Pour tous les fans de courses de voitures de tourisme, les années 90 étaient un âge d'or où chaque week-end était marqué par des courses réunissant les plus grandes marques européennes sur les circuits les plus prestigieux du continent. Les marques françaises étaient également de la partie, avec plus ou moins de succès.
1991 : round d'observation
Après le retrait de la Peugeot 309 GTI qui avait couru en BTCC pour la saison 89, aucune Peugeot n'avait été engagée dans le championnat britannique pendant la saison 90. La saison 91 marqua alors le début de la classe Super Touring, et de nombreux constructeurs répondirent présent. La plupart d'entre eux procédaient alors à leur engagement dans le championnat britannique via des écuries telles que RML ou Prodrive, qui s'occupaient du développement et de l'exploitation des voitures.
Pour la saison 91, Peugeot décida de ne pas encore faire son retour sur les terres britanniques, préférant observer la tournure qu'allait prendre la discipline sous cette nouvelle réglementation. Une première Peugeot 405 Mi-16 fit tout de même son apparition sur les circuits anglais dès cette année.
Celle-ci fut engagée dans la catégorie privée par l'écurie italienne ACE Motorsport Team et pilotée par le pilote britannique Andrew MacKenzie. Cependant, en raison du petit budget à disposition pour ce projet, la voiture ne fut inscrite qu'à trois courses. Elle ne prit alors le départ que d'une course, à Silverstone, où elle finit 17ème, soit dernière des voitures à l'arrivée.
1992 : des débuts timides
L'année 1992 marque le début de l'engagement officiel des Peugeot 405 Mi-16 par l'écurie officielle, Peugeot Talbot Sport. Dès sa sortie en 1988, la berline du Lion commença à faire des adeptes sur les circuits de tourisme européens. Malgré le fait qu'il fallut attendre 1993 pour voir son apparition sur les circuits français de Supertourisme, elle avait déjà couru l'année précédente sur les circuits italiens du Campionato Superturismo avec l'écurie Peugeot Sport Italia.
Pour sa première saison, Peugeot Sport arrive avec une seule voiture, confiée à Robb Gravett, qui n'est d'autre que le champion BTCC 90 avec Ford. Après une saison 91 catastrophique avec la marque au Losange qui se solda par une faillite de l'équipe d'exploitation, celui-ci se retrouva sans volant et signa chez la marque au Lion. L'exploitation de la voiture fut confiée à Mick Linford, un homme d'affaires britannique qui prendra lui-même le volant d'une Peugeot 306 BTCC quelques années plus tard, qui s'occupait de toutes les activités de sport automobile de la marque au Royaume-Uni.
En fin de saison, Ian Flux, qui avait déjà piloté une BMW M3 pendant les saisons 90, 91 et la première partie de 92, prend le volant de l'ancienne Peugeot de Gravett pour la course Silverstone en fin de saison, dans l'idée de changer de monture pour la saison suivante. Une autre Peugeot 405 Mi-16 est également engagée par l'écurie italienne Peugeot Italia Team pour une course à Donington Park. L'objectif de cette rencontre était de comparer les performances des deux bolides, la voiture italienne ayant survolé le championnat en catégorie S2 (règlement proche de celui du BTCC).
Dans cette première saison d'essai, le constructeur au Lion eut du mal à trouver ses marques. Gravett ne finit qu'à deux reprises dans les points. La fin de saison est cependant marquée par la positive 7ème place de Gary Ayles au volant d'une berline engagée par Peugeot Italia Team (meilleur résultat de la saison), mais qui ne compte malheureusement pas pour le championnat constructeur. Dans ce championnat, Peugeot finit avant-dernier, évitant la dernière place pour un petit point, au profit de Mazda.
1993 : des performances en hausse
Pour sa deuxième saison, le constructeur de Sochaux revient mieux équipé, Gravett étant maintenant épaulé par Eugene O'Brien. Ian Flux est également engagé pour la saison via l'équipe semi-privée Roy Kennedy Racing. La saison se passe alors bien mieux que la précédente, et presque toutes les courses de la saison voient un pilote Peugeot finir dans les points, et Robb Gravett s'offre même le luxe de finir une course en deuxième position en fin de saison.
