John Filippi a terminé sa saison TCR Europe comme vice-champion, il fut en lutte jusqu'à la dernière course. Nous avons fait le bilan sur sa saison 2020, une année pas évidente sur fond de contexte de crise sanitaire.
Après les années FIA WTCR, John Flippi évolue en TCR Europe et il a changé de monture cette année. Bien lui en a pris, il fut en lice pour le titre jusqu'à la dernière manche, nous avons fait le bilan avec le pilote Bastiais qui termine vice-champion 2020.
Cette saison 2020 se termine par une victoire, comment avez-vous abordé cette campagne 2020 ?
"Oui le final était super, une façon de remercier l'équipe pour tout le boulot qu'ils ont fait tout au long de l'année. Être vice-champion d'Europe, c'est un beau résultat, je suis resté en lice pour le titre jusqu'à la dernière course, on y a cru.
Mon adversaire a été plus fort, il a su perdre moins de points que moi, c'est là que s'est joué le championnat. Pourtant, j'ai fini toutes mes courses, en inscrivant des points quasiment partout, donc ça s'est joué à très peu de choses."
Quel impact a eu le Covid sur cette saison, quelles furent les difficultés ?
"Du début de la saison et jusqu'à son terme, j'ai pu avoir la chance de compter sur le même chef-mécanicien, les ingénieurs sont également restés en poste, il y avait très peu de nouvelles têtes sur les meetings. Et pourtant dans ce championnat, il n'est pas rare d'avoir du nouveau personnel à chaque course. Cette saison était compliquée à organiser, mais tout le monde a réussi ce défi. D'un point de vue du travail effectué, je suis très content, on n'a pas eu de problèmes de fiabilité. L'équipe a trouvé les ressources pour faire la saison comme il se devait."
Comment s'est déroulée ta préparation pour la saison 2020 ?
"Mon programme en TCR Europe avec l'équipe s'est décidé assez tardivement, donc à partir de là, il était compliqué de réaliser beaucoup de séances d'essais pour bien se préparer. Tous mes concurrents étaient déjà prêts, je suis arrivé un peu sur le tard en fait, à peine un mois avant le début de la saison.
J'ai eu peu de temps pour découvrir la voiture, l'équipe, et faire les essais. Mais finalement tout a bien fonctionné dès le début, malgré mon faible temps de roulage pour me préparer. J'ai eu cette belle opportunité d'être là en TCR Europe, je l'ai donc saisi.""Ensuite, l'an passé j'étais au volant de la Mégane en TCR Europe, une voiture qui était en phase de développement, donc le travail était différent. Je faisais du travail avec l'équipe pour améliorer la voiture. Je suis arrivé chez Hyundai dans des conditions différentes, car le modèle était au point, je me suis concentré à adapter mes repères de pilotage pour cette nouvelle monture."
Quelles sont les différences entre ces deux modèles ?
"Il y a eu un peu de développement à faire sur certains programmes, mais ça reste moindre que les tâches que j'avais l'an passé. La Hyundai est une voiture aboutie, elle est très avancée dans son stade de développement, c'est la voiture de référence de la catégorie."
"Sur les trois voitures que j'ai pu tester, elles ont toutes un comportement différent (Mégane, Cupra, Hyundai). Mais rapidement, j'ai vu que la Hyundai était très au point, très en avance sur la concurrence. Les voitures ne sont pas construites pareilles, ce n'est pas la même philosophie. Quand on fait partie d'un programme de développement, on comprend la ligne que veut emprunter le constructeur, les idées sont parfois à l'opposé d'une marque à une autre."
"Ce qui m'a le plus impressionné c'est la construction, la façon dont ils ont imaginé l'absorption des chocs, surtout à l'avant, il y a des renforts en cas de contacts assez forts, pour éviter que ça tape les éléments essentiels. Elle est vraiment très fiable, très performante, au final, ils ont conçu une super voiture. Ils sont allés très loin dans la performance et ce qu'ils voulaient en faire."
Au final, qu'est-ce qui a moins bien marché dans la conquête du titre ?
"C'est un total de pleins de petits détails. A Zolder, par exemple, on part sur un mauvais réglage, on n'a pas su inverser la tendance. A Monza, la course où je pars en pole position et je termine 9e, j'ai raté une belle occasion. Tout comme à Barcelone où en Course 2, j'écope d'un Drive Through alors que j'étais en deuxième position, tout ça, fait que ça coûte énormément dans l'optique du titre.
Sans cela, c'était possible, mais on ne peut pas réécrire l'histoire, ça fait partie du sport auto, c'est aussi ça ! Mais dans la globalité, je suis satisfait de ma saison, je suis très content du travail effectué avec l'équipe et je termine avec une victoire, c'est toujours des bonnes sensations.""Dans l'ensemble, j'ai décroché quelques records du tour, et j'ai fait une belle performance pour ma victoire sur la dernière course, je suis le seul à m'être imposé avec un très gros lest de 50 kg."
Qu'envisages-tu pour 2021, quels sont les plans ?
"C'est évidemment une question compliquée à répondre, car pour l'ensemble des acteurs du sport auto on n'a pas de visibilité pour 2021. Pour les pilotes, la grosse problématique concerne toujours le sponsoring, la période ne s'y prête pas du tout. Même les constructeurs vont hésiter sur certains programmes, donc les décisions seront prises sans doute tardivement. Moi, dans l'idéal, j'aimerais retourner en mondial du TCR."