Max Mamers et Frédéric Gervoson ont créé une compétition unique sur glace, le Trophée Andros. Une compétition d'avant-garde qui se renouvelle constamment et qui célèbre sa 30e édition cette année. Max Mamers nous explique les raisons de ce succès.
Le Trophée Andros célèbre cette année sa 30e édition, quel est l’élément qui a fait ce succès ?
Le Trophée Andros est un peu spécial dans le sens où cela se déroule à l’inter-saison de la plupart des championnats, certains pilotes de renom étaient disponibles et trouvaient là un moyen de se divertir. La compétition que l’on propose est totalement décalée de ce que connaissent les pilotes en temps normal sur les circuits. Dans leurs championnats respectifs, ils ne doivent pas glisser et s’appliquer dans leur trajectoire.
Ici c’est tout le contraire, pour aller vite, il faut glisser. Les pilotes passent leur journée à se faire plaisir et à faire ce qui est interdit en temps normal. L’ambiance est globalement excellente, les grands pilotes qui sont venus au Trophée Andros ont contribué aussi à son succès. Il se passe toujours quelque chose sur le Trophée Andros.
Le Trophée Andros a été précurseur des courses électriques, comment est venue cette idée ?
Effectivement, nous avons été les premiers au monde en 2009 a créé une course 100% électrique, c’est dans la continuité de notre logique d’être novateur, on aime être précurseur et ouvrir de nouvelles voies plutôt qu’être en retard sur la concurrence.
Mais l’introduction de l’électrique n’est pas si facile que l’on pense, sinon, beaucoup d’autres promoteurs auraient fait pareil que nous. Il y a eu des soucis lors de nos deux premières années avec l’Enedis, mais désormais tout est fiable et performant. Mais ce sont des investissements et des décisions qu’il faut faire, qu’il faut prendre, mais rien n’est facile. J’en veux pour preuve le Rallycross qui voulait introduire l’électrique en 2020 et finalement, ils ont dû reporter cela.
Les pilotes y viennent dans une logique de compétition pure ou un peu en détente ?
Les Champions du Monde qui ont côtoyé notre discipline comme Yvan Muller ou Alain Prost, ils n’ont jamais relevé ce défi à la légère. Le Trophée Andros demande beaucoup de travail pour être à la hauteur et pouvoir remporter des courses.
Lorsque Alain Prost a décidé de s’impliquer dans la discipline, il a effectué de nombreuses séances d’entraînement pour maîtriser le pilotage sur glace. De plus, la preuve de son engagement était qu’il ne voulait quitter le Trophée Andros que lorsqu’il l’aurait gagné. Au final il l’aura remporté 3 fois.
Mais c’est vrai que ça peut paraître du loisir, alors qu’en fait c’est très compliqué d’aller chercher la gagne, ça se joue aux millièmes, c’est un défi très relevé.
Cette année, c’est le duel entre les thermiques et les électriques, quelle a été la réaction des pilotes suite à la venue de ces nouvelles autos électriques ?
L’important de l’intégration des voitures électriques au Trophée Andros c’est que l’on veut que ça reste une compétition équitable et que la victoire reste possible tant en électrique qu’en thermique.
Les pilotes ont vu l’intérêt de l’électrique dans certaines catégories, et nous avons été surpris déjà de l’intérêt que cela suscite.
La première victoire de la saison est revenue à une Andros Sport électrique avec Aurélien Panis à son volant. Les autres équipes s’intéressent déjà pour la saison prochaine mais le but reste encore qu’il y ait une véritable compétition.
La marge de progression est encore importante pour les Andros Sport, mais si nous les limitons à 300 ch et non pas 500, c’est simplement pour qu’elles ne soient pas 2 secondes plus vite que les thermiques, sinon la compétition n’existe plus. Le spectateur veut encore des luttes en piste, des victoires incertaines et un vrai spectacle, c’est ce que nous faisons. Il faut que l’on puisse offrir de belles images à la TV.
Comment va évoluer l’Andros Sport électrique dans les prochaines saisons ?
Il va y avoir certainement un équilibre entre les thermiques et les électriques. Aujourd’hui, elles sont seulement 3 sur le plateau, peut-être que l’an prochain elles seront le double. Mais à terme c’est complétement logique que la catégorie soit intégralement électrique.
Économiquement l’Andros Sport reste viable, car ce sont les mêmes châssis, nous avons simplement remplacé le moteur et la transmission.
En tous cas ce qui est passionnant cette année, c’est ce duel entre les thermiques et l’électrique, car il y aurait eu moins d’attrait si nous avions fait une série totalement électrique pour les débuts de l’Andros Sport électrique.
Le Trophée Andros célébrera sa 30e édition avec la grande finale au Stade de France le 09 février 2019.