La bilan de la saison est positif et la voiture est bien plus performante, Gravett finissant avec trente quatre points (à comparer avec les deux points de la saison précédente) et O'Brien récoltant deux points. Flux, de son côté, est un peu plus en retrait, ne finissant que cinq courses dans les points.
Globalement, cette saison est dominée par BMW, Vauxhall et Toyota, qui occupent la plupart des podiums chaque week-end. La marque au Lion fait alors cavalier seul au milieu du ventre mou du championnat, ne pouvant rattraper Nissan qui a fait une très bonne partie de saison avant de s'écrouler, mais conservant une avance confortable sur Mazda et le nouvel arrivant, Renault. La marque se fait également dépasser par Ford au championnat constructeur, qui engage une voiture seulement en deuxième partie de saison, avec un Paul Radisisch très en forme à son volant, signant trois victoires et trois podiums.
En fin de saison, Ford engage également une deuxième voiture pour la fameuse course du TOCA Shootout, qui sera confiée au prestigieux Nigel Mansell. Malheureusement, la course ne sera déroulera pas comme prévu, et le pilote britannique dût être transporté à l'hôpital après un choc violent avec le mur de pneus qui lui fit perdre connaissance.
1994 : Best of the Rest
Pour la saison 94, Robb Gravett laisse son baquet à Patrick Watts, un pilote expérimenté dans le BTCC. Lors des deux saisons précédentes, lorsque sa monture ne le lâchait pas, il avait réussi à faire de bons résultats au volant de la fébrile Mazda.
N'ayant pas accès à un budget aussi étoffé que des marques comme Alfa Romeo, Renault ou Ford, la marque au Lion arrive tout de même à tirer son épingle du jeu, et fait une bonne saison pour finir "Best of the Rest". En finissant à la sixième place du classement des constructeurs, son meilleur résultat, Peugeot obtient un résultat honorable au vu du nombre grandissant de constructeurs de pedigree engagés dans le championnat britannique.
La nouvelle recrue Patrick Watts fait une très bonne saison au vu de sa monture, finissant huitième du classement pilote grâce à quatre podiums. De son côté, Eugene O'Brien ne peut pas tirer le meilleur de la voiture et s'enfonce dans les tréfonds du classement, finissant dix-septième avec seulement trois courses finies dans les points.
Une autre 405 Mi-16 est également engagée à titre privée dans le championnat, avec le pilote James Thompson à son volant. Il ne put malheureusement pas faire de prouesses à son volant, finissant une seule fois dans les points.
1995 : des adieux douloureux à la 405
Pour la saison 95, le line-up des pilotes Peugeot voit un nouveau changement, Eugene O'Brien étant remplacé par Simon Harrison. Celui-ci est un jeune pilote britannique très prometteur, ayant fait ses armes en Formule Ford et ayant remporté le National Saloon Car Champion avec Honda la saison précédente.
La saison 95 est la dernière saison pour la vieillissante 405 et la compétition se fait de plus en plus rude pour la place des "Best of the Rest" derrière les trois équipes de tête (Renault, Vauxhall, Volvo) au budget grandissant chaque saison. Malheureusement, la branche britannique de Peugeot Sport n'a toujours pas les moyens de se battre à la hauteur de ses ambitions, et les jolis progrès observés lors des saisons précédentes ne peuvent alors se poursuivre, et Peugeot finit dernier au championnat constructeur.
Malgré le niveau globalement faible de la voiture cette saison, Watts peut décrocher deux podiums au volant de la berline au Lion, lui permettant d'assurer la 10ème place au classement pilotes. De son côté, la nouvelle recrue Harrison n'est pas à la hauteur des espoirs placés en lui et finit dernier des pilotes d'usine, avec seulement quatre courses dans les points.
Une troisième Peugeot 405 Mi-16 privée fut également engagée lors de cette, avec Hamish Irvine à son volant cette fois-ci. Le résultat ne fut pas plus brillant que pour les voitures d'usine, le pilote finissant quatorzième au mieux.
Malgré le succès de la 405 Mi-16 dans les autres championnats européens de tourisme, celle-ci ne put jamais faire son trou en Angleterre. En effet, alors qu'elle avait fini deuxième en 1994 et troisième en 1995 dans le Superturismo Championship italien, et que Laurent Aiello avait remporté le championnat de France de Supertourisme en 1994, elle ne put même pas remporter une seule victoires sur les terres anglaises.