Le français Kévin Estre est pilote officiel Porsche en Grand Tourisme, au sommet de la pyramide de l’endurance depuis 2016. Au volant de la 911 RSR portant l’emblématique livrée « Pink Pig » (cochon rose), il a remporté cette année la plus grande victoire de sa carrière : le natif de Lyon est monté sur la première marche du podium LMGTE Pro aux 24 Heures du Mans, en compagnie de Michael Christensen et de Laurens Vanthoor.
Comme les cinq premières épreuves du championnat du Monde d’Endurance (FIA WEC) se sont conclues sur le podium, le duo Estre/Christensen figure en tête du classement provisoire avec une solide avance…
30 ans ! Kévin a passé ce cap il y a moins d’un mois. Il possède désormais un bagage consistant en endurance, sa discipline de prédilection, même s’il reste un des plus jeunes parmi les pilotes qui sévissent en LMGTE Pro. « C’est vrai, il n’y a que des voitures d’usine dans la catégorie en FIA WEC, et tous les pilotes sont des professionnels très aguerris.
Certains sont champions du Monde en Tourisme ou GT, d’autres ont gagné le DTM, les 500 Miles d’Indy, l’ELMS, les 24 Heures de Spa, et d’autres grandes classiques. Et je ne parle pas des 24 Heures du Mans où le plateau était encore plus somptueux. C’est un honneur d’en faire partie. »
L’heure du bilan 2018 a sonné… mais il reste trois courses à disputer en 2019, à Sebring, à Spa et au Mans, pour arriver au bout de la « Super Saison » du FIA WEC qui s’étale sur plus d’un an ! Comment ? Les éditions 2018 et 2019 des 24 Heures du Mans comptent pour le même championnat du Monde ? Ce cas restera sans doute unique dans les annales.
En tout cas ceux qui ceindront la couronne ne l’auront pas volée ! Kévin Estre et Michael Christensen ont pour l’instant 43 points d’avance. Une victoire en rapporte 25, mais les 1000 Miles de Sebring et les 24 Heures du Mans seront respectivement affectés d’un coefficient de 1,25 et 1,5.
Alors que la pause hivernale se profile, Kévin se sent en confiance par rapport à l’objectif de décrocher ce titre prestigieux : « Je viens sans doute de vivre ma plus belle année sportive. Personnellement, je suis content de ce que j’ai accompli jusqu’ici, en espérant que la dynamique se poursuivra au moins jusqu’à l’arrivée des prochaines 24 Heures. L’aspect humain est prédominant en endurance et on s’entend très bien avec mon coéquipier Michael Christensen.
C’est notre deuxième année ensemble, et on bénéficie de la même continuité avec notre ingénieur Adam Hardy et nos mécaniciens. L’ambiance était déjà super en 2017, nous sommes toujours restés soudés même quand rien n’allait comme on voulait. Cette année, en plus, on gagne, ce n’est pas plus mal ! Il faut reconnaître aussi qu’une victoire sur une épreuve aussi exigeante que les 24 Heures du Mans créée des liens encore plus fort. On a clairement le potentiel pour gagner le championnat. »
La technique compte aussi. « Nous avons l’expérience de la voiture que l’on exploite maintenant depuis deux ans. Nous sommes plus forts dans tous les domaines. Par exemple, on a fait de bons choix de pneumatiques lors des tests hivernaux et depuis, on a disposé de pneus qui ont fonctionné sur tous les circuits, ce n’était pas le cas en 2017. »
Au niveau des temps forts, on ne peut occulter Le Mans, bien sûr, où l’équipage de la Porsche #92 a pris la tête à la 4ème heure pour ne plus la quitter. Mais le succès enregistré au pied du Mont Fuji figure également parmi les très bons souvenirs. « Nous n’étions pas les plus vites mais nous avons gagné car nous avons su choisir les bonnes options. Ce fut une course parfaite. » Enfin, Kévin a eu l’opportunité de vivre une expérience exceptionnelle, en juillet dernier lors du Festival of Speed, à Goodwood. « C’était vraiment un meeting diabolique, une concentration extraordinaire d’engins roulants les plus divers. Aucun passionné ne peut y rester insensible. Nous avons ressorti la 911 « Pink Pig », telle qu’elle a gagné aux 24 Heures du Mans, revêtue d’une couche de vernis pour conserver les traces de graisse, de poussière et de gomme sur sa carrosserie. »
Kévin a bien connu quelques déceptions lors de la saison écoulée. « J’ai participé à la série ADAC GT Masters avec Timo Bernhardt. La performance est arrivée un peu tard dans la saison et quand ce fut le cas nous avons manqué de réussite. On s’attendait à beaucoup mieux. Mais le principal regret, je l’ai ressenti aux 24 Heures du Nürburgring. Après dix heures de course, nous étions en tête avec trois minutes d’avance quand Romain Dumas est sorti sur une flaque d’huile. Il n’a rien pu faire »
Le site fiawec.com décompte le temps qui nous sépare de la prochaine manche, les 1000 Miles de Sebring.110 jours, 7 heures, 40 minutes, 12 secondes…
Communiqué de presse, Future Racing Commm