Pierre-Yves Gérard et son Orion ? Cela ne vous dit rien ? Pourtant ce pilote et sa monture n’était pas si « transparents » dans les pelotons, lors de la première partie de la décennie 80.
En effet ce pilote amateur, ancien pilote de chasse dans l’Armée puis pilote chez Air Inter, avant de fusionner avec Air France, a commencé à courir au coup par coup en Formule Renault en 1981 sur une Martini MK 18.
En 1982 il loue la première Orion de Formule Renault (Châssis FR 81/82/01 reconditionnée au règlement turbo alors en vigueur depuis le début de cette année-là) pour les courses de Pau (5ème en Challengers) et du Circuit Paul Ricard en fin de saison où il termine 20ème ce qui représente un bon résultat pour un pilote amateur au milieu de tous les jeunes loups de l’époque …
Une monoplace transparente...
Pour la saison 83 il rachète l’auto à l’écurie Orion et Il monte sa petite structure ô combien conviviale avec son pote mécano Fred et travaille dans l’atelier de l’équipe officielle. En recherche de budget il a l’idée géniale de monter une carrosserie transparente sur son auto pour essayer d’attirer les sponsors. Connaissant le matériau Makrolon qui sert en aéronautique pour fabriquer les bulles d’hélicoptères, il s’en sert pour fabriquer un nouveau cockpit sous le regard curieux mais aussi sceptique de Daniel Lentaigne et de son équipe.
Tant d’heures de travail juste pour attirer l’œil. Car cette version transparente n’apporte aucun avantage en termes de performances. Si les annonceurs ne se bousculent pas, les spectateurs par contre remarquent la voiture de Pierre-Yves et elle devient la coqueluche du public.
Encore aujourd'hui les gens qui fréquentaient les circuits à l’époque se rappellent de la Formule Renault transparente. Pour pouvoir encore plus être remarqué il glisse des ballons de baudruche dans les pontons. Sa réalisation est si regardée qu’elle sera même exposée au salon de l’auto en fin d’année, toute la presse spécialisée s’emparera de l’événement… Mais les sponsors restent toujours discrets…
Pierre-Yves Gérard disputera toute la saison 83 obtenant deux neuvièmes places à Croix-en-Ternois et à Albi au milieu de pilotes comme Dalmas, Raphanel et autres Belmondo. Il poursuivra l’aventure en 84 mais ne disputera pas l’intégralité du championnat.
Il finira par trouver un généreux sponsor qui lui demanda de peindre l’auto en blanc. En 1986 l’Orion sera vendue au père d’Olivier Panis qui désire préparer son fils au volant Elf. Pierre-Yves Gérard lui donnera ses précieux conseils.