Roberto Bandini, alias « Pastina », ancien de la Scuderia Minardi et maintenant patron de l'équipe Pastina&Friends Veneto Corse en karting dans le championnat Sodi World Series a accepté avec gentillesse de répondre à nos questions.
L'an passé son équipe et lui remportaient la finale SWS, cette année, ils terminent troisième.
Dans cet article, nous revenons avec lui sur son travail pendant dix ans au sein de la Scuderia Minardi.
Roberto, peux-tu nous parler de ta carrière chez Minardi ?
« Je commence à travailler pour l'équipe de Gian Carlo Minardi en juillet 1985, c'est la première saison de Minardi en F1. Je travaille avec le pilote Pierluigi Martini, qui est devenu un ami, nous nous voyons régulièrement. C'était l'époque des moteurs turbo, nous avions le Motori Moderni développé par Carlos Chiti ancien de chez Alfa Roméo.
Ma première mission chez Minardi était la gestion de l'entrepôt à Faenza, avec Calderoni Massimo un ami d'enfance, nous avons été au lycée ensemble, quoi de plus sympa que de travailler avec des amis dans sa ville natale.
Début 1986, je suis chargé de gérer toute la logistique entre l'usine et les circuits. Je veille à ce que tout rentre dans les container de chargement, qu'il ne manque rien pour les week-ends de course, surtout les pièces de rechange. Pour les voyages hors Europe, les voitures sont totalement démontées, la logistique doit être encore plus suivie, il ne doit rien manquer.
Considérant que 1986 et 1987, nous avions seulement un équilibre en 1988 et 1989 a ajouté un engagement soutenu par conséquent plus de camions avec plus de gens et les voitures prêtes pour les courses ont été un x chaque conducteur et chariot élévateur 3 en cas de bris ou des accidents majeurs.
Les saisons 1986 et 1987 se dérouleront de cette manière, cela change à partir de 1988 et 1989, l'équipe a grandi, nous avons plus de camions, plus de personnel, chaque voiture a sa logistique propre, plus le mulet en cas d'accident ou de casse mécanique.
La partie la plus sensible de mon travail était, entre chaque course, de vérifier que tout ce qui avait été utilisé pendant la course avait été réapprovisionné et était prêt pour la course suivante. Les voitures évoluaient presques à chaque course, je devais prendre des dispositions pour que les nouvelles pièces arrivent sur le circuit afin de remplacer les pièces standards. J'étais tout le temps contacté par le bureau technique qui me donnait les dessins et les numéros de pièces pour chaque évolution. Je connaissais par cœur tous les différents composants de la voiture, à l'exception du moteur.
À un moment donné en 1990, il y avait tellement de camions et de choses à faire que j'ai décidé de passer mon permis poids lourd. Ainsi, j'étais en mesure avec mon équipe d'emporter une partie du matériel dès le mardi ou mercredi sur un week-end de course en Europe. Quand le reste de l'équipe arrivait dans le garage tout était déjà en grande partie en place de façon optimum, je suis très tatillon sur l'organisation. En 1991, nous avions encore plus de camions, nous avions le moteur Ferrari qui demandait plus qu'un autre, nous étions la première équipe à avoir les moteurs Ferrari depuis bien longtemps, nous avions la pression.
À la fin de la saison 1991, je demandais à Gian Carlo Minardi de pouvoir me recentrer sur la gestion des stocks à l'usine de Faenza et de réduire par conséquent ma présence sur les différents Grand Prix. Je restais néanmoins disponible en cas de besoin. Les grandes équipes avaient entre 300 et 500 personnes à l'époque, nous étions tout justes 110.
Donc en 1992, je gère l'entrepôt central à Faenza, les pièces pour la course, mais aussi les marchandises Minardi comme les vêtements ou accessoires pour l'équipe pour la vente. Je gère aussi les anciennes pièces qui nous revendons dans les séries inférieures ou à des collectionneurs. Je m'occupe aussi de la vente des anciennes voitures, seul un modèle par année est conservé.
Je poursuis comme ça pendant les saisons 1992/1993/1994, parfois, j'allais sur un Grand Prix pour remplacer un collègue ou en renfort. Si je me souviens bien en 1994, j'ai été sur six Grand Prix. Gian Carlo Minardi m'a toujours dit que j'étais comme un joker, qu'il pouvait me mettre à n'importe quel poste, j'étais polyvalent. Je pouvais vendre du merchandising, comme utiliser un chariot élévateur, et bien d'autres choses.
Fin 1994 Gian Carlo Minardi me demande de prendre la gestion complète de l'entrepôt, à contrecœur, je décline son offre. J'avais l'intention de démarrer ma propre entreprise. Je mets fin à mon aventure avec Minardi le 31 août 1995, mais Minardi restera toujours dans mon cœur.
Un mois plus tard, j'ouvrais ma boutique, un sex-shop, où je travaille encore aujourd'hui.
Je suis resté en contact étroit avec Gian Carlo Minardi, je dirais pas comme père et fils, mais il reste pour moi un mentor. »
Dans un prochain article, nous aborderons avec lui son engagement et son équipe au sein du championnat SWS et les liens qui l'unis encore à Minardi.