Kevin Petit aura marqué les esprits pour cette saison 2018 du Championnat de France de la Montagne FFSA. L'occasion de faire le point sur cette incroyable ascension et cette année bien remplie.
Avec le palmarès et la renommée de la famille Petit, lorsque tu débutes en compétition, est-ce que tu ressens une certaine pression ?
Oui, évidemment, quand j’ai commencé les courses de cote j’ai pensé de suite qu’avec le talent de mon père et de mon frère, j’allais forcément être observé. Au début, ça a un peu joué puis j’ai réussi à faire l’impasse et me dire que je roulais pour moi.
Pour mes premières courses, j’avais ça en tête et je me suis mis beaucoup de pression, ça a eu un peu d’impact pour mes premières courses en effet !
Une équipe, une famille
Quand tu dis que tu as réussi à gérer la pression, tu as eu l’aide d’un professionnel pour ça ?
Non, en fait j’ai beaucoup de chance car notre équipe est vraiment une famille, avec des personnes présentes depuis plusieurs années. J’ai déjà eu beaucoup d’aide de la part de mon frère pour gérer la pression, car lui, il a l’habitude. Ensuite, mon père évidemment et d’autres personnes de l’équipe qui nous suivent depuis des dizaines d’années et qui m’ont beaucoup appris, ils m’ont décomplexé sur la vision de la course.
La pression du poids familial s’est-elle transformée en aide au final ?
Je n’aurais pas pu commencer ma carrière comme je l’ai fait sans ma famille. Aujourd'hui je sais que c’est grâce à eux que j’ai pu progresser et me débarrasser de cette pression. Ils m’ont aidé dans le choix de la voiture, la préparation les courses, faire les bons choix. Ils me sont d’une aide logistique pour transporter tout le matériel, la voiture, comment aborder les courses donc c’est un très bon environnement pour moi.
Au-delà de cet accompagnement, il était clair pour nous que je devais me gérer seul financièrement et c’est pourquoi depuis le début je me bats pour trouver mes propres partenaires et pouvoir développer mon activité.
Beaucoup de travail en amont
Quels ont été tes objectifs lorsque tu as débuté, une première année pour apprendre, la seconde pour réussir ?
J’ai commencé les courses de cote en 2015, j’ai loué une Formule Renault pour 3 courses avec le Krafft Racing. J’ai réalisé deux courses en championnat de France et une en championnat d’Europe, j’ai pu découvrir la discipline sans aucune pression de résultats.
Début 2016 j’ai fait l’acquisition d’une Formule Renault (2004) et j’ai quand même inscrits des podiums sur les 6 courses auxquelles j’ai participé. J’ai continué cet apprentissage pour faire une année complète en 2017 avec la même voiture.
Ma première saison complète s’est soldée par des victoires et des podiums, mon objectif était au moins d’en gagner une, on a fait bien plus que ça. J’ai donc terminé second du championnat dès ma première saison complète, j’étais vraiment très content de ça.
En 2018, j’ai changé de monoplace avec une Forme Renault plus récente (2013) et j’ai réalisé le grand chelem, sur 10 courses, 9 en France et 1 en Europe, je les ai toutes gagné. C’est vraiment formidable, je ne m’attendais pas à un tel résultat.
Quelles ont été les difficultés pour s’adapter à cette nouvelle monoplace, tu t’impliques au niveau des réglages ?
Nous avons beaucoup travaillé sur la voiture en amont de la saison et je pense que nous avons mis le doigt sur un réglage idéal qui m’a permis de pleinement m’exprimer tout au long de la saison 2018. Et ensuite au cours de l’année, nous avons pu effectuer quelques changements. De base la voiture était très bien réglée, je me suis senti à l’aise partout, on n’a pas eu besoin de faire de grosses modifications.
"Tu te demandes ce que font des monoplaces sur ces routes..."
Pourquoi ce choix de la montagne plutôt que le circuit ?
Je suis né dans ce milieu de la course de côte en montagne, j’ai toujours connu ça, ça m’a toujours fait rêver. J’ai vu les résultats de mon père, de mon frère, donc par principe j’ai voulu suivre cette voie.
Il y a plusieurs autres facteurs aussi, comme le fait que beaucoup d’écuries soient familiales, il y règne une bonne ambiance. Tous les membres du team sont considérés comme la famille, ça se passe bien aussi avec les concurrents car il y a parfois de l’entre-aide, cette ambiance ça me plait.
Et puis ensuite le pilotage y fait beaucoup car je prends beaucoup de plaisir, bien plus que sur les circuits. Les temps de roulage sont bien moindres que sur les circuits et pourtant ça me procure plus de plaisir. Les routes sont dangereuses, tu te demandes toujours ce que font des prototypes ou des monoplaces sur ces routes, mais j’ai vraiment plus de sensations ici.
Quel est le programme pour 2019 après cette belle réussite en 2018 ?
L’année prochaine est encore en pleine réflexion, je pense être fixé sur la voiture mais je ne peux pas encore en dire plus, je communiquerai ça pour France Racing en temps et en heure. Je vais aussi devoir un peu calquer mon programme sur celui de mon frère, donc pour l’instant c’est en réflexion.
Je remercie grandement toute l’équipe du team pour le travail abattu cette année qui était impressionnant. Une grosse pensée pour ma famille et mes proches et surtout mes partenaires Avon, Motul, DEA (LK Distribution), Tec'Chim, Air Froid, GTV, Auto-école Servenoble, DD Concept, CroisiEurope, GT2i, Garage Callon, Studio Grafix et Jack Racing Miniature et j’en remercie d’avance la plupart pour continuer dans l’aventure en 2019.