A l'issue des 6 premières étapes, le Dakar 2020 s'offre une journée de repos avant de repartir pour les 6 prochaines étapes qui seront cruciales pour définir son vainqueur.
Les grands vergers qui ont donné son nom à la ville au XVIIIe siècle (jardins en arabe) ont pour l’essentiel laissé place à un tissu urbain qui s’étend sur plus de 1 500 km2 (vs 105 km2 pour Paris, 203 km2 pour Buenos Aires) et accueillant plus de six millions d’habitants. La poussée démographique constatée dans la capitale depuis les années soixante-dix s’est accompagnée de la construction de plusieurs gratte-ciels grandioses à l’architecture novatrice, comme la Tour Al Faisaliah (267 m), le Kingdom Center (302 m) ou le Burj Rafal (307 m).
Au classement général, c'est Carlos Sainz qui domine les débats avec une avance de 7'48 sur le vainqueur sortant, Nasser Al-Attiyah. En troisième position, Stéphane Peterhansel chez X-raid MINI comme son coéquipier espagnol compte 16'20 de retard. Yazeed Al Rajhi est quatrième sur son pcik-up Toyota, Orlando Terrenavo, l'argentin, occupe une 5e place à 43'54.
Le français Mathieu Serradori est une étonnant 6e au classement avec 50'21 de retard devant les deux pilotes officiels Toyota Gazoo Racing, Giniel de Villiers et Bernhard Ten Brinke avec respectivement 55'41 et 1h12'58 de retard. Fernando Alonso qui dispute son premier Dakar, a vécu une avarie technique dès la deuxième étape et a perdu près de 2h30, l'espagnol pointe au 16e rang avec un handicap de 3h18'13.
Dakar 2020, les déclarations
Stéphane Peterhansel
"La journée a été longue (477 km)", a déclaré Peterhansel, 13 fois vainqueur du Dakar. "C'était rapide mais parfois nous traversions des dunes, donc c'était lent, rapide, lent, rapide… Mais le plus gros problème pour moi, c'est qu'avec ces vitesses élevées, il faut vraiment se concentrer beaucoup. Vous n'êtes pas fatigué physiquement mais c'est plus fatigant mentalement. Lorsque nous sommes à très grande vitesse, nous devons être vraiment concentrés."
Nasser Al-Attiyah
"Je suis déçu car nous allons vraiment au maximum et le buggy MINI est trop rapide par rapport à un 4×4", a-t-il déclaré. "Mais que pouvons-nous faire ? C'est un nouveau Dakar et je pense que nous devons faire du très bon travail. Nous avons terminé la première semaine sans aucun problème et je suis très content. On verra la semaine prochaine. Ce sera encore dur la semaine prochaine… et il y aura des dunes."
Carlos Sainz
"Débuter les étapes à parti de la première, ce n'est jamais la chose la plus simple, alors je suis content d'avoir terminé l'étape à la seconde position. Nous allons essayer de continuer sur le même rythme pour la seconde semaine sans prendre trop de risques."
Fernado Alonso
"Quand je suis arrivé, je ne savais pas très bien à quel point nous pouvions être compétitifs sur des étapes de 500 kilomètres. Je ne savais pas si je perdrais une heure, 40 minutes ou 22 minutes ! Dans des étapes comme celle de vendredi, c'est totalement incroyable d'être à 4 minutes de Nasser. Je suis plus détendu et plus heureux de lever le doute quant à ma compétitivité dans une spécialité aussi différente. Lors de mes premiers tests, je ne savais ni comment aborder ou attaquer à travers les dunes. Je pense qu'il me faudrait 5 ou 6 ans pour être au niveau de Nasser ou Giniel.
J'aime toutes les compétitions automobiles et le Dakar a certainement cet esprit de survie et d'amitié entre les participants. Un jour, vous avez besoin d'aide, un autre on vous demande de l'aide. Vous devez toujours être à 100%. Je ne sais pas vraiment où je pourrais être. Si je vous dis la vérité, je m'en fiche. Ici ou vous gagnez ou ce n'est pas grave d'être deuxième ou treizième, et cette année je savais que je n'allais pas me battre pour cette position, donc je ne me soucie pas trop de la classement général. Je serais très heureux d'être dans le Top 10."
Journée de repos au Dakar
Vaidotas Zala a écrit une page d’histoire. Il restera à jamais le premier vainqueur d’étape en autos de l’ère moyen-orientale du Dakar. Cette première victoire lituanienne n’a pas été suivie d’effet, les protagonistes les plus réguliers de l’épreuve ayant rapidement repris le contrôle de la situation. Au rayon statistiques, c’est un métronome d’exception, Giniel De Villiers, qui s’offrait dès le lendemain le plaisir de devenir le premier vainqueur d’étape sur trois continents différents.
Depuis, il a été imité par Carlos Sainz puis Stéphane Peterhansel, qui ont ajouté deux victoires chacun à leurs palmarès respectifs, l’Espagnol creusant également un avantage intéressant à la journée de repos tandis que le Français paye quelques erreurs de navigation qui le relèguent en 3e position du classement général, à une distance toujours raisonnable de 16 minutes de son coéquipier chez Mini X-Raid.
Entre deux, le duel attendu avec les Toyota est bien mené par Nasser Al-Attiyah : à défaut de fulgurances au volant de son Hilux, le tenant du titre récolte les fruits pas encore tout à fait mûrs de sa constance et atteint Riyadh avec un retard de 7’48’’ sur Sainz. Le Qatarien fait mine de trépigner, mais attend peut-être les grandes étapes de dunes de la deuxième semaine pour placer son devancier sous pression et le pousser à la faute.
Les trois anciens vainqueurs (19 titres au total) qui occupent les trois premiers rangs ont peut-être écarté la concurrence. Mais le chouchou du pays, Yazeed Al Rajhi, posté en 4e position à 36’48’’ du « Matador », peut toujours fantasmer d’un scénario-fiction aboutissant à un carnage en règle. Un objectif plus réaliste consiste à viser une place sur le podium, envisageable y compris à la régulière, la 3e place n’étant qu’à 20 minutes.
C’est aussi une perspective qui pourrait se dessiner en faveur de tous qui se trouvent à moins d’une heure de Sainz : Orly Terranova (à 43’54’’), Mathieu Serradori (à 50’21’’) et Giniel de Villiers (à 55’41’’). Dans le clan des « perdants » qui ne pourront plus exister au général, il reste encore à chasser les étapes pour le du Fernando Alonso-Marc Coma (16e à 3h18, 1er rookie !), Nani Roma (28e à 6h34) ou Jakub Przygonski (38e à 8h25). Un plaisir auquel ne peut même plus prétendre Romain Dumas le malheureux du premier jour dont l’auto a brûlé après 65 km de spéciale.