Retour sur ces pilotes féminines qui ont couru dans le championnat de tourisme allemand DTM.
Du fait de l'absence quasi-totale de femmes derrière le volant dans les hauts championnats de sport automobile, des actions comme le W Series sont mises en place pour leur faciliter l'accès à des baquets. Cependant, contrairement à la plupart des championnats, le DTM a toujours laissé une place aux femmes.
Beate Nodes
Dès sa deuxième saison en 1985, le DTM accueille une pilote dans ses rangs, du nom de Beate Nodes. Après avoir couru en Formule Ford et aux 24 Heures du Nürburgring, elle court quelques courses en 85, avant de s'engager complètement en 86. Elle restera alors trois ans dans le championnat allemand, toujours au volant d'une Ford Sierra XR4Ti pour l'écurie Grab Motorsport.
Elle est notamment la première femme à monter sur un podium en DTM, grâce à sa troisième place sur le circuit d'AVUS. Elle décéda en 2008 d'une attaque cardiaque, alors qu'elle n'était âgée que de 44 ans.
Ellen Lohr (en Une de l'article)
Après des débuts en Formule Ford et Formule 3, Ellen Lohr fais son arrivée en DTM en 1990 au sein de l'écurie AMG Mercedes. Lors de ses deux premières saisons, elle ne participe qu'à quelques courses de la saison, avant d'être engagée pour la saison complète en 1992. Elle remporte alors une course sur le circuit d'Hockenheimring, devenant donc la première, et la seule, femme à remporter une course de DTM, notamment devant son coéquipier en ancien pilote de Formule 1, Keke Rosberg.
Malheureusement, la suite de sa carrière en DTM, qui se finit en 1996, ne fut pas aussi glorieuse. Elle se reconvertit ensuite dans des courses de camion, et participe également au Paris-Dakar. Elle apparaît aujourd'hui parfois à la télévision allemande pour commenter des courses de DTM, et s'engage dans différentes causes ayant pour objectif de promouvoir la participation de pilotes féminines dans les championnats de haut niveau.
Vanina Ickx
Malgré son nom de famille ne laissant aucun doute concernant son pedigree, Vanina Ickx n'a pas accédé à un baquet grâce à son père. Elle raconte que sa première opportunité de prendre le volant s'est présentée en étudiant la biologie à l'université. Une de ses amies qui pilotaient alors en BMW Compact Cup tomba enceinte et lui proposa de prendre sa place pour la fin de la saison.
Elle roula ensuite aux 24 Heures de Spa, en Belgian Procar Series, en Ferrari 360 Challenge et en Formule Ford 2000 aux États-Unis. Au début des années 2000, sa notoriété s'envole et elle prend le départ de plusieurs courses célèbres : 24 Heures du Nürburgring, 24 Heures de Spa, 24 Heures du Mans, Trophée Andros, Paris-Dakar... avec plus ou moins de réussite.
Elle effectue ses premiers tours en DTM en 2006 sur une Audi du team Midland. Malheureusement, ses résultats ne furent pas à la hauteur, ne finissant qu'à deux reprises dans le top 15, faisant une saison blanche. Malgré sa première décevante saison, elle continue l'aventure en 2007, cette fois-ci au sein de l'écurie TME, sur une Audi 2004.
Cette saison fut encore plus mauvaise que la précédente, finissant au mieux en 15ème position et abandonnant cinq courses, dont une avant même le départ. Elle arrêta le DTM en 2007, et repart sur les circuits d'endurance avec les Le Mans Series. Dernièrement, elle a pu être vue au volant de la Gillet Vertigo sur la Pikes Peak Hillclimb en 2018.
Susie Wolff
Après des débuts en Formule Ford en 2001 en parallèle de ses études, Susie Wolff (née Susie Stoddart) monta ensuite en Formule Renault. Après des rumeurs de montée en GP2 en 2005, elle prit finalement le volant d'une F3 en Grande Bretagne.
Sa carrière en DTM débuta en 2006, au volant d'une Mercedes de 2004 pour l'écurie Mücke Motorsport. Après une très bonne première saison au vue de l'âge de sa monture, elle prolonge dans l'équipe pour 2007. Elle prend alors le volant d'une voiture plus récente, une Mercedes Classe C 2005, qui est cependant la voiture la plus ancienne du plateau. Pendant sa deuxième saison, elle est plus handicapée par sa voiture vieillissante, ne pouvant mieux faire que dixième à Mugello (Italie).
Les cinq saisons suivantes se passent au sein de l'écurie Persson Motorsport, toujours sur Mercedes Classe C. Elle ne put alors jamais faire beaucoup mieux que se battre au milieu du peloton, ne marquant aucun point au cours des saisons 2008, 2009, 2011 et 2012. En 2010, elle marque des points à deux reprises, finissant les courses de Lausitzring et de Hockenheimring en septième position.
Après avoir passé deux saisons à travailler sur le simulateur pour le compte de Williams F1, elle devient officiellement leur pilote d'essais pour la saison 2014. Pendant une session désastreuse au Royaume-Uni qui prit fin après seulement un tour en raison de problèmes moteur, elle devint la première femme à prendre le volant pendant un weekend de Formule 1 depuis Giovanna Amati en 1992.
Depuis 2018, elle est directrice de l'équipe Venturi en Formule E. Elle est également reconnue pour son travail en faveur de la féminisation du milieu du sport automobile au travers de sa fondation Dare To Be Different.
D'autres femmes prirent le départ de courses de DTM sans résultats particuliers :
Annette Meeuvissen (88-91) - BWM M3
Mercedes Stermitz (88) - BMW M3
Katherine Legge (2008-2009) - Audi A4 DTM
Rahel Frey (2001-2012) - Audi A5 DTM