ne pas arriver en F1 l'année suivante...