Après une saison riche en émotions, voila l’heure pour Kévin Ropars de pouvoir profiter de son titre tant attendu en 208 Racing Cup avec toute sa team et surtout sa famille.
Kévin Ropars a pris le temps de répondre à nos questions à l'issue de ce meeting qui l'a consacré.
Comment as-tu appréhendé ce week-end ?
Avant le week-end je me suis dit que ça allait être excitant mais tendu parce que mon principal concurrent (Florian BRICHÉ) était très rapide notamment à Nogaro qu'il affectionne particulièrement. Je savais que sur le sec il serait un adversaire très compliqué à battre. J'ai espéré la pluie toute la saison et encore plus ce week-end. Ayant regardé la météo depuis une semaine je savais que ça pouvait être une chance parce qu'on est plutôt rapide lorsque les conditions sont délicates.
Comment as-tu géré le stress du championnat et ces courses très disputées ?
Le stress était plutôt compliqué à gérer. Déjà parce que je me suis mis la pression tout seul en me disant que finalement je pouvais tout perdre. Et ça m'aurait ennuyé d'avoir été en tête du championnat depuis le premier meeting et de le laisser filer en fin de saison. Et le stress est communicatif. Du coup la gestion des courses a été différente à chaque fois.
Ton ressenti sur la piste ?
Je savais que sur le mouillé je serai rapide et ça s'est confirmé. Ce qui m'a permis de faire la pole position lors de la première séance et de prendre un point à Florian BRICHÉ. La piste évoluant nous savions que je devais repartir tout de suite pour la deuxième séance parce que les chronos se feraient dès le début.
Ce qui s'est avéré exact. Malheureusement dès le début de mon tour je commets une erreur et rattrape la voiture tant bien que mal ce qui me fait réaliser le 2ème chrono. Sachant que les conditions seraient compliquées toute la journée, les dépassements le seraient tout autant donc il valait mieux partir devant.
En course 1 je prends la tête dès le deuxième tour et je creuse l'écart. Mon coéquipier (Viny Beltramelli) se retrouvant second, je voyais là une certaine sécurité. Mais je me suis mis dans un faux rythme quelques tours plus tard en me disant qu'il ne fallait pas sortir. Antoine (Pretin) revenait petit à petit. Mais l'avance prise en première partie de course était suffisante pour garder la tête et de toutes façons le Safety Car est entré sur la piste. Au début ça m'a un peu énervé parce que je voyais là tous mes efforts de début de course réduits à néant. Au final la course s'est terminée sous Safety puisque les 25 min de course étaient dépassées.
Dans l'autre scénario où la Safety Car rentrait aux stands, je pense qu'il ne restait qu'un tour et j'aurais tenu ma place. Florian ayant fini plus loin j'ai pris beaucoup de points d'avance d'un coup et ça me faisait un petit matelas plutôt confortable.
La course 2 était plus délicate à cause de la grille inversée. Et avec les conditions météorologiques difficiles, il y avait un risque important d'accrochage. Et c'est exactement ce qu'il s'est produit puisque Florian sort pour éviter un concurrent et ne peut éviter le contact avec Antoine qui me revient dessus. On se tape tous les trois et allons dans le bac. Lorsque je ressors du bac juste devant Florian je crois que je suis entre 17 et 20ème. Alors là, la seule motivation c'est de remonter et de marquer des points. Mais dans mon malheur je m'en sors bien puisque Florian doit faire de même et reste derrière.
On remonte jusqu'à la 5ème place pour moi et 7ème pour lui. Et Antoine n'ayant pas gagné il est définitivement hors-jeu pour la course au titre mathématiquement. Le stress monte encore puisque chacun fait ses calculs de points de son côté et on se rend compte dans l'équipe que le titre peut être joué lors de la course 3.
Je prends un départ moyen et Antoine garde la tête. Il prend une légère avance mais je ne regarde pas devant. Rien ne sert d'aller l'attaquer. L'important est de rester 2ème puisque ça signifie titre. Finalement je reste 2ème en minimisant la prise de risques à mesure que la course avançait.
Les deux derniers tours ont été très longs ! Je freinais de plus en plus tôt je faisais attention à tout. Avec la piste trempée la moindre erreur et tout se jouerait sur la dernière course. C'était hors de question. Finalement Antoine gagne et je termine 2ème. Ce qui veut dire qu'on gagne le titre.
Du coup la course 4 était plus facile à gérer. En toute décontraction puisque tout était joué. Néanmoins j'avais à cœur de finir en beauté. D'autant plus avec les conditions épouvantables que l'on avait puisque nous partions en grille inversée sous la pluie et la nuit.
Rien de mieux pour favoriser les accrochages. Pas grave ! Prenons du plaisir. Et quel plaisir ! Je remonte sur la tête. Et Romain (Auguy) mon coéquipier bataille pour la victoire. J'ai du mal à le doubler mais y parvient et prend la tête peu de temps après.
Je me sens bien et pilote complètement relâché contrairement aux courses précédentes. Donc j'accentue mon avance au fur et à mesure. Beaucoup plus simple quand le stress a disparu... Au final je termine la saison sur une victoire mais ma plus grande satisfaction sur cette course est de constater, lors du tour de décélération, sur le grand totem du circuit de Nogaro indiquant le classement, que nous réalisons un triplé avec mes coéquipiers !
Quelles émotions depuis que tu as décroché le titre ?
Et là on repense à toutes les années de galère qu'on a connu et ça soulage. On pense à l'équipe qui a travaillé très dur et la joie monte petit à petit tandis que le stress lui redescend. Le tour de décélération était intense et l'arrivée au podium riche en émotions.
Quelques petites larmes de joie et de soulagement, de satisfaction et de fierté montent et forcément plus quand vient au tour du papa de te congratuler. Tout le monde vient me saluer et ça fait du bien. Florian vient également me féliciter. Antoine aussi. Très sport de leur part et preuve d'une concurrence saine et respectueuse. La montée sur le podium avec mon père aura été une belle image et un moment inoubliable.
De plus un très grand moment de joie pour la dernière course avec un podium 100 % Team Ropars, et ça vient prouver que nous avons bien travaillé et que tous nos pilotes sont capables de jouer la gagne. Romain ayant gagné la course 2 et Viny ayant fait de multiples podiums (nous réalisons le doublé lors de la course 1). Quel magnifique podium ! Énorme satisfaction ! Beaucoup de fierté. Parce que gagner est déjà difficile mais parvenir à faire progresser nos pilotes au point de nous partager les podiums c'est encore autre chose. Bref que du bonheur sur ce dernier meeting de la saison.
Bravo à mon équipe (notamment mon père). Bravo à nos pilotes. Et bravo à Florian BRICHÉ et Antoine PRETIN qui ont fait une superbe saison et m'ont poussé à être meilleur. Place à la suite maintenant... la 308 Racing Cup par exemple !