Norman Nato, un point sur ton meeting. Tu as fait une belle remontée lors de la première course de la 17e à la 10e place. D'une manière plus générale, comment le sens-tu ?
C'est difficile de dire que c'est un bon meeting pour l'instant. Ce matin, en qualifications, on était loin de nos objectifs. On avait un bon rythme la veille en essais libres, ce qui nous rendait confiants pour faire de bonnes qualifications. C'était vraiment très serré et on savait qu'il ne nous manquait pas grand chose pour aller jouer devant. Ce matin, ça ne s'est pas passé comme prévu. C'est une de mes plus mauvaises qualifications de l'année alors que de l'intérieur, je sentais que ce n'était pas très bien. C'était frustrant car je ne pouvais pas exploiter la voiture comme je le voulais, à cause d'un souci qui nous a coûté nos qualifications.
On a essayé d'aller dans un sens et ça n'a pas fonctionné. On va essayer de réagir pour la course 2. La chance qu'on a, c'est que la voiture a bien marché vendredi en essais libres. On va essayer de se servir de ça et de repartir sur de bonnes bases pour la prochaine course.
Cette saison, tu as gagné à deux reprises, en Hongrie et tu as réussi l'Hat Trick à Monaco. Ça a dû être un moment exceptionnel pour toi ?
Une victoire, c'est toujours exceptionnel ! C'était ma première en 3.5. J'avais déjà fait une pole, je ne suis pas passé loin à plusieurs reprises. Le fait de gagner, c'est toujours un plaisir et c'est beaucoup d'émotions. À Monaco, c'est un endroit spécial, en faisant un week-end parfait. C'était que du bonus.
Monaco, c'est Monaco. On est devant la F1, c'est le nom. En Hongrie, c'était une confirmation de ce que je savais faire. Tout le monde disait qu'en ville, c'est un circuit spécifique et que c'était pour ça que ça avait bien fonctionné pour moi. En Hongrie, j'ai prouvé que je pouvais aller aussi vite sur un circuit standard. Je pense que ça a fait taire de nombreuses personnes.
Nouvelle saison chez DAMS, avec Carlos Sainz Jr. Comment se passe votre entente ?
On n'est pas là pour être ami. On est là pour travailler ensemble, pour faire fonctionner au mieux la voiture de son côté et du mien. Pour cela, il faut qu'on travaille un minimum ensemble. C'est la philosophie DAMS.
Avec Kevin Magnussen, j'avais une meilleure relation. C'était ma première saison, j'étais rookie. C'était différent. Pour être franc, je ne suis pas là pour me faire des amis, je suis là pour travailler. J'essaye de travailler avec tout le monde dans l'équipe.
As-tu plus appris avec Kevin Magnussen l'an passé qu'avec Carlos Sainz Jr ?
J'ai plus appris en une année avec Kevin Magnussen puisque c'était ma première année que cette année. On en apprend toutes les saisons.
L'an passé, tu nous indiquais te sentir très bien en 3.5 et ne pas avoir de vu sur les autres catégories. Tu es toujours dans le même état d'esprit, surtout quand tu vois les saisons de Stoffel Vandoorne ou Arthur Pic, pilotes de 3.5 la saison passée ?
Dans ma tête, je n'ai pas l'idée de refaire une saison de 3.5. Ça a toujours été ma philosophie : du moment que tu refais une troisième année, même si tu la gagnes, les gens diront que c'est limite normal. Pour moi, ce n'est pas ce qu'il y a de mieux à faire. Le choix sera soit de rester en monoplace, soit de partir vers du GT ou de l'Endurance. En priorité, je veux bien finir la saison. Ça avait bien commencé avec Budapest, le vendredi ici aussi. Je me concentre sur cette fin de saison et si ça fonctionne, le reste suivra.
Tu as déjà des contacts dans d'autres catégories ?
Moi, personnellement, non mais mon management est en pourparlers avec des équipes de GP2 pour faire les essais à Abu Dhabi. Rien n'est fait. Ça va passer par la fin de saison. Je ne m'occupe pas trop de ça. Je fais mon maximum. Mon objectif est de finir dans le top 5 au championnat, ce qui limitera les dégâts. Ce n'est pas ce que j'espérais en début d'année.
Tu nous avais indiqués la saison passée être intéressé par le DTM, où est allé Antonio Felix da Costa. Cela t'attire-t-il toujours ?
Oui, c'est quelque chose qui m'attire. Après, je suis encore jeune, je n'ai que 22 ans. J'ai peut-être encore un avenir en monoplace, peut-être rebondir en GP2 quand on voit que Stoffel Vandoorne ou Arthur Pic marchent bien. Là, j'ai eu deux années vraiment difficile en 3.5. On sait ce qu'est le sport auto. Il suffit qu'on change de catégorie et que tu sois aux avants postes et tu redeviens la star.
Je prends les choses course par course, sachant qu'il n'en reste que 3. J'ai dans l'espoir de finir 4e. J'ai prouvé aujourd'hui qu'en partant loin, j'étais capable de remonter. Je ne baisse pas les bras car chaque point est important. Sur la course 1, j'ai marqué un point mais au final, ça peut coûter cher. Je suis dans cette optique et je le serais jusqu'à la fin.
Avec Jules Bianchi, vous êtes meilleurs amis. Cette saison, il a marqué ses premiers points à Monaco. Penses-tu que cette saison soit celle de la confirmation pour lui ?
Jules Bianchi fait une saison impressionnante. Je ne vois pas ce qu'il pourrait faire de mieux. Après, ça ne dépend pas que de lui. On sait qu'en F1, aujourd'hui, pour y arriver, c'est difficile et pour y rester pareil. Il n'est pas sûr aujourd'hui d'y être l'an prochain.
Pour être honnête avec vous, même lui ne sait pas. Il est en attente. Mais si ça doit s'arrêter, il y est prêt mentalement puisqu'on sait qu'on n'est pas dans une période facile pour l'économie, ce qui touche la F1. Enfin, il essaye de faire son travail le mieux possible, ce qu'il est en train de faire. Il sait qu'il aura fait son maximum. Si ça le fait, tant mieux, si ça ne le fait pas, il n'aura pas de regrets